Les cerfs-volants de Kaboul : Le livre de Khaled Hosseini

Ce livre a été proposé pour la lecture de mon bookclub. Ce que j’aime des bookclub, c’est que ça nous pousse à sortir de notre zone de confort des lectures habituelles et ici, je suis réellement sortie de ma zone de confort. Nous sommes ici dans un drame, une histoire d’amitié, de trahison, de guerre et de rédemption. Nous suivons l’histoire d’Amir, un homme afghan qui nous raconte son histoire et une partie de celle de son ami, Hassan. Ce roman m’a déchiré le cœur à plusieurs reprises et m’a fait énormément douter de la nature humaine en ce monde. Il y a de ce genre de roman qui nous chamboule et nous laisse avec plusieurs interrogations. L’un vient d’une famille fortunée et l’autre pauvre. Le père d’Hassan, Ali, a été recueilli par la famille du père d’Amir, mais malgré cela, celui-ci reste au service de la famille comme employé. Cela instaure entre les deux jeunes garçons une fine ligne d’inégalité.  J’ai non seulement été chamboulée par les épreuves que vivent ces deux jeunes garçons, mais aussi par ce qu’ils vivront dans leur vie d’adulte. Je tiens à avertir les lecteurs et lectrices que certains passages m’ont été très difficiles à lire. Certains événements et traumatisme m'ont donnée un goût amer envers l’être humain et les actes abominables que certains peuvent commettre. Après une jeunesse des plus difficiles, Amir sera confronté à un choix plus tard dans sa vie d’adulte pouvant lui apporter la rédemption et le pardon qu’il a longtemps cherché, mais cela nécessite non seulement du courage, mais une certaine résilience. Ce roman dépeint les inégalités pour le moins monstrueuse qui résident entre certains peuples et religions. Encore aujourd’hui, en 2025, certaines de ces injustices sont encore d’actualité et ça me fend le cœur de me le rappeler à travers ce genre de roman.  J’aime me sauver à travers mes romans fantastiques, je ne vous le cacherais pas, mais ce genre de roman me ramène très rapidement sur terre. J’ai apprécié chaque chapitre de ce petit bijou non seulement sur le point culturel, mais aussi intellectuellement. Je tiens aussi à préciser que ce roman fait partie d’une liste de roman interdit en Afghanistan et probablement ailleurs. Ce genre de lecture est une grande révélation et me fait réaliser comment les médias montrent ce qu’ils veulent bien montrer de l’actualité. J’ai navigué à travers une culture, une religion et une façon de penser qui m’était complètement étrangère et j’ai découvert à quel point nous sommes tous des êtres humains qui recherchent une paix intérieure, peu importe d’où l’on vient. Je compte définitivement ajouter plusieurs romans dans ce genre dans ma pile à lire parce que j’ai adoré l’expérience et les sentiments que ma lecture m’a procurée. 

L'actualité ramène souvent pour son malheur l'Afghanistan sous l'éclairage des médias et ce livre nous fait plonger dans le coeur de ce pays, balloté entre les grands empires et des lectures différentes de la foi islamique . De plus l'intrigue elle-même est particulièrement prenante . Une pensée particulière pour les femmes d'Afghanistan retombées une fois de plus dans une nuit dont on ne perçoit pas encore les lueurs de l'aube.

Amir et Hassan ont grandi heureux dans l'Afghanistan des années 70. Mais la jalousie d'Amir et les difficultés du pays vont les séparer. Vingt ans plus tard, Amir est contacté pour aider un vieil ami, ce qui lui donnera l'occasion de se racheter. J'ai beaucoup aimé ce récit qui parle d'erreurs de jeunesse, de tradition, d'amour, de courage et de rédemption. Et il est d'autant plus intéressant qu'il s'inscrit dans le cadre tragique de l'histoire de l'Afghanistan.

J’hésitais à lire ce roman car je redoutais de me confronter à la violence de l’Afghanistan. Il m’a donc fallu du temps pour oser l’ouvrir mais je ne regrette absolument rien et j’encourage vivement les personnes qui pourraient éprouver les mêmes réticences à passer outre. C’est violent, c’est certain mais c’est aussi très riche et émouvant. Il faut aimer son pays pour écrire un roman comme celui-ci. Les cerfs-volants de Kaboul est un roman puissant où se mêlent l’amitié, l’amour, la violence, la tradition, la fidélité, la discrimination, le mensonge, la beauté, le courage et l’espérance (liste non exhaustive tant le roman est riche !). Pendant cette lecture, j’ai eu l’impression de sentir le parfum des fleurs et le goût sucré des fruits, la chaleur du soleil en été et le froid mordant de l’hiver. J’en connais désormais un peu plus sur l’Histoire de ce pays et ses coutumes et je ne tarderai sans doute pas à lire le deuxième roman de Khaled Hosseini Mille soleils splendides car j'aimerais découvrir comment cet auteur traite de la condition des femmes en Afghanistan. Une question me trotte dans la tête une fois cette lecture achevée : quel Homme devient-on quand son enfance est volée ?