Ainsi résonne l'écho infini des montagnes : Le livre de Khaled Hosseini

Village de Shadbagh en Afghanistan, Kaboul, les Etats-Unis, Paris, la Grèce… Ce livre n’hésite pas à faire voyager ses lecteurs, mais le réel voyage se fait à travers les récits et les vies des différents personnages de ce roman. C’est un livre ou au fil des chapitres, des voix différentes se font entendre pour nous raconter des existences, des choix et des remords. Le voile des regrets plane sur cette histoire et chaque souvenir apporte sa pièce à ce récit où les destins s’entremêlent. Il est parfois un peu frustrant de quitter un personnage pour en rencontrer un autre, mais rapidement nous nous attachons aux nouveaux narrateurs et trouvons le lien qui les rattache aux autres. C’est un très beau livre qui nous fait oublier qu’il n’est qu’une fiction. C’est un roman difficile à décrire tant il est riche en lieux, en personnages et en récits, mais si je ne devais en retenir une chose, ce serait cette sensation d’avoir lu une histoire profondément belle et touchante, et de regretter qu’elle se soit achevée.

Khaled Hosseini prouve une fois de plus son talent de conteur avec cet ouvrage. Dès les premières pages, son récit m'a happée, me plongeant dans une fresque humaine d'une grande beauté. Néanmoins, j'ai été un peu déroutée par le passage d'un point de vue à l'autre. Chaque personnage surgit avec son histoire, ses ombres et ses peines, exigeant du lecteur qu'il prenne le temps de l'apprivoiser. Mais on finit peu à peu par s'y habituer, jusqu'à s'attacher profondément à eux. Si l’histoire de Pari et Abdullah ne m’a pas bouleversée avec la même intensité que celle de Laila et Mariam dans Mille soleils splendides, j’ai néanmoins éprouvé une proximité plus intime avec ces personnages. Hosseini ne cherche pas à les idéaliser, au contraire, il met en lumière leurs failles avec une sincérité qui les rend profondément humains. À travers son récit, l’auteur explore les répercussions d’un choix, comme des échos qui se répercutent à l’infini. Et c’est avec un certain regret que je referme ce livre, laissant derrière moi ces personnages qui m'ont paru, l'espace d'un instant si réels.

On suit l’épopée familiale d’Abdullah et de Pari. On découvre d’abord la relation qui les unit enfants, relation décrite avec une justesse remarquable. Puis on suit leur chemin de vie jusqu’à un âge avancé. S’intercalent les vies de Markos et Thalia. On ne sait pas toujours exactement sur quelle vie démarre chaque chapitre ce qui amène une certaine intrigue. On avance avec ces personnages de l’Afghanistan aux Etats-Unis, en France et en Grèce. Un beau roman, un voyage à travers l’histoire, le monde et la vie de ces personnages.

Ainsi résonne l'écho infini des montagnes s'aborde comme un recueil. Des destins qui s'agrippent d'une façon ou d'une autre à Kaboul. Certains s'entremêlent organiquement dans un tour de force narratif, d'autres apparaissant trop utilitaires. Chaque histoire a ses mérites, empreintes d'une sensibilité qu'on reconnaît à Hosseini, mais son nombre, leur richesse et leur diversité donnent l'impression d'une œuvre rapiécée, en faisant une expérience par moment étourdissante. Ce roman demande un effort, comme un nouveau qu'on ouvre à chaque chapitre. Néanmoins, qui récompense.