Louise Michel : Le livre de Marie-Hélène Baylac

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Perrin

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Une biographie intime et politique de la Vierge rouge.

Louise Michel est d'abord un nom, celui que portent 190 établissements scolaires de France et bien davantage encore de rues. Un nom idolâtré par la gauche, détesté par la droite, mais dont l'histoire reste méconnue. Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Hélène Baylac est partie sur les traces de l'anarchiste la plus célèbre de France. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, d'une servante abusée par son châtelain, Louise est élevée comme " une demoiselle ", et, devenue institutrice, elle monte à Paris à l'âge de 26 ans. Dès lors, sa vie se confond avec la quête d'une société plus juste. Elle fréquente les milieux républicains, s'investit dans l'éducation populaire et pour l'émancipation des femmes, fait ses premières armes de militante socialiste. La guerre franco-prussienne de 1870 puis la Commune révèlent une combattante intrépide. Elle y perd l'amour de sa vie, Théophile Ferré, mais son courage et sa fierté la transforment en icône.
Déportée en Nouvelle-Calédonie, Louise est l'une des premières à s'intéresser à la nature et à la culture kanak. Elle y puise une source d'inspiration qui parcourra toute son œuvre littéraire. À son retour à Paris, en 1880, les foules se pressent pour entendre la Vierge rouge, désormais convaincue qu'il n'est de solution à la misère et aux injustices que dans l'abolition brutale de l'État. Pendant un quart de siècle, oratrice infatigable autant qu'écrivaine prolifique, elle tient la police en haleine, multiplie les séjours en prison, se réfugie à Londres. Son chemin croise les grandes crises de la Troisième République, du boulangisme à l'affaire Dreyfus. Elle côtoie les figures majeures de la pensée révolutionnaire internationale – Blanqui, Kropotkine, Malatesta... – et les ténors de la vie politique : Clemenceau, les Jules – Favre, Simon, Guesde, Ferry, etc. Quand elle meurt à Marseille, début 1905, au retour d'une tournée en Algérie, la presse s'incline devant la dernière des romantiques, reconnaissant qu'elle force le respect de tous, y compris de ceux qui combattent ses idées.

Puisant aux écrits abondants de " la grande citoyenne " et aux sources officielles, témoignages, articles de presse, visites de terrain, la plume enlevée et experte de Marie-Hélène Baylac nous entraîne dans le récit de cette vie épique.

De (auteur) : Marie-Hélène Baylac

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Expérience de lecture

Avis des libraires

"Une belle biographie à lire, avec son lot de révélations étonnantes."
Historia

Avis Babelio

patloc

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Louise Michel Biographie par Marie-Hélène BAYLAC 366 pages Éditions Perrin Une héroïne de notre temps Je sortais d’une longue série de récits on ne peut plus brillants, grimpant crescendo, de David Joy avec « les deux visages du Monde », à la merveilleuse Gabrielle Filteau-Chiba avec « Hexa », et tout récemment le dernier Richard Powers avec « son Jeu sans Fin ». Que faire ? Mais que lire ? J’ai vraiment voulu brouiller les pistes que mon cortex limbique commençait à dessiner en moi, suggérant des pulsions de plus en plus complexes et pressantes. Je soulevais une paupière fatiguée vers les étagères de ma bibliothèque qui ne l’était pas moins, débordantes de livres tous aussi prometteurs les uns que les autres, me forçais à ne pas allumer ma liseuse pour ne pas en rajouter au cauchemar du choix. Deux livres en trompe-l'œil, me firent du grain, une biographie de Clemenceau, une autre de Louise Michel. Je crois aux prémonitions, au déjà vu, déjà entendu, aux pressentiments, je fermais les yeux et la biographie de Louise Michel se glissa dans la largeur de ma paume. Louise Michel. La dernière biographie parue voici quelques mois est celle d’une universitaire Marie-Hélène Baylac, spécialiste érudite de la Commune. Cherchons bien. Que savons-nous au fond sur elle ? Oh bien sûr, Louise Michel, c’est la communarde, la passionaria des barricades ou la fée des anarchistes comme on voudra. Cette dernière biographie nous en apprend beaucoup plus sur elle. Née d’un viol dans une famille de hobereaux (le père ou le fils ?) elle n’en parlera jamais, refusant même l’idée de l’évoquer. De son enfance on n’apprendra pas grand-chose, (son lien indéfectible à sa maman qui durera toute sa vie), les premières pages sont très didactiques, très universitaires avec un alignement de dates et de lieux, avant que l’autrice ne se laisse emporter par la fougue de son héroïne et par son destin hors du commun qu’elle arrive très bien à nous faire partager. D’abord institutrice libre dans une petite école de campagne, puis en Haute Marne, elle est d’emblée tournée vers l’enseignement et le sera d’une façon ou d’une autre toute sa vie. « Convaincue que c’est par l’instruction qu’on sort de la misère et qu’on accède au travail, elle se démultiplie. La tâche est lourde dans un quartier dont la forte croissance est alimentée par l’afflux de travailleurs provinciaux attirés par la grande ville. Nombre d’entre eux s’entassent dans des logements insalubres. Plus encore que rue du Château, la jeune femme côtoie la misère qui l’a indignée à son arrivée. « Allez, on cafte ? Ça n’a pas changé aujourd’hui ! Volontaire, inventive, dévouée, seulement préoccupée par le destin des pauvres, elle a vite compris que sans enseignement elle ne pourra pas élever les consciences, sociale et politique bien sûr, même si le cheminement de sa pensée se construit peu à peu. D’inspiration chrétienne à ses débuts, ça lui passera, le don de soi, la charité à autrui, l’empathie de classe sont des valeurs qui très tôt vont l’aiguillonner et orienter sa vie. Son choix est vite fait avec son destin de femme engagée dans la Commune, auprès d’autres femmes, son rôle sur les barricades dans les combats fusil au poing, (elle fait le coup de feu et sa bravoure est remarquée), sont certes là, mais indissociables de son engagement littéraire. Car toute sa vie, Louise va beaucoup beaucoup écrire : des notes, des lettres, des romans, des libellés, des tracts, des pièces de théâtre, des chansons, la masse de documents publiés est considérable peut être autant que ce qui sera perdu. Elle aurait rêvé vivre de sa plume. Intraitable, devant ses juges, elle revendique ses crimes « Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi. » « Ce que je réclame de vous, leur dit-elle, c’est le poteau d’exécution, où déjà sont tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire et bien on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part. « Sa personnalité désarçonne même ses ennemis. Louise sera emprisonnée, condamnée et déportée en Nouvelle Calédonie. Elle y fera connaissance du polémiste Henri Rochefort qui sera un soutien, moral et financier toute sa vie. Elle embrasse la cause anarchiste. C’est un long épisode que j’ignorais, de même que l’existence d’un bagne à ciel ouvert entre, côté terre, les kanaks perçus de la métropole comme des indigènes ou des barbares anthropophages, et côté mer les requins qui sillonnent le long du rivage. Elle y passera plus de 7 ans avant d’être amnistiée puis rapatriée en Métropole, mais attention, sans amnistie collective elle ne serait pas rentrée. Pour Louise, c’est toujours tout ou rien, pas de régime individuel de faveur, elle préfèrera toute sa vie se sacrifier pour les autres quitte à prendre leur place. Elle restera très marquée par son long séjour en Calédonie, découvrant la culture kanake jusqu’à apprendre leur langue, l’écrire et même publier des contes pour enfants. Sa vie à Paris ne sera pas moins intense et agitée, les réunions publiques, les meetings à Paris comme en province s'enchaînent à un rythme effréné, n’hésitant pas à faire le coup de poing avec ses adversaires. Elle côtoye les plus grands, échange épistolairement avec Victor Hugo qu’elle admire avec ferveur, est l’amie de Clémenceau, dans le même temps, le détachement de sa personne, son perpétuel don de soi aux autres forcent le respect de ses adversaires du centre et de droite, qui combattent ses idées mais admirent la femme. Elle fait feu de tout bois, féministe avant l’heure, participe aux premières ligues féministes, empathique pour les animaux dans les Ligues contre la vivisection, d’une violence idéologique inédite contre les omnipotents, allant jusqu’à l’appel au meurtre des puissants qui écrasent le peuple et les miséreux. Elle même vivra dans la pauvreté pour tout donner et se donner aux autres. Un de ses amis communards dit d’elle : » Elle a l’ivresse de la charité et l’extase de ce qui lui apparait comme le vrai. « C’est d’elle que naîtra ce slogan d’aujourd’hui, Hommes/femmes : « À travail égal salaire égal. « Vous en avez des comme ça aujourd’hui. Allez … dites-moi ! C’est son verbe haut qui frappe, son utopie permanente, sa sincérité qui séduisent. « Les querelles d’écoles ne sont rien pour moi. Chacune de ces écoles me paraît fournir une des étapes par lesquelles va passer la société : socialisme, communisme, anarchie. Le socialisme, auquel nous touchons, réalisera et humanisera la justice. Le communisme perfectionnera cet état nouveau, qui aura son expression dernière dans l’anarchie. Dans l’anarchie, chacun aura atteint son développement complet. Peut-être des sens nouveaux seront-ils trouvés. L’homme ayant atteint sa plénitude, n’ayant plus ni faim, ni froid, ni aucune des misères présentes, sera bon. Alors plus de code, plus de gendarme. Plus de gouvernement : l’anarchie. Tout ce que nous voyons de cette ère est poésie, sublime rayonnement de justice. « Ce sera l’idéal réalisé lui demande un journaliste ? - Non, répond-elle, car de ces sommets, on en apercevra d’autres. Les forces de l’humanité se tourneront vers les sciences et renverseront les obstacles qui s’opposent à la conquête de la nature. « « L’anarchie est la formulation politique du désespoir » chantait Ferré. Évidemment l’intention est louable, mais ce n’est pas exactement ce qui se passera ! Nous sommes à mille lieux aujourd’hui de la violence verbale de l’époque : « Louise dresse l’inventaire des victimes de la société : jeunes et belles filles données en pâture « aux gros bourgeois scrofuleux » avides de chair fraiche, voleuses coupables d’avoir voulu nourrir leurs petits affamés, femmes qui ont trompé leurs maris qui ne cessaient de les tromper, vieilles qui insultent un agent pour aller en prison car elles savent y trouver un bout de pain… » « L’incarcération nourrit sa révolte : « si les femmes des prisons font horreur, moi c’est la société qui me dégoûte ! Qu’on ôte d’abord le cloaque. Quand la place sera nette sous le soleil, personne n'y enfoncera plus dans l’ordure » Je laisse au lecteur le soin de découvrir un florilège des propos rapportés dans le livre. Arlette Laguiller, bien que d’une obédience politique différente, au mieux de sa forme, c’était du sucre d’orge à côté d’elle ! Plusieurs fois emprisonnée, Louise finira sa vie entre l’Angleterre plus souple pour accueillir les anarchistes, à condition qu’ils se taisent, et la France où elle sera en permanence surveillée, épiée par la police, Toute sa vie elle restera d’une immense popularité, il faut dire que son charisme fascine, son éloquence emporte les foules, elle redonne espérance aux gueux, aux miséreux, toujours au côté des ouvriers, des humbles, des pauvres, par la parole comme par les actes, pas un sou en poche toujours à aider son prochain plus pauvre qu’elle. C’est une rare destinée très bien relatée par l’autrice, qui a l’intelligence de coller Louise à de larges extraits de ses propos, de ses discours. Quelle flamme, au propre comme au figuré, acclamée par la foule à chacune de ses apparitions. Cette femme épate le lecteur qui est avouons-le, envouté. Des zones obscures sur sa personnalité demeurent inexplorées, et seront d’ailleurs des points d’attaques pour ses adversaires qui l’appellent la Vierge Rouge ou encore la Vierge au Pétrole. Louise Michel était-elle sexuée ? Sans doute, on n’en saura rien et cela n’a pas forcément d’importance. Elle sera moquée sur cet aspect de sa personne, elle a aimé, platoniquement (?) Théophile Ferré, un jeune homme qui décédera jeune, elle a aimé vivre avec des femmes ? On n’en saura rien. Est-ce important ? pas forcément, mais cela peut aider à comprendre son engagement féministe d’avant l’heure. Peut-être aujourd’hui dirait-on qu’elle était « queer » ? Un autre aspect qui manque dans le livre, c’est une analyse de ses rapports avec Clemenceau qui la fréquentait politiquement et la défendait sans failles lorsqu’elle était attaquée, de même que ses échanges avec le Grand Hugo dont nous ne saurons rien, les sources manquent peut-être. Nous apprenons par contre beaucoup sur cette période trouble, sur la troisième République à laquelle nous n’avons rien à envier côté scandales publics et personnel politique, c’est la période du General Boulanger, de Jules Ferry, de Paul Déroulède, plus intéressante est sa proximité et sa fréquentation des grands penseurs de l’anarchisme, le prince Kropotkine, Élisée Reclus ou Paul Lafargue le gendre de Marx, Blanqui bien sûr, à l’époque, des idées il y en avait, on pouvait débattre. Ce qui est aussi passionnant, c’est la multitude des organes de presse, les journaux étaient multiples, les feuilles de choux poussaient comme des champignons, il faut dire que, avec les meetings politiques, c’était le seul canal d’information, pas de télé, pas de radio, pas d’internet, pas de chaines d’info, pas d’Hanouna. La presse avait un pouvoir considérable, les journaux naissaient aussi vite qu’ils disparaissaient. Passionnant. Dernier aspect de sa personnalité, son ambiguïté au moment de l’Affaire Dreyfus, où mystérieusement elle demeurera neutre voire ambiguë, et refusera de prendre position, même avec les insistances de Clémenceau. On se dit en réfléchissant, qu’aujourd’hui une femme comme Louise Michel, par la violence de ses propos, sa haine de classe appelant au meurtre les possédants et les puissants qui ne se privaient pas de leur côté pour tirer sur les foules de miséreux et de violer leurs femmes, serait censurée et tout de go embastillée. Et pourtant… Il y a aujourd’hui en France, plus de 190 établissements scolaires qui portent le nom emblématique de Louise Michel, certes plus fréquentable que celui de l’Abbé Pierre, des écoles privées comme publiques, de la maternelle à la terminale. Les parents savent-ils que les établissements dans lesquels ils mettent leurs enfants, ont pour emblème la plus infréquentable des anarchistes ? Oh le vilain mot ! J’espère que les professeurs d’histoire font leur travail d’enseignement de manière équitable ! D’autant qu’en cherchant bien, en dehors de Jeanne d’Arc, Simone Veil ou Marie Curie, peu de femmes ont donné leur nom à des écoles. Idem pour le nombre de rues qui portent son nom, elle est en 61 -ème position, et plus surprenant en 5ème position pour les femmes. Pendant longtemps le métro de Paris ne comptait qu’une seule station à porter un nom de femme (à Levallois Perret je crois, les Parisiens me reprendront), jusqu’à l’arrivée de Lucie Aubrac et Barbara. Les philatélistes, s’il en reste encore, nous rappelleront que des timbres ont été gravés à son effigie. Que dire enfin, du projet de panthéonisation en 2013, qui fort heureusement échoua. Louise se serait retournée dans sa tombe. Cette femme qui toute sa vie, a œuvré pour le vivant et ne voulait appartenir à personne, sera récupérée par tout ce que la société compte de doctrinaires et d’officiels. Ce livre est enfin une façon de revisiter un courant politique qui fut idéologiquement puissant et inventif, peut être devenu désuet aujourd’hui où l’utopie n’a plus sa place. On a souvent cru au commencement de la fin d’un système qui n’est jamais arrivé. Peut-être la nature, toujours la plus forte, s’en chargera-t-elle ? Mais à quel prix pour l’homme ! Indéfectiblement elle croira à l’écroulement de ce système et à l’avènement d’une société juste, égalitaire et fraternelle. Nous l’espérons aussi. Même si, de plus en plus nous ressemblons plutôt aux cocus de l’Histoire. La société de consommation, les trente glorieuses sont passées par là, annihilant les vertus révolutionnaires d’un peuple avachi, même si des mouvements spontanés comme ceux des gilets jaunes par exemple, montrent que la braise couve encore sous des cendres qui ne sont, peut-être pas encore froides. Mais qui peut se dire heureux aujourd’hui ? « A la fin de sa vie, elle ne sera plus seulement célèbre, elle devient légendaire » nous dit joliment Marie Hélène Baylac. « Sous les feux d’une rouge aurore, Une autre époque va surgir, Tout ce qui paraît vivre encore, Râle, s’efface et va mourir. Comme des étapes lointaines De nous il ne restera rien De nos amours et de nos haines Ni de la poudre des chemins. C’est la rive d’un nouveau monde, C’est le matin d’un nouveau jour, D’une ère enfin moins inféconde Lever de science et d’amour. A l’aube nous sommes à peine, Le progrès dans l’éternité S’en va sans fin : mais plus de chaine Enfin voici l’humanité. Un livre pétri d’intelligence et d’érudition par une universitaire de grand talent sur une belle figure de notre histoire, une des premières femmes à avoir été emprisonnée pour ses idées, bien avant les femmes iraniennes ou afghanes. C’est aussi ce qui fait d’elle, encore aujourd’hui, une héroïne très moderne, fascinante, contemporaine. Un mot pour la résumer ? la charité en toute choses et la cause des pauvres. Fierté légitime. A lire pour les passionnés d’histoire. Et pour les autres aussi.

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Bobo1001

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Voici une biographie qui m'a vraiment intéressé sur cette grande figure révolutionnaire que fut, tout sa vie, Louise Michel, l'un des personnages féminins les plus célèbres du XXIème siècle. L'autrice, Marie-Hélène Baylac, est une ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, et agrégée d'histoire. Elle a écrit pas mal de choses sur l'histoire du XIXème siècle. Nous sommes donc en bonne compagnie pour partir à la découverte de celle qui fut qualifiée de pétroleuse. Il s'agit là de l'appellation qui fut attribuée aux femmes qui se battirent durant la Commune, notamment durant la terrible semaine sanglante en mai 1871. L'intérêt du livre est de montrer qu'elle fut loin de se limiter à cela. Elle fut tour à tout ou simultanément institutrice, militante de gauche, journaliste, essayiste, combattante, déportée en Nouvelle-Calédonie, ethnologue amatrice (car elle se passionna pour la culture kanak), conférencière, égérie d'extrême-gauche, militante anarchiste, poète…N'en jetez plus ! Une vie extrêmement riche donc sur le plan idéologique et professionnel car pour ce qui est de sa vie privée, elle demeure assez mystérieuse, et elle n'eut d'ailleurs pas d'enfants. Louise Michel fut extrêmement célèbre de son vivant, fit venir (le plus souvent mais pas toujours) des foules vers elle lors d'innombrables meetings ou parfois à son arrivée dans une gare. Elle fut généreuse, courageuse, refusa à plusieurs reprises d'être graciée, et avec violence en plus ! Ce qui frappe dans cette biographie, c'est que l'on a l'impression que l'autrice prend peut-être un peu ses distances avec une Louise Michel qui semble peut-être la décevoir au fur et à mesure, avant de se réconcilier avec elle vers la fin de sa vie. Louise Michel écrivit énormément, et de tout : romans, théâtre, nouvelles. Mais les extraits, nombreux, ne sont guère probants et elle ne fut assurément pas George Sand. Eternelle rebelle, elle se radicalisa énormément (certes au nom d'idéaux généreux à la base mais qui lui firent soutenir l'action violente des terroristes anarchistes de la fin du XIXème siècle). Elle fut une oratrice médiocre qui déconcerta bien souvent ses auditeurs. Elle ne fut pas toujours si claire, sur la question de l'antisémitisme (elle louvoya ainsi beaucoup au moment de l'Affaire Dreyfus rappelle Marie-Hélène Baylac. Emportée, radicale, avec quelques dérives parfois...Elle me rappelle soudain un peu quelqu'un. Reste que c'est un personnage passionnant, mais la biographie n'est sans doute pas aussi fouillée qu'on aurait peut-être pu le souhaiter, même si elle demeure le plus souvent très agréable à lire et très claire. Les années de formation et l'épisode de la Commune sont à mon sens un peu expédiés, et les citations de journaux sont sans doute un peu nombreuses. En revanche je trouve l'autrice très pédagogique pour resituer les événements dans leur contexte sans toutefois que cela ne prenne trop de place.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Histoire
  • EAN
    9782262097714
  • Collection ou Série
    Biographies
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    432
  • Dimensions
    212 x 142 mm

L'auteur

Marie-Hélène Baylac

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