Adèle, licorne malgré elle : Le livre de Ludivine Irolla, Marie de Monti

“Adèle licorne malgré elle”, voilà un titre qui questionne, non ? Si vous demandez à Adèle, elle vous répondra qu’elle est un cheval comme un autre ! Oui, elle sent bon, oui il y a beaucoup de paillettes dans sa vie, oui elle a une corne, oui sa famille a l’air d’avoir une chance incroyable… mais ce n’est pas parce qu’elle est une licorne ! Elle est un cheval ! L’idée d’Adèle licorne qui se prend pour un cheval et ne reconnaît pas être une licorne m’avait séduite. Une belle manière de mettre en avant cette star des enfants (l’attrait pour les licornes ne semble pas faiblir) de façon différente. L’exploitation originale du sujet est réussie, et l’humour est bien présent et saura ravir les plus jeunes. Toutefois (avis très personnel) je n’ai pas complètement accroché à l’écriture… mais je l’ai lu cet été en même temps que d’autres romans jeunesse qui ont été des coups de coeur… ce qui a sans doute joué malgré moi dans mon appréciation globale. Adèle licorne malgré elle et la ferme des Bontemps Nous faisons tout d’abord la rencontre d’Adèle et des autres pensionnaires de la ferme des Bontemps. Chaque personnage a ses particularités qui le rendent unique. Je vous les présente en quelques mots en reprenant les descriptions d’Adèle licorne : * Lilo et Stitch : deux lapins albinos qui ne parlent qu’avec deux mots : carotte et épinard. * Zola : Une chienne aveugle très (trop ?) affectueuse, qui parle beaucoup et qui est très gourmande. * Honoré : un chat obèse abandonné parce qu’il a perdu un bout de queue dans une bagarre. Il grogne un peu quand on s’approche mais il est très gentil. * Coco : une truie au passé difficile qui se prend pour une diva et qui a des difficultés à passer la porte de la bauge. * Hashtag : un coq qui casse un peu trop les oreilles car il pense avoir une autre voix que la sienne. * Fougère : une chèvre avec une seule corne, toujours vénère à cause de mauvais traitements subis dans une précédente ferme. * Fripouille : un cheval abandonné dans un pré avant d’être recueilli par la famille, un brin (beaucoup) froussard et taciturne (ou du moins pas très bavard). * Toto : une tortue à deux pattes qui se déplace en skateboard. * Norbert et Julie : les deux humains qui ont recueilli tous ces animaux. * Adèle licorne : ne l’oublions pas, notre licorne qui n’est pas une licorne mais un cheval non magique qui sent la fraise (entre autres prodiges.) Trop de chance, c’est suspect ! C’est comme ça qu’on s’intéresse à ce qui se passe chez les Bontemps. Ils ont des légumes magnifiques et gigantesques toute l’année, ils gagnent tous les prix, ils trouvent toujours des choses en se baladant etc. Leur voisine, très fouineuse, n’en peut plus lorsque Norbert gagne à la loterie. Arrive alors un journaliste qui enquête. C’est un enfant qui trouvera la raison : Adèle est une licorne. Je ne vais pas approfondir la seconde partie de l’histoire pour ne pas trop en révéler mais elle est très intéressante. Car Adèle licorne attire ou du moins ses capacités attirent. Ce qui peut faire tourner la tête de n’importe qui, vous le découvrirez. Alors qu’au début, Norbert ne voit même pas sa chance ; pour lui sa chance c’est d’être entouré de tous ces animaux géniaux. Mais avoir un animal légendaire aux grands pouvoirs peut changer des choses… Le conseil de la bibliothécaire : “Adèle licorne malgré elle” peut être lu par des enfants à partir de 9 ans (environ.) Je le conseillerai bien aux enfants qui aiment les histoires drôles, les animaux et les licornes (ou pas pour ce dernier point car il aborde bien plus de choses.) Il est intéressant pour l’exploitation originale de la figure de la licorne, son humour, ses personnages atypiques et la seconde partie du roman qui exploite des questions éthiques : comment ne pas perdre la tête quand on peut tout se permettre ? (je n’en dis pas plus.)