Bouvard et Pécuchet : Le livre de Gustave Flaubert

Interrompu par la mort de Flaubert en 1880, Bouvard et Péruchet est le roman de toutes les vengeances, et autres croisades contre la bêtise universelle, fable philosophique à la fois comique et "d'un sérieux effrayant", la plus radicale peut-être et la plus impitoyable de toutes ses œuvres. Mais le roman contient un secret, la formule d'une métamorphose qui convertit la bêtise en lucidité et l'assujettissement en libération… Gustave Flaubert raconte l’histoire de Bouvard et Pécuchet, deux hommes qui font connaissance sur un banc puis décident de vivre ensemble. Ils ont les mêmes centres d’intérêt et exercent le même métier de copiste. Un héritage fort opportun leur permet de reprendre une ferme dans le Calvados et de vivre à la campagne, où ils se lancent dans l’agriculture. Ils s’intéressent également aux sciences, à la médecine, à l’astronomie, à l'archéologie, à l’histoire, à la littérature, à la politique, à l'amour, à la philosophie, à la religion, à l'éducation, et bien d’autres sujets de la plus grande importance. Malgré leur enthousiasme et une volonté farouche de tout expérimenter, nos compères ne peuvent de comprendre correctement toutes ces matières. Mais dans le dernier chapitre, Flaubert laisse penser qu’ils sont capables de transmettre leur savoir aux villageois… Sur un mode euphorique, elle permet à Bouvard et Pécuchet de prendre connaissance du monde qui les entoure. Plus généralement, elle est le critère à l'aune duquel on peut comparer la conclusion des œuvres de Flaubert. Ce roman dessine surtout le portrait d'un Flaubert profondément nostalgique, et dont l'ironie n'est en fait qu'un régime particulier de la nostalgie. L'écrivain soumet à l'épreuve de la fiction les systèmes de savoirs. Bouvard et Pécuchet est une sorte de roman philosophique, une œuvre comme une encyclopédie de la bêtise humaine.