Madame Bovary : Le livre de Gustave Flaubert

J'ai lu ce roman quand j'étais adolescente, mais je pense que je devrais le relire à l'âge adulte, sans doute que mon avis serait très différent et peut-être plus positif désormais que j'ai avancé dans la vie. A la lecture, adolescente, je n'ai jamais réussi à comprendre Emma Bovary. Je l'ai trouvée égoïste et peu attachante. Je n'ai pas réussi à comprendre son fonctionnement et j'avais, à l'époque, trouvé que sa fin était finalement un peu méritée. Malgré tout, je me souviens avoir adoré le style d'écriture de Flaubert et les descriptions réalisées. Je pense relire ce livre un jour pour me faire une idée plus précise et voir si mon avis a pu changer.

Je me souviens encore de cette lecture imposée au lycée, et surtout de l'ennui profond qui l'a accompagnée. Dès les premières pages, j'ai eu l'impression d'être prisonnière d'un récit où rien ne se passait, où chaque page s'étirait comme un jour sans fin. Emma Bovary, avec ses rêves romanesques et ses illusions de grandeur, m’a rapidement agacée. Son insatisfaction permanente, son incapacité à apprécier ce qu’elle a, et surtout sa façon de fuir la réalité en s’engouffrant dans des passions stériles m'ont laissée totalement indifférente. Son histoire aurait pu être touchante, mais je n’ai ressenti aucune empathie pour elle. Même ses amants et son mari semblaient figés dans une lenteur accablante, empêtrés dans une routine monotone qui ne faisait qu’alourdir ma lecture. J’ai bien compris que Flaubert voulait critiquer la société et les illusions romantiques de son époque, mais à mes yeux, il l’a fait d’une manière tellement détaillée et descriptive que j’ai eu la sensation de suffoquer sous le poids de chaque phrase. Le réalisme méticuleux qui fait la force du roman l’a aussi rendu, pour moi, interminable. Là où d’autres voient un chef-d’œuvre de la littérature, je n’ai trouvé qu’une succession de scènes où l’ennui de l’héroïne finissait par déteindre sur moi.

Roman qui fait mal. Cette héroïne qui s’embourbe dans son mal être, en quête de l’impossible apaisement. La tourmante de l’ « être » est incroyablement bien décrite. Parfois j’ai haï Emma , parfois j’ai éprouvé de l’empathie pour ce personnage fragile. Ce roman de la littérature classique est incroyablement ajusté à notre époque où la souffrance psychique est bien souvent niée.

Dans son ensemble l'histoire est bonne, bien construite avec des personnages réalistes et complexes. Mais le livre est pas neuf et ça se voit dans son écriture, il est facile à lire certe, mais je l'ai trouvé long. Beaucoup de phrases étaient longues pour ne rien dire. J'ai quand même aimé le lire, mais je ne le relirais pas. Ce n'est mon style habituelle de livre.