Chroniques de la mariée de Bretagne - tome 3 : Le livre de Junji Takehara

Bien qu’avançant fort lentement, cette Chronique de la mariée de Bretagne est décidément une très bonne surprise pour l’amatrice d’histoire que je suis qui aime retrouver des personnages très connus et entendre parler héraldique, territoires anglais et monnaies frappées dans les villes. Nous suivons toujours notre héroïne grimée en chevalier qui compte bien trouver celui qui a tué son père pour lui demander des comptes et on la comprend ! La voilà donc sur les routes avec son cher héraut et aide de camp, toujours là pour elle. Mais les choses s’accélère quand elle tombe sur le mal connu Philippe, bâtard de Richard Coeur de lion. Que j’ai aimé le trouble et les personnages retords de ce tome. C’était vraiment ludique et prenant de suivre les déboires d’Andrée pour arriver jusqu’à celui qu’elle cherche, l’auteur en profitant pour dépeindre tout ce qu’il sait de cette époque et comme pour une fois, on a un manga qui se déroule en France, cela a une toute autre saveur. On se retrouver à parler de Dinan, du Mans. On croise Richard coeur de lion, sa veuve Bérangère. On nous parle d’un mystérieux Arthur Duc de Bretagne. Tout pourrait être fait pour que ce soit confus mais au contraire l’aventure rend cela très fluide, en délivrant des révélations de manière fort judicieuse. On se régale. On suit ainsi Andrée dans les cours des uns et des autres. On la voit interagir avec saveur avec Thomas, son héraut, puis avec le trouble Richard. Elle porte volontiers aussi bien son costume de femme, en privé, que d’homme quand ça la protège sur les routes et pour mener sa quête à bien. Une quête qui progresse ici grâce à Richard, ce qui fait bouger l’histoire et rend la lecture plus dynamique et moins linéaire. On quitte le duo connu pour un autre. On reprend les routes pour une nouvelle destination. Le tout avec plein de petites infos sur la vie de l’époque et surtout sa politique, un foisonnement passionnant. Alors oui, l’histoire prend son temps, de nouveaux mystères s’ajoutent au fur et à mesure, éclaircissant mais complexifiant la toile, mais qu’est-ce que c’est plaisant. J’adore les héroïnes comme Andrée, qui ici assume parfaitement sa part de masculinité, sans renier celle qu’elle est, car elle n’est ni homme ni femme, juste elle. Cela me plaît d’avoir une telle question au milieu d’une histoire de famille et d’une querelle de succession. Ce fut donc une nouvelle lecture foisonnante où j’ai aimé retrouver un duo chéri pour partir vers de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres, donnant encore une nouvelle épaisseur à l’oeuvre, une épaisseur humaine et historique. J’adore voyager sur les routes de la Bretagne d’autrefois et en découvrir l’Histoire et les démêlés. C’est passionnant et pourtant parfaitement accessible et ludique.

Dinan, puis Le Mans... Toujours un plaisir de suivre nos personnages principaux, Andrée et Thomas, dans leurs aventures bretonnes. « Je ne ferai rien qui puisse mettre les habitants de Dinan dans l'embarras... Je me montrerai digne de mon titre ! » Suite directe du tome précédent, nous avons enfin une révélation très importante concernant le père d'Andrée. Je ne m'y attendais pas... Et cela confirme et accentue le côté fiction ici (à voir si nous aurons des explications plus tard). Personnellement je n'en suis pas dérangée, mais il faut le savoir : ce manga n'est pas un récit historique strict. Rien ne nous empêche cependant de faire nos propres recherches en parallèle, ce que j'ai d'ailleurs fait. J'adore en apprendre toujours plus sur l'histoire médiévale de ma chère Bretagne. La quête d'Andrée va prendre un autre tournant et cette dernière partira sans Thomas... Vont-ils finir par se retrouver ? La toute fin, quant à elle, est frustrante à souhait. Bref, un volume 3 plutôt sympathique et agréable à lire - certes pas mon préféré - avec quelques pages riches en textes où on apprend certaines choses historiques. La direction prise ne plaira peut-être pas à tout le monde, me concernant, je suis ravie de lire cette série graphique. Je me demande quand même où l'auteur souhaite nous emmener.