Dragon rouge : Le livre de Thomas Harris

#9824; « Hannibal Lecter, tome 1 : Dragon rouge » - Thomas Harris #9824; Une série de meurtres terrifiants secoue les États-Unis. Tous suivent le même rituel d'horreur, tous sont signés d'un mystérieux Dragon rouge. Un homme est sur une piste. Il s'appelle Will Graham. Il a déjà démontré par le passé sa curieuse aptitude à se mettre dans la peau des psychopathes, à adopter leur point de vue, à deviner leurs pulsions les plus secrètes. Dans cette sinistre traque, il va rencontrer en prison un autre monstre : le diabolique Hannibal Lecter. Pour Graham, commence alors une lente descente aux enfers, dans le sombre psychisme de ces meurtriers en série, au risque de s'y perdre... Étrangement, j'ai très peu de sujets à développer concernant ce récit car d'une certaine manière, je l'ai apprécié tout en désirant une fin rapide. Au niveau des personnages, j'ai trouvé Will sympathique et Molly adorable ; mais selon moi, aucun d'entre eux n'a véritablement les épaules pour devenir un protagoniste emblématique. De plus, je pensais sincèrement que le professeur Lecter serait le sujet principal du roman, et non un simple conseiller incarcéré. Bien sûr, j'ai adoré les joutes verbales entre le profileur et son bourreau, mais j'ai perçu une narration un peu trop formelle. En effet, le manque de naturel et de dynamisme dans l'écriture ont rendu ma lecture assez laborieuse. Heureusement, la révélation de l'identité du Dragon Rouge donne un coup de fouet à l'histoire et les différentes polices d'écriture lui apportent un certain relief.

Rappelé par Crawford, Will Graham tente de profiler le tueur qui par deux fois, à la pleine lune, a exterminé une famille. Il en sera réduit à demander l'aide du journaliste pourri Freddy Lounds et l'expertise du Dr Lecter incarcéré. Géniale mais malheureusement trop succincte, l'utilisation à leur insu des messages secrets entre Lecter et le tueur! J'ai trouvé ce thriller moins crédible et moins intense que mon souvenir du 'Silence des agneaux'.

Je n’ai jamais vu l’adaptation cinématographique de cet ouvrage donc j’ai découvert ce livre sans réelles attentes. Je trouve que le début du livre un peu long, j’ai failli décroché mais c’est aux alentours des 100-150 pages que l’histoire a commencé à être captivante. Le roman m’a vraiment plu, et le dénouement, fut tout aussi spectaculaire que inattendu 3,5/5

Avec Dragon Rouge, Thomas Harris pose les fondations d’un univers qui marquera durablement le thriller psychologique. Premier roman de la série où apparaît Hannibal Lecter, il reste moins spectaculaire que sa suite, Le Silence des Agneaux – qui lui volera la vedette à juste titre – mais se distingue par une maîtrise solide de l’intrigue et une exploration approfondie des fractures de l’esprit humain. L’histoire suit Will Graham, profiler du FBI, sorti de sa retraite pour traquer un tueur en série que la presse a surnommé "The Tooth Fairy". Derrière ce pseudonyme presque enfantin – qui semble tout droit sorti d’un concours de sobriquets ratés – se cache Francis Dolarhyde, un homme brisé et obsédé par sa transformation en une figure mythologique, "The Great Red Dragon". Thomas Harris parvient à rendre Dolarhyde à la fois terrifiant et tragique, brossant le portrait d’un être complexe, prisonnier de son passé autant que de ses fantasmes destructeurs. La grande force du roman réside dans l’opposition entre Will Graham et Dolarhyde. Graham, dont les talents de profiler reposent sur sa capacité à comprendre les criminels, est lui-même hanté par cette empathie qui le rapproche dangereusement de ceux qu’il traque. Un héros fragile, à mille lieues des clichés de détectives surhumains, ce qui, avouons-le, fait du bien dans un genre parfois saturé d’archétypes. Hannibal Lecter, bien qu’il soit encore en arrière-plan dans ce premier opus, laisse déjà entrevoir l’ampleur de sa présence. Ses rares échanges avec Graham sont à savourer comme un amuse-bouche avant le plat principal : sa centralité glaçante dans Le Silence des Agneaux. Mais ici, il reste en retrait, comme s’il attendait patiemment son heure de gloire. Si Dragon Rouge captive par son intrigue bien ficelée et son ambiance oppressante, il manque parfois de l’aura mythique qui fera de sa suite un chef-d’œuvre. L’écriture de Harris, précise et sans fioritures, dose habilement violence et introspection psychologique, mais certains passages laissent un léger goût d’inachevé. Peut-être l’auteur gardait-il ses meilleures idées pour plus tard ? Dans l’ensemble, Dragon Rouge est un très bon thriller, solide et intelligent, mais il reste dans l’ombre de son successeur – une ombre si grande qu’elle pourrait presque avaler le roman tout entier. Il mérite toutefois d’être lu pour comprendre la genèse de cet univers et pour sa manière unique de mêler tension narrative et plongée dans l’âme humaine. Un prélude fascinant à ce qui deviendra une série culte… mais pas encore légendaire.