Erectus - Volume 2 L'Armée de Darwin : Le livre de Xavier Müller

Une trilogie impossible à lâcher. La trilogie Erectus est un thriller fantastique apocalyptique poussé à son extrême. Chaque volume est un page-turner. Nombreuses sont les questions philosophiques, existentielles et éthiques posées par ces romans. Faut-il considérer Erectus comme notre égal? Quelle place lui accorder? Doit-on considérer qu’il la mérite autant que nous? Après tout, notre espèce est la dernière branche de l’évolution, une poussière à l’échelle de l’Histoire. Homo Sapiens va se retrouver confronté à ses origines. Le virus Kruger pourrait bien sonner la fin de sa civilisation. Les Sapiens vont devoir repenser leurs priorités et leurs valeurs. Les théories théologiques vont en prendre un coup dans l’aile. Sapiens doit se remettre en question et faire des choix qui vont bouleverser l’humanité toute entière. Et le moins que l’on puisse dire est que ça ne va pas être simple! Chacun doit trouver sa place dans un monde nouveau dont personne ne connaît les codes. Parce que le Kruger ne touche pas que les humains, mais toutes les formes de vie… Les gouvernements vont devoir très vite s’engager sur des voies communes pour permettre la survie de notre humanité. J’ai tout adoré dans ces deux premiers tomes, d’autant que les sujets de réflexion sont nombreux et denses : recherche, technologie, éthique, survie, engagement, intolérance, réflexion politique et sociétale, capacité d’adaptation et d’acceptation de l’Autre, gestion dans l’extrême urgence d’une pandémie exponentielle, conséquences économiques et écologiques. Les récits sont intenses et rythmés, c’est angoissant et stressant, c’est prenant, captivant (malgré quelques longueurs qui ne prêtent pas vraiment à conséquence), même complètement immersif. Et ce mois-ci, je me suis lancée dans le troisième tome qui se révèle à la hauteur des deux premiers. Je n’ai pas été déçue. Cette dernière vague de régression est d’un tout autre genre et d’un tout autre niveau, qu’il était impossible à envisager. Et qui va faire voyager le lecteur à travers les âges, traversant les grandes époques de l’Humanité telle que nous la connaissons. Jamais les hommes n’avaient vu leur fin d’aussi près… Josia Meyer, le patron du laboratoire Futurabio par qui est arrivé le Kruger, travaille avec Stephen Gordon sur un antidote. Gordon est « revenu » de son état d’Erectus après cinq années de régression par un procédé de correction des gènes. Un espoir se dessine pour les Sapiens. Cependant, si son intellect est intact, cette évolution en Sapiens a laissé des traces en lui. Les deux hommes font une nouvelle découverte dans la fosse des Mariannes, à l’endroit même d’où est sorti le Kruger. A Tahiti, Lucas Carvalho et son équipe font des recherches sur la façon dont le Kruger a exacerbé certaines capacités déjà surdéveloppées chez certains Sapiens, les rendant exceptionnels, quand d’un coup, les habitants de l’île tombent dans un profond coma, une sorte d’hibernation. Le phénomène va rapidement se propager, transformant ses victimes d’une façon toute nouvelle. En Afrique, à l’intérieur de la Frontière, un bébé naît qui soucie beaucoup les Erectus. Cet enfant est différent, affichant une apparence plus simiesque qu’Erectus. C’est la troisième naissance du genre dans le clan. Selon Wuan, cet enfant est aux Erectus ce que les Erectus sont aux Humains. C’est pourquoi il décide contre l’avis du clan de confier le bébé aux Humains, pour qu’ils déterminent le pourquoi et le comment de cette nouvelle mutation. Mais ce n’est pas tout : un cataclysme se prépare, qui va engager Sapiens et Erectus dans une folle course contre le temps. Une nouvelle plongée au coeur de l’inimaginable. Il y a beaucoup de personnages et on navigue sans cesse entre eux, ce qui donne un rythme soutenu au récit. En étant un peu attentif, on se s’y perd pas trop. Même si ce troisième volet n’apporte pas grand chose en terme de réponses sur le Kruger et de nouvelles pistes de réflexions, je n’ai néanmoins pas pu le lâcher. La multiplication des protagonistes ne m’a pas permis de m’attacher plus à l’un ou à l’autre. Et malgré mon adhésion à cette série, je pense que c’est une bonne chose que l’auteur s’arrête là. Voilà, c’était une belle découverte, j’ai beaucoup aimé, mais clap de fin! Je suis très curieuse de savoir vers quoi va se tourner l’auteur pour sa prochaine sortie!