Erectus - Volume 2 L'Armée de Darwin : Le livre de Xavier Müller

ERECTUS-L’ARMÉE DE DARWIN Xavier Müller L’action se passe dans un futur non précisé et tout le monde se souvient du jour où un virus inconnu a bien failli anéantir l’humanité au terme d’une pandémie qui a changé la face du monde. Le virus Kruger issu de manipulations hasardeuses dans un laboratoire de recherche a eu pour effet de faire régresser les espèces de plusieurs millions d’années, que ce soit la faune ou la flore ainsi que les hommes changés en homo erectus frappé d’une amnésie totale. C’était il y a sept ans. Anna Meunier est paléontologue et travaille avec Stephen Gordon, médecin travaillant sur les maladies transmissibles, et Lucas Carvalho son adjoint. Après une course contre la montre pour enrayer l’épidémie, ils sont donc parvenus à stabiliser le phénomène. Un antivirus a permis de contenir la pandémie et le virus a quasiment disparu. Mais les chercheurs n’ont pas encore trouvé de vaccin, huit ans plus tard. Malheureusement, Yann, le compagnon d’Anna, a été frappé par le virus et est devenu un étranger pour elle. La pandémie avec de plus l’apparition de mutants a suscité des tensions dans le monde et les adeptes du génocide à l’encontre des erectus battent campagne pour au moins les stériliser. En attendant, les erectus sont parqués dans des centres de rétention dont le zoo de Vincennes. Par la suite les mutants ont été installés dans trois réserves mondiales dont une au Kenya où Anna est directrice. Ils y sont libres et autonomes. Anna s’oppose à Lucas qui est pour la stérilisation, et elle se consacre à l’étude des erectus in vivo qu’elle considère comme nos ancêtres et non des bêtes sauvages, et aussi à l’éducation de sa fille Alice qu’elle a eue avant que Yann n’attrape le virus. Anna et le monde sapiens croyait que le cauchemar était derrière eux après avoir transformé une partie de l’humanité en hommes préhistoriques. Pourtant la menace resurgit…Car les virus sont comme des feux qui couvent, on ignore quand ils vont se réveiller. La dernière pandémie a beau dater de sept ans, les erectus constitue toujours un foyer infectieux potentiel et la population saine continue d’avaler des pilules d’antiviraux. Pendant ce temps, dans les réserves, on pense avoir découvert des cas de cannibalisme…mais le problème n’est pas vraiment là : elle vient de la découverte d’une organisation secrète qui veut que toute l’humanité retourne à l’âge de l’homo erectus et projette de contaminer le monde entier. Cette organisation est convaincue que l’humanité courant à sa perte avec la fin de la sélection naturelle, son choix ne peut être que celui de fabriquer une nouvelle espèce humaine qui contrôlerait la planète, afin d’éviter sa disparition totale. En vérité il apparait que la nouvelle pandémie entraine parfois l’apparition d’individus possédant des capacités hors normes comme la télépathie et la nyctalopie. On les appelle les Ganesh. La cause en est l’apparition d’un virus mutant qui parvient à pénétrer le génome. Et comme on ne trouve pas de parade, certains généticiens pensent pouvoir mettre au point une transformation du génome empêchant le virus d’entrer dans la cellule. Cette solution ne plait pas à tout le monde d’un point de vue éthique car modifier le génome pour se protéger peut avoir des conséquences incalculables et surtout imprévisibles. Pendant ce temps, les deux groupes d’erectus se livrent à une guérilla sans merci. Cependant, en dépit de leurs disparités profondes, Ganesh et erectus possèdent une chose en commun : le lien fondamental qui le relient à la nature vivante et aux éléments. Ensemble ils entendent le monde étouffer sous le joug humain, et voient la folie destructrice et les dégâts systématiques que les sapiens perpètrent autour d’eux. Un combat dantesque s’annonce qui va opposer les erectus entre eux et les sapiens… Un roman au rythme trépidant mais avec quelques longueurs et une foule de personnages que l’on a du mal à suivre, suite du tome 1 en plus explosif mais peut-être plus touffu et moins linéaire. Une histoire qui aborde nombre de questions comme celle de l’environnement et des scientifiques qui veulent tout maitriser, jusqu’à envisager de faire une race humaine OGM. Un récit qui fait réfléchir en tout cas même si ce n’est pas un chef d’œuvre.

Deuxième tome concernant les Erectus, ces fameux hommes qui ont étrangement régréssés suite à une épidémie mondiale. Il semble maintenant que les "sapiens" et les "erectus" ont réussi à cohabiter un peu près normalement depuis 7 ans, en dehors de quelques réfractaires qui n'acceptent toujours pas que "régréssés" continuent à polluer leur terre. Malheureusement, un jour, un homme puissant décide d'utiliser le virus pour créer une armée qui remettra tout à plat et sauvera peut-être le monde, mais a-t-il une vraie maîtrise de ce virus ? J'ai moins apprécié de tome que le premier, je l'ai trouvé plus brouillon, moins clair, je me suis un peu perdue au milieu de tous les événements qui ont lieu un peu partout à travers le monde, en revanche, j'ai de nouveau, apprécié l'écriture de l'auteur et je pense que je lirais le troisième tome pour enfin connaître la fin de ce monde un peu particulier.

Une trilogie impossible à lâcher. La trilogie Erectus est un thriller fantastique apocalyptique poussé à son extrême. Chaque volume est un page-turner. Nombreuses sont les questions philosophiques, existentielles et éthiques posées par ces romans. Faut-il considérer Erectus comme notre égal? Quelle place lui accorder? Doit-on considérer qu’il la mérite autant que nous? Après tout, notre espèce est la dernière branche de l’évolution, une poussière à l’échelle de l’Histoire. Homo Sapiens va se retrouver confronté à ses origines. Le virus Kruger pourrait bien sonner la fin de sa civilisation. Les Sapiens vont devoir repenser leurs priorités et leurs valeurs. Les théories théologiques vont en prendre un coup dans l’aile. Sapiens doit se remettre en question et faire des choix qui vont bouleverser l’humanité toute entière. Et le moins que l’on puisse dire est que ça ne va pas être simple! Chacun doit trouver sa place dans un monde nouveau dont personne ne connaît les codes. Parce que le Kruger ne touche pas que les humains, mais toutes les formes de vie… Les gouvernements vont devoir très vite s’engager sur des voies communes pour permettre la survie de notre humanité. J’ai tout adoré dans ces deux premiers tomes, d’autant que les sujets de réflexion sont nombreux et denses : recherche, technologie, éthique, survie, engagement, intolérance, réflexion politique et sociétale, capacité d’adaptation et d’acceptation de l’Autre, gestion dans l’extrême urgence d’une pandémie exponentielle, conséquences économiques et écologiques. Les récits sont intenses et rythmés, c’est angoissant et stressant, c’est prenant, captivant (malgré quelques longueurs qui ne prêtent pas vraiment à conséquence), même complètement immersif. Et ce mois-ci, je me suis lancée dans le troisième tome qui se révèle à la hauteur des deux premiers. Je n’ai pas été déçue. Cette dernière vague de régression est d’un tout autre genre et d’un tout autre niveau, qu’il était impossible à envisager. Et qui va faire voyager le lecteur à travers les âges, traversant les grandes époques de l’Humanité telle que nous la connaissons. Jamais les hommes n’avaient vu leur fin d’aussi près… Josia Meyer, le patron du laboratoire Futurabio par qui est arrivé le Kruger, travaille avec Stephen Gordon sur un antidote. Gordon est « revenu » de son état d’Erectus après cinq années de régression par un procédé de correction des gènes. Un espoir se dessine pour les Sapiens. Cependant, si son intellect est intact, cette évolution en Sapiens a laissé des traces en lui. Les deux hommes font une nouvelle découverte dans la fosse des Mariannes, à l’endroit même d’où est sorti le Kruger. A Tahiti, Lucas Carvalho et son équipe font des recherches sur la façon dont le Kruger a exacerbé certaines capacités déjà surdéveloppées chez certains Sapiens, les rendant exceptionnels, quand d’un coup, les habitants de l’île tombent dans un profond coma, une sorte d’hibernation. Le phénomène va rapidement se propager, transformant ses victimes d’une façon toute nouvelle. En Afrique, à l’intérieur de la Frontière, un bébé naît qui soucie beaucoup les Erectus. Cet enfant est différent, affichant une apparence plus simiesque qu’Erectus. C’est la troisième naissance du genre dans le clan. Selon Wuan, cet enfant est aux Erectus ce que les Erectus sont aux Humains. C’est pourquoi il décide contre l’avis du clan de confier le bébé aux Humains, pour qu’ils déterminent le pourquoi et le comment de cette nouvelle mutation. Mais ce n’est pas tout : un cataclysme se prépare, qui va engager Sapiens et Erectus dans une folle course contre le temps. Une nouvelle plongée au coeur de l’inimaginable. Il y a beaucoup de personnages et on navigue sans cesse entre eux, ce qui donne un rythme soutenu au récit. En étant un peu attentif, on se s’y perd pas trop. Même si ce troisième volet n’apporte pas grand chose en terme de réponses sur le Kruger et de nouvelles pistes de réflexions, je n’ai néanmoins pas pu le lâcher. La multiplication des protagonistes ne m’a pas permis de m’attacher plus à l’un ou à l’autre. Et malgré mon adhésion à cette série, je pense que c’est une bonne chose que l’auteur s’arrête là. Voilà, c’était une belle découverte, j’ai beaucoup aimé, mais clap de fin! Je suis très curieuse de savoir vers quoi va se tourner l’auteur pour sa prochaine sortie!