Frères : Le livre de Alexandre Jardin
Le 11 octobre 1993, Emmanuel Jardin met fin à ses jours. Trente ans plus tard, Alexandre, son frère, se confronte à son fantôme et à sa culpabilité de survivant. Emmanuel, " le plus inclassable et dérangeant des Jardin ", étourdissant de charme comme capable du pire, a laissé derrière lui un sentiment d'amertume et de honte. Un secret dont son frère cadet est le seul détenteur.
L'auteur évoque pour la première fois ce deuil qui ravive le passé et déchire le présent. Il revisite la légende de sa famille et élève à ce frère une sépulture de papier.
De (auteur) : Alexandre Jardin
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
packard
• Il y a 10 mois
Après la mort tragique de son frère, L' auteur se retrouve après de nombreuses années à faire le deuil de son frère. En ayant un regard très pointu sur tout les membres de la famille, et finalement accepter l' inacceptable. J' ai beaucoup aimé le style de l' auteur, ton très juste et acerbe.
Dominique84
• Il y a 1 an
Après le Zèbre ou Fanfan, Alexandre Jardin s’est détourné peu à peu des fictions pour se “perdre” dans les méandres sulfureux des romans dédiés à sa “folle famille” , des romans qu’on peut qualifier d’autobiographiques si l’on se fie à la sincérité de l’auteur. C’est ainsi qu’il décide de nous parler tour à tour, de son père avec Le Zubial, puis de sa famille hors normes avec Le Roman des Jardin, puis de son grand-père dans son roman à l’eau de Vichy intitulé Des gens très bien et enfin de sa mère Stéphane dans Ma mère avait raison. Et dans la famille Jardin, il manquait “le plus atypique et déconcertant des Jardin”, son frère Emmanuel. Ce roman est un émouvant hommage à ce frère fantasque, libre, immature, qui osait tout, jusqu'à posséder la dernière compagne de feu leur père, ce frère qui lui avait avoué un jour comme une vérité incontestable, qu’il n’était jamais né. Comme si son passage sur terre, n’était qu’une ébauche du grand poète qu’il aurait pu devenir, s’il ne s’était pas suicidé un jour d’octobre 1993. C’est le 11 octobre 1993 qu’Emmanuel décide de quitter cette terre à laquelle il n’était pas adapté, cette vie qui n’était pas la sienne, cet avenir dans lequel il ne se sentait pas impliqué. Il se tire une balle dans la bouche, dans le jardin face à la fenêtre de la chambre de sa mère, Terrassé en apprenant le suicide de son demi-frère, accablé par une culpabilité étouffante; Alexandre Jardin va abandonner ce douloureux événement dans l’ombre de sa conscience. Pendant 30 ans, il va être hanté par cette idée, cette culpabilité qui le ronge secrètement. Et puis, une rencontre, celle de sa dernière compagne va lui donner la force d’affronter ses démons C’est un récit qui m’a profondément touchée, émue, fait réfléchir sur nos actes et leurs intentions, sur le rôle que nous avons dans la vie de ceux que nous aimons. Il rend ainsi hommage à son plus jeune frère, le bien né des Jardin, Frédéric Jardin à qui la vie sourit et dont il est si fier. Un récit qui ne ressemble à aucun autre d’Alexandre Jardin, un roman écrit avec le cœur saignant, un aveu, un hymne à l’amour.
Hayatte_B
• Il y a 1 an
Alexandre Jardin signe avec « Frères » un récit autobiographique tout autant sensible que puissant. Dans ce monologue sublime, l’auteur raconte ce demi-frère pas comme les autres - Emmanuel Jardin - trente ans après son suicide. Cri d’amour émouvant, le livre brosse le portrait d’un looser flamboyant à la soif de vivre et aux bleus dans l’âme, broyé par les bagages du clan Jardin. Pour Alexandre Jardin, l’écriture de ce livre n’a pas été sans peine : écrire sur une partie de sa vie exige un retour sur les ombres du passé pour celui qui a tenté d’oublier … de tout oublier.
DETHYREPatricia
• Il y a 1 an
Quelques jours après sa sortie, j'ai déjà lu ce livre d'Alexandre Jardin, ce qui n'est vraiment pas dans mes habitudes. Mais, il est vrai, que le Alexandre Jardin que l'auteur montre dans ses derniers livres (Les Magiciens, et ici dans Frères) me donne encore plus envie de le lire. Débarrassé de son ego et de ses masques, désireux d'introspecter sa vie d'homme et d'écrivain, il se dévoile aujourd'hui aux lecteurs comme jamais, et cela le rend ô combien sympathique et humain (son message, porté par l'amour pour les siens et puisé à l'encre de son coeur en devient universel). Tout d'abord, je tiens ici à saluer son courage ! Il en faut une sacrée dose pour - alors qu'il est particulièrement connu et risque ainsi d'entacher son image - oser coucher sur le papier les non-dits qui ont parasité sa vie, à savoir la façon dont, se sentant coupable, il a occulté de sa vie ce demi-frère aimant et aimé qui a eu la malencontreuse idée de se suicider un 11 octobre 1993, mais aussi le souvenir d'une proximité relationnelle contre-nature. Pour avoir encouragé et accompagné de nombreuses personnes dans l'écriture de leurs traumatismes passés, je sais aussi qu'il s'agit-là d'une démarche de catharsis libératrice tant pour lui que pour ses enfants et petits-enfants à venir (d'ailleurs le livre leur est dédicacé). Laisser traces de ce qui fut et de ce qui est aujourd'hui, c'est une façon utile et sensible d'informer les générations qui suivent sur les dysfonctionnements familiaux, d'expliquer les raisons d'être de tels ou tels comportements, et de faire en sorte que le cycle de la reconduction s'interrompe. Mais c'est aussi une façon de montrer la force de l'amour fraternel et la nécessité de pardonner (et de se pardonner) pour avancer. Donc, vous l'avez compris. Ce n'est pas un roman mais bien un récit autobiographique, épisode sensible dans le "roman" de la famille Jardin, famille dysfonctionnelle s'il en était et dont de nombreux livres ont déjà fait état (petit résumé succinct en début de livre). Un récit intime, au plus près des faits et des ressentis. Mais aussi, parfois, un récit imaginé (cf. le chapitre qui s'apparente à un script de cinéma) tant s'avère nécessaire le besoin de donner corps à une réalité jusqu'alors occultée. Dans chacune des trois parties (L'anti-moi ; Tellement moi ; Mon frère vivant) qui composent ce court livre de 164 pages, Alexandre Jardin construit son propos sous la forme d'une alternance entre des chapitres qui évoquent ce fameux 11 octobre 1993 qu'il a occulté de toutes ses forces et, en pendant, des événements de la vie de son frère, avec lui ou sans lui, qui tendent à lui rendre figure humaine, décrivant ainsi ses traits de caractère et ses défauts, ses amours, ses fulgurances lumineuses et ses talents hélas méconnus... et tout ce qui, selon lui, l'a conduit à ce geste définitif. Une date qui revient tel un mantra, qui martèle le propos de sa difficile réalité et qui témoigne de l'immense culpabilité dont l'auteur cherche à se libérer. Dans les deux premières parties, Alexandre Jardin confronte l'image de son frère à son image et exprime tout son amour pour son frère disparu trop tôt dans des circonstances dramatiquement inéluctables. Il lui dresse, enfin, une "sépulture de papier" à la hauteur de son amour pour lui. Dans la dernière partie, il introduit un troisième "personnage" réel : son deuxième frère Frédéric, celui qui, bien que plus jeune, l'a sauvé des penchants sombres des Jardin et aidé sur le chemin de la réconciliation avec lui-même. Ses mots, empreints d'humilité, de lucidité et de générosité sont également une déclaration d'amour pour cet alter-ego plus discret mais néanmoins très présent. Lu en quelques heures, j'interprète ce livre comme un véritable hymne à l'amour pour ses frères. Mais aussi, comme une façon de pardonner à son frère décédé de l'avoir quitté si brusquement et, en reconnaissant des faits jusqu'alors inavoués, de lui (et de se) pardonner. J'ai lu ce livre en quelques heures, mais pas toujours facilement, tant le poids des mots nécessitait parfois de relire telle ou telle phrase, tel ou tel paragraphe et de s'imprégner de ce qui est dit, mais aussi de ce qui ne l'est pas. Je n'ai pas voulu le lire trop rapidement d'une part pour bien en comprendre tout le propos, mais aussi pour profiter, au maximum, d'une écriture concise, d'une verve littéraire ô combien poétique, imagée et parfois originale (avec la présence de nombreux néologismes). Pour avoir lu d'autres livres d'Alexandre Jardin, je vois une grande différence dans la forme de son écriture. Ailleurs, dans ses romans, c'est une écriture distanciée. Si les choses sont toujours très bien écrites, il n'y a pas d'implication sensible. Ici, dans ce récit intimiste, on ressent vraiment une écriture sensible qui sort des tripes, une implication personnelle... On entend presque le petit Alexandre, enfant. C'est très beau et très émouvant. Les enfants d'Alexandre Jardin ont bien de la chance d'avoir un papa écrivain car il laissera à la postérité des mots magnifiques leur permettant de connaître et de comprendre leur famille (toute dysfonctionnelle qu'elle fut), d'avoir "une explication de texte" sur comment leur père a vécu au sein de cette famille (et en dehors d'elle) et de disposer d'outils précieux pour, à leur tour, se construire (en opposition ou en prolongation) et construire leur devenir.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782266345019
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 178 x 112 mm
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7,70 € Poche 160 pages