Je vais bien, ne t'en fais pas : Le livre de Olivier Adam

J'avais vu le film il y a quelques années, alors pas trop de surprise à la lecture, mais j'ai tout de même apprécié m'y replonger. Le roman est court et pour autant il reste dans la mémoire, on y retrouve la touche de l'auteur que je commence à connaître et que j'apprécie. Le personnage de Claire est attachant du fait de ses faiblesses et on ressent l'ambiance dramatique et pesante dans cette famille. Un petit livre à lire que je recommande.

C'est une histoire très triste que m'a fait découvrir ma jolie maman. Faire le deuil d'un frère qui a fugué est très difficile pour l'héroïne qui en vient à oublier sa propre vie. Les secrets de famille se mêlent à ce deuil compliqué. Je n'ai pas vu le film mais pourquoi pas ?

L'adaptation au cinéma du premier roman d'Olivier Adam qui lui a donné son beau titre "Je vais bien, ne t'en fais pas" m'avait beaucoup touchée à sa sortie il y a déjà presque vingt ans. Une fois n'est pas coutume je le préfère au roman. Il y a des différences entre les deux, en premier lieu la gémellité du frère disparu et de la soeur éprouvée par le manque qui rend plus crédible leur relation fusionnelle que j'ai eu plus de mal à retrouver dans le livre. Claire a vingt ans, elle est caissière au Shopi et l'on voit dérouler sous ses yeux les produits de la fin du siècle dernier et leur valeur en francs. C'est uniquement dans le livre et c'est une partie que j'aime bien mais qui fonctionne mal avec le reste. Les rapports entre jeunes qui font des études et ceux qui travaillent tôt est un vrai thème de roman social qui est ici édulcoré par le sujet central, celui de la disparition du frère. Car si la vie de Claire est bien triste c'est parce qu'un jour son père lui a dit que Loïc a quitté la maison à la suite d'une dispute. Sans nouvelles, tout le monde s'inquiète et Claire ne mange plus jusqu'au jour où elle reçoit une lettre de son frère qui lui écrit que tout va bien. Au moment des vacances, elle dit à ses parents qu'elle part dans la Creuse mais se rend en Bretagne pour tenter de retrouver Loïc. Je n'avais pas de souvenirs précis des personnages secondaires masculins qui se succèdent dans la vie de Claire sans qu'on s'y attache comme ce Julien dépressif qui aimerait écrire sur la caissière qu'il rencontre régulièrement au Shopi. On pense tout de suite à l'auteur et c'est un peu gros. Je trouve aussi que la trame du roman ne se tient pas très bien et le vocabulaire n'est pas toujours adapté (le futur écrivain qui dit "Tu encules la vie active" ce n'est pas très élégant). Il est aussi dommage que cette excellente idée d'Olivier Adam d'écrire sur les relations familiales qui se nouent sur un mensonge ne soit pas portée dans le roman avec autant d'intensité que dans le film. Même improbable cela reste quand même une belle histoire d'amour fraternel.