La Chartreuse de Parme : Le livre de Stendhal
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
En 1838, emporté par sa passion pour l'Italie, sa patrie de cœur, terre de liberté et d'héroïsme, Stendhal dicte
La Chartreuse de Parme en 52 jours.
Ivre de gloire napoléonienne, Fabrice Del Dongo est le petit prince et le grand seigneur adoré des femmes de la minuscule cour de Parme. Faute d'exploits militaires, il devient un curieux théologien comblé de maîtresses. Ayant par aux intrigues qui l'entourent et d'un naturel fougueux, il est jeté en prison malgré la protection de sa tante, la sublime duchesse de Sanseverina. Captivité bénie puisqu'à l'intérieur de la forteresse vit l'amoureuse et brûlante Clélia Conti, fille du gouverneur...
L'amour, l'énergie, le bonheur, et l'art du roman sont ici portés jusqu'au ravissement.
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Stendhal
Expérience de lecture
Avis Babelio
Dystopie2193
• Il y a 1 mois
Chronique de Florian Mazé, sur Agoravox Je précise que la « chartreuse » n’est ni une femme ni une liqueur, mais un bâtiment religieux de Parme, qui existe toujours, et qui sert de décor aux jours finissants du héros. Celui-ci se nomme Fabrice del Dongo, jeune aristocrate italien, à moitié soldat et à moitié ecclésiastique, beau garçon, chevaleresque, audacieux, grand amoureux des femmes et bourreaux des cœurs. Se moquer de la politique c’est vraiment faire de la politique Pascal disait que se moquer de la philosophie était réellement philosopher. On pourrait en dire autant et même davantage de la politique, telle qu’est apparaît aux yeux des grands observateurs. N’oublions pas, au passage, que notre brave Henry Beyle, dit Stendhal, était diplomate, et qu’il connaissait autant les recoins de l’âme humaine que les corridors ou antichambres des bâtiments officiels, tout murmurants d’intrigues surprenantes, parfois sordides. Il n’est d’ailleurs de bon politologue que psychologue et sociologue en même temps, et même philosophe. Pour cette raison, on considère souvent Stendhal comme une sorte de Machiavel romanesque du XIXe siècle. Ce grand farceur de Stendhal nous en avertit d’ailleurs dans une de ces phrases ironiques dont il a le secret : « La politique, dans une œuvre littéraire, c’est un coup de pistolet au milieu d’un concert, quelque chose de grossier et auquel pourtant il n’est pas possible de refuser son attention. » Et force est de constater que la Chartreuse est bourrée d’analyses politiques, de ces « vilaines choses » qui « ont pour théâtre le cœur des personnages ». Références : livre second, chapitre XXIII. La fiction politique, plus vraie que la réalité Récemment, un influenceur nous avertissait que la fiction devenait un truc de filles, que les garçons, eux, ne lisaient plus que des livres de « développement personnel » ou des « histoires vraies » ; à croire que ça fait viril… Cela témoigne au contraire de l’immense bêtise de notre époque. Je peine moi-même à convaincre mes lycéens qu’une fiction de génie, même si elle se déroule en d’autres lieux et dans d’autres temps, comme la Chartreuse, nous en apprend beaucoup plus, sur la condition humaine et ses noirceurs, que toutes les non-fictions frelatées d’aujourd’hui ; celles-ci ne sont, pour la plupart, que de la bouillie bien-pensante déguisée en étude « objective ». Quel vilain mot que cet « objectif »… on devrait dire propagande et formatage, ce serait, justement, plus objectif ! La Chartreuse se déroule en effet, après la grande aventure napoléonienne (autrement dit, pour l’essentiel, après 1814) dans une Parme fictive, qui n’est pas l’État (duché) historique (dirigé par Marie-Louise d’Autriche) mais une principauté interlope, où règne assez despotiquement un prince de la maison Farnèse, puis son fils (alors que les vrais Farnèse ont été écartés du pouvoir au XVIIIe siècle). Bon nombre de lieux, y compris la rocambolesque forteresse où est détenu le héros un certain temps, sont aussi des inventions de Stendhal. La chartreuse, bâtiment bien réel où se retire le héros à la fin du roman, pour y mourir de chagrin ou d’autre chose, raccroche un peu le récit à la réalité historique et géographique… Mais peu importe : tout est vrai dans cette fiction, puisque Stendhal produit des archétypes, des personnages fondamentaux et permanents, dont on peut trouver des versions amoindries à toutes les époques et dans toutes les nations. Dans la Chartreuse, on voit défiler tous les paradoxes du XIXe siècle, qui sont, en réalité, des paradoxes de tout temps : les grands de ce monde n’hésitent pas à favoriser leurs ennemis, à trahir leurs alliés, le pouvoir n’a d’autres fins que son maintien coûte que coûte, sans aucunes considérations morales, la raison d’État prévaut constamment, même si elle est parfois mal comprise et mal interprétée, certaines affaires se règlent sur l’oreiller, ou avec des promesses d’oreiller, des opposants se révèlent de véritables complices, et vice-versa, le prince Ernest-Ranuce IV est un tyran absolutiste et impuissant, fort avec les faibles, faible avec les forts, etc. Au milieu de ce désordre surnagent quelques grands hommes d’État, comme le Premier ministre des Farnèse, le comte Mosca, ni sot ni méchant homme, mais qui a aussi ses grandes faiblesses et pas forcément les coudées franches. Si vous cherchez bien, vous verrez que bon nombre de nos actualités sont identiques à ces péripéties, même si nos décors sont nettement moins grandioses ou romantiques. En tout cas, le rapprochement Stendhal-Machiavel est une évidence ; Machiavel et Stendhal, et tant d’autres, sont à lire en priorité, sans donner de notre temps aux cuistreries de notre « politologie » bêlante. Un tableau sans pitié du pouvoir judiciaire Un trait frappe à la lecture de Stendhal, c’est sa vision du judiciaire. D’ailleurs, on reconnaît le grand écrivain – et aussi le Lecteur intelligent – à ce qu’il pense des juges ; si un auteur n’en pense que du bien, fuyez ! Vous avez affaire à un escroc. Dans la Chartreuse, le judiciaire s’incarne formidablement dans une des figures les plus noires, au physique et au moral, du roman : le fiscal général Rassi, excellente trouvaille que ce nom, qui évoque du pain dur, des choses racornies, en français, tout en sonnant italien. Dans les pays latins, le terme fiscal signifie « procureur » ; c’est encore comme cela qu’on les nomme en Espagne actuellement. Rassi étant « fiscal général », il est la plus haute autorité judiciaire de la petite principauté parmesane, et fait office de ministre de la justice, un titre qui lui est d’ailleurs explicitement attribué par l’auteur vers la fin du roman. La description que fait Stendhal de ce haut magistrat mâtiné de politicien opportuniste, et sans aucun scrupule, est impayable. Rassi est un sale individu, d’une grande laideur physique, issu de la basse bourgeoisie ; le prince et son Premier ministre le traitent comme un valet de bas étage, n’hésitant pas à l’insulter, voire à lui donner des coups de pied et des gifles (« soufflets »). Rassi encaisse tous les coups avec une bonne humeur égale, qui lui vaut, avec sa grande connaissance du droit, d’être toujours en place et de ne jamais tomber en disgrâce. Il n’a d’autonomie que pour diriger un peuple de magistrats poltrons, qu’il effraye, dont la tâche consiste surtout à donner quelque apparence légale aux procès intentés par le prince à ses opposants ou à ceux de son propre camp qui le gênent, dont le héros Fabrice del Dongo. Autrement dit, au gré des circonstances, et en fonction de sa place dans l’échiquier social, on peut s’en tirer avec une décoration et tous les honneurs ou bien enfermé à vie dans un cul de basse-fosse ou bien encore condamné à mort… Avec les tout petits justiciables, domestiques ou paysans, même si le texte les évoque en filigrane, on devine que Rassi est parfaitement autonome, et qu’il se montre impitoyable et des plus cruels. Encore aujourd’hui, cette autonomie scabreuse, c’est ce que notre politologie appelle pompeusement « l’indépendance de la magistrature ». Faut-il en rire ou en pleurer ? To the happy few… Au lieu d’appliquer le mot « FIN » au terme de son ouvrage, Stendhal emploie cette locution anglaise, qui signifie « aux quelques rares privilégiés ». Il ne s’agit pas là, bien entendu, de privilèges de naissance ou de fortune. Stendhal – un auteur peu lu de son vivant – signale par ces mots qu’il s’adresse à une aristocratie intellectuelle, autrement dit des Lecteurs qui sortent du lot commun. Ce sont donc des romans comme la Chartreuse qu’il nous faut lire pour devenir un peu moins bêtes ; à bon entendeur, salut ! Florian Mazé
JeanBart
• Il y a 2 mois
_“Quoi ? T'as jamais lu De Stendhal ?”, _“Bah si, le Rouge et le Noir. En première... Comme tout le monde”. _ “Ca ne vaut pas la Chartreuse. Tu vas adoré” Me voilà donc, vieux trentenaire entouré de lycéens dans le rayon de la Fnac, pour me saisir de ce qui est encore une absence, un trou, un accroc à ma culture. Alors, quel a été l'effet de ce baume bienfaisant sur mes prétentions épistémiques ? Excellent, Docteur : je ne suis plus comme Fabrice à Waterloo… Mais oserais-je avouer que j'ai été déçu ? Déçu du style ; mes attentes n'étaient-elles pas trop élevées ? La clarté du propos, l'élégance de la tournure… je préfère Flaubert. Déçu de l'intrigue qui, si elle ne manque pas de détours, manque de souffle. Déçu de moi-même ; qui suis-je pour ne pas être emporté ? Il y a pourtant d'excellentes pages, et l'on sourit plus d'une fois devant l'espièglerie du propos, l'inconfort des situations ou la justesse des analyses. Et puis Fabrice, pas héroïque pour un sou : c'est un être médiocre, volontiers veule et lâche, en fait très humain. Et si cette lecture n'était pas arrivée un peu tard dans ma vie ? Jeunes gens, profitez de vos 20 ans et lisez les classiques. C'est encore à cet âge que l'on sait d'émouvoir et se plonger dans un grand roman sans arrières pensées.
nyomaa
• Il y a 2 mois
La chartreuse de Parme est un livre romanesque et romantique, mais aussi de politique et rempli d'intrigues de cour, dans lequel nous suivons Fabrice Del Dongo, noble, fils de marquis italien vivant près du lac de Côme. L'intrigue principale repose sur son histoire d'amour "innocent" avec sa tante de quelques années son aînée, plus belle femme de la cour de Parme, puis de celle avec Clélia Conti, jeune femme très belle mais fille du gouverneur de la citadelle. Deux amours impossibles, auxquels s'ajoutent de nombreux rebondissements, l'engagement de Fabrice dans l'armée de Napoléon, son passage en prison, son entrée dans les ordres pour devenir archevêque... au fil de la lecture, ce roman m'a tour à tour fait penser aux séries Downton Abbey, Victoria ou au roman Anna Karenine, histoires d'amour royales ou aristocratiques. La version que j'ai lue est un livre assez épais de 529 pages, mais fines et la mise en page est peu aérée et avec peu de marges. À quelques moments du recit j’ai trouvé certaines longueurs qui m'ont un peu lassée et j'ai donc mis un mois à le lire. Écrit fin du 18ème siècle, le style est forcément différent de la littérature contemporaine. Le sujet du roman amène également une écriture recherchée, un vocabulaire et une syntaxe anciens, parfois désuet qui peuvent rendre la lecture plus difficile. Néanmoins j'ai beaucoup aimé ce livre, je voulais lire un classique français, en essayant de dépasser le préjugé qu'un classique est ennuyeux (j'ai peu lu les classiques, ceux que j'ai lus sont ceux du collège/lycée qui ne m'ont pas spécialement plu). Celui-ci a justement été un lecture qui m'a tenue en haleine, particulièrement dans les 100 dernières pages que j'ai dévorées.
ibrahimcemsahinkaya
• Il y a 4 mois
La Chartreuse de Parme de Stendhal est un roman qui allie subtilement romantisme et réalisme. Il peut être lu à la fois comme un conte et comme un roman. Un thème important de l'oeuvre est le triomphe de l'amour, présenté comme la source ultime du bonheur. Le héros principal est en quête de cet amour idéal, mais le roman explore également condition humaine. Stendhal exalte les valeurs aristocratiques, telles que la vertu et la noblesse d'esprit, tout en les opposant aux valeurs souvent perçues comme décadentes de la bourgeoisie. Paradoxalement, il met en avant l'importance de la liberté et rejette toute forme de soumission, tout en ridiculisant le despotisme. Cependant, l'oeuvre ne propose pas un idéal libéral au sens strict. Il semble peu probable que Stendhal ait cherché à transmettre un message philosophique ou politique. Loin de prêcher, il s'attache surtout à raconter une histoire romantique et empreinte d'humour, profondément inspirée par son époque et par l'Italie qu'il chérissait tant.
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Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266289931
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 544
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
4,30 € Poche 544 pages