La France républicaine Histoire politique XIX-XXIe siècle : Le livre de Michel Winock

Cet essai appréhende l'histoire politique et sociétale de la France d'une manière totalement impartiale, sans aucun préjugé idéologique. Son auteur nous présente l'origine de la nation et les bouleversements qu'elle a connue, depuis le XIXe siècle jusqu'à nos jours. La naissance des nationalismes, qu'ils soient conservateurs ou progressistes, et des populismes de tous bords, ont abîmé notre démocratie, occasionnant des revendications, des affrontements et des guerres incessantes, selon le contexte politico-économique et social des différentes époques de l'histoire. La religion catholique a également joué un rôle très influent et déterminant au sein des institutions monarchiques puis républicaines, en condamnant les idées modernes de liberté et en les combattant farouchement jusqu'en 1905, année de la séparation de l'Église et de l'État. Ce n'est pas sans mal que le concept de laïcité fut admis chez les catholiques, et il faut bien admettre qu'on est passé d'une guerre de religion, tantôt feutrée, tantôt explosive, à une paix de raison, où chacun a cherché son avantage. Les arbres généalogiques des deux partis extrémistes de droite et de gauche sont passés au crible dans deux paragraphes spécifiques et conséquents. Les lecteurs pourront ainsi suivre leur histoire au fil des siècles, depuis leur fondement, leurs revendications, leurs luttes et leurs évolutions jusqu'à nos jours. La question européenne mise à part, on retrouve ainsi dans le populisme du Front national de nombreux traits du boulangisme non seulement comme mouvement protestataire, mais aussi comme mouvement identitaire. Populiste, Jean-Marie le Pen avait en effet renoué avec la tradition protestataire contre les élites, contre la classe politique, contre les intellectuels, en appelant de ses voeux une VIe République. Avec le Front national de Marine le Pen, le fond de nationalisme conservateur demeure, mais les vieilles références sont volontairement oubliées, les mots changent et la « dédiabolisation » est plus que jamais en marche. Quant à l'extrême gauche, elle perpétue indéfiniment le rituel de la révolution et demeure toujours en état de guerre civile, ce qui lui inspire le goût de l'héroïsme, de la barricade ou du maquis, une ultime guerre civile, d'où sortira la société sans classes. Et le défilé des générations assure la continuité des troupes pour prendre la relève. Ayant perdu son électorat ouvrier traditionnel passé à l'extrême droite, le président de la France insoumise se tourne désormais vers le communautarisme étranger, issu principalement du Maghreb. Alors de nouvelles idéologies voient le jour : la défense des Palestiniens contre Israël, la cause écologiste défendue contre des projets de travaux publics ou encore, sur le terrain intellectuel, la justification de l'islamisme par la misère des immigrés, etc… autant de causes mobilisables mais qui sont, hélas pour lui, bien loin des préoccupations premières des Français. L'entêtement d'Emmanuel Macron à trop vouloir affaiblir les partis républicains modérés (de gauche, du centre et de la droite), au risque de les faire disparaître pour faire émerger un unique courant politique légitimant le parti présidentiel qu'il a créé et dont il tire les ficelles du haut de son trône, est à l'origine des bouleversements politiques et sociétaux que nous connaissons aujourd'hui. Force est de constater que ce déséquilibre constitutionnel et institutionnel, comparable à celui de la IVe république, divise et fragilise notre représentation parlementaire nationale, faisant monter les extrêmes et les risques d'instabilité dans notre société démocratique.