La mue : Le livre de Céline Denjean

C’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé la major Louise Caumont pour une quatrième enquête, sombre à souhait, exactement comme je les aime. Céline Denjean a une plume efficace, directe et accessible. Elle sait captiver son lecteur dès les premiers chapitres. Le récit alterne habilement les points de vue : victime, bourreau, enquêteurs, avec quelques flash-backs bien dosés. Ce découpage rythmé nous tient en haleine tout du long et rend le roman difficile à lâcher. S’il n’y a pas de grand twist ou de surprise renversante, certains éléments se devinent assez tôt, cela n’enlève rien à la qualité du suspense ni à l’intérêt de l’intrigue. J’ai particulièrement apprécié l’exploration psychologique de l’antagoniste. Céline Denjean parvient à nuancer son portrait, au point de susciter une forme d’ambivalence chez le lecteur. Elle nous pousse à réfléchir : qu’est-ce qui peut mener un individu à sombrer dans une telle folie, à céder à des pulsions criminelles ? Elle illustre cela avec une très belle citation : « À bien y regarder, il en est souvent des hommes comme du chiendent : difficile de dire s’il pousse à cause d’une mauvaise terre ou d’un jardinier défaillant… peut-être des deux… » Une lecture agréable et prenante. Peut-être pas le meilleur roman de l’autrice, mais un excellent moment de lecture tout de même.

Encore un tout bon bouquin, percutant et très bien alimenté quant aux thèmes abordés. Perso j'ai mis du temps à comprendre pourquoi "la mue" ... ce n'est révélé qu'à la fin. Cette fin d'ailleurs je l'ai un peu appréhendée car quand je voyais défiler le récit je me suis dit que l'issue serait trop courte. Mais rassurez-vous, il n'en est rien, on est embarqué dans le dénouement de la même manière qu'à l'amorce de l'histoire. J'adore vraiment son rythme symétrique, les petits moments de répit qui ne le sont pas tant que ça. Le doute et la quasi certitude du "coupable" vient assez tôt mais ce n'est absolument pas dérangeant. Ne vous passez pas de ce livre.

Une Céline peut en cacher une autre, tout aussi talentueuse et pas dans le même registre. Entre la chanteuse québécoise et notre auteure de polars Toulousaine, une des reines dans le domaine mon cœur ne balance pas. Je préfère celle qui écrit des romans qui sont loin d’être des « feel good . Dans le 4eme tome des aventures de Louise Caumont et de ses sbires Violaine et Thierry, La mue ne déroge pas à la règle. On se retrouve dans les Pyrénées où le corps d’un jeune homme de 26 ans a été retrouvé assommé dans une grotte. On retrouve des similitudes avec une ancienne affaire de 1997 qui concerne un nouveau né. Pour rajouter un peu plus de suspense et surtout bien nous embrouiller une avocate à été enlevée et séquestrée par un type complètement taré qui l’appelle Maman. C’est glauque !! On retrouve la noirceur des précédents livres de l’auteure. Les personnages ne sont pas très nombreux et son bien détaillés ce qui empêchent le lecteur de se perdre et d’être obligé de faire un organigramme détailler pour s’en sortir. L’écriture est comme toujours fluide et sans trop de fioritures. Seule ombre au tableau, les ficelles étaient un peu trop grosses et j’ai assez rapidement compris le dénouement. Mais, ça n’a pas gâché ma lecture.

Belle découverte que ce roman de Céline Denjean dont je n’avais pas encore lu de livre. Un meurtre a lieu dans un petit village pyrénéen, un enlèvement a lieu aussi et l’enquêtrice Louise Caumont va mener cette enquête J’ai aimé le style le rythme l’histoire aussi avec son flot de rebondissements qui nous garde en haleine tout le long jusqu’à la révélation finale. L’histoire est violente par moment et certains passages durs on sent bien la peur. C’est bien construit malgré le fait qu’on connaît très vite le coupable et beaucoup de choses on reste en alerte et on tourne les pages pour découvrir les révélations. Le seul petit bémol très léger de mon côté,sans trop en révéler,est que la conclusion reprend un thème très fréquent Je vais garder en tête cette autrice et me pencher sur ces précédents livres