La Petite Bonne : Le livre de Bérénice Pichat, Véronique Vella, Marilou Aussiloux

J’ai enfin lu ce livre dont tout le monde dit le plus grand bien. Sans doute en attendais je trop mais je n’ai pas ressenti l’émotion partagée par les nombreux lecteurs. Si la forme avec alternance de vers libres et de prose est certes originale et intéressante, je n’ai pas ressenti d’attachement aux personnages que j’ai trouvé distants. La forme n’a pas suffi à me faire entrer dans la peau et les émotions des personnages. Dommage

Au début ecriture surprenante même si j'avais été informée lors de la présentation de la rentrée littéraire. En feuilletant le livre j'ai dit a une amie que je n'accrocherai pas...et puis je l'ai dévore en 4 jours 1/2. C'est une belle et triste histoire avec des instants d'espoirs et des chutes tristement réalistes.

Ce roman nous plonge dans les années 30 en région parisienne. C'est un roman qui alterne les vers libres et les passage plus classiques donnant un rythme inédit au livre. Les pensées de la petite bonne (dont on ne connait pas le nom d'ailleurs car elles sont des milliers ?) sont toujours en vers libres souvent à gauche quelques fois sur la droite sans ponctuation avec une rapidité qui symbolise pour moi le peu de temps dont elle dispose pour réfléchir. Elle est au service de plusieurs familles nobles ou bourgeoises. Elle se retrouve à passer un weekend chez les Daniel car Madame est invitée quelques jours. Monsieur est une gueule cassée ancien pianiste revenu défiguré sans avant bras ni jambes. Ces 2 personnages vont apprendre à s'apprivoiser, se découvrir. Lui, qui la juge stupide en premier lieu va se rendre que sa personnalité est bien plus complexe que cela. Sous une apparence simple la découverte de sa personnalité est comme une terre que l'on gratte et qui regorge de minuscules trésors. J'ai eu du mal à refermer ce livre et à en accepter la fin tant on a envie de continuer de les connaître. Ce roman est un petit bijou, un coup de cœur !

Je ne sais pas vraiment comment aborder la critique de ce livre. Je n’ai pas les mots pour dire à quel point ce roman m’a bouleversée. Lorsque je découvre une écriture d’une telle qualité au service d’une histoire aussi belle et dramatique que captivante, je reste muette. Ce qui m’a frappée est l’audace de la narration alternant prose et vers libres. Les passages en vers libres empruntent la voix de la petite bonne, avec des phrases courtes et épurées, tandis que la prose est utilisée pour exprimer les perspectives de Monsieur et Madame, offrant une profondeur psychologique à des personnages hors du commun. « La petite bonne » est un énorme coup de cœur, j’ai rarement lu des pages aussi belles. Après une deuxième lecture, l’émotion est toujours là, plus grande encore. Bérénice Pichat mérite une place prépondérante dans la littérature française.