La remplaçante : Le livre de Sophie Adriansen, Mathou

Ce roman graphique aborde la maternité depuis les débuts du couple et l'envie d'avoir un enfant ensemble, puis en suivant la grossesse et l'accouchement jusqu'à l'après-grossesse avec le pari de mettre en avant le sujet encore tabou dans notre société de la dépression post-partum et de la difficulté pour la nouvelle maman de trouver sa place. Même si ce livre peut sembler pessimiste sur la maternité et peut-être refouler l'envie de devenir maman pour celles qui ne le sont pas encore, j'ai beaucoup aimé le fait que les auteures choisissent de parler des côtés sombres de cette expérience de la vie. Elles le font avec une certaine délicatesse qui permet de comprendre les moments de doute et d'angoisse traversés par la jeune maman. À travers les mots et les illustrations, elles nous montrent combien le soutien du conjoint et père de l'enfant, mais aussi des proches et des professionnels gravitant autour de ce moment (sage-femme, pédiatre, etc.) est important et aide à accepter la situation et se reconstruire pour accepter ce changement important dans la vie de femme de la jeune maman. Pour conclure, Mathou et Sophie Adriansen nous livrent ici un roman graphique instructif pour comprendre les rouages du post-partum et elles le font avec pudeur et bienveillance. #128477; BD - Maternité - Post-partum - Baby Blues - Dépression

La réalité de devenir mère, changer de corps, d’esprit… le souvenir parfois traumatisant de l’accouchement, les suites médicales, les difficultés liées à l’allaitement, la fatigue permanente, le stress de ne pas savoir comment s’y prendre avec ce nouvel être si fragile, la pression liée à l’entourage et que les mères sont forcément des battantes capables de jongler entre la maison, le bébé, leur compagnon/compagne, leur travail et bien d’autres tâches… Merci à Sophie et à Matou pour faire remonter à la surface ce sujet post-partum souvent passé sous silence par certaines mamans pour faire bonne figure devant tout le monde. Une vraie beauté

Dès les premières pages, j'ai l'impression d'entrer beaucoup trop facilement en empathie avec ce récit de fin de grossesse / début de maternité, qui ne ressemble pas DU TOUT à ce qu'on imagine ! Il faut comprendre que, si on disait vraiment comment ça se passe, hé bien plus personne ne voudrait avoir d'enfant. D'ailleurs c'est un peu ce qui arrive, pour différentes raisons dont celle qui est décrite ici (le secret est éventé !), les jeunes femmes ont de moins en moins envie de devenir mamans. Et, prise entièrement dans mon empathie, je me demande si quelqu'un qui n'est pas passé par là et qui ne passera JAMAIS par là, peut comprendre vraiment ce dont il s'agit. Page 32, une seule grande illustration : "Mon corps est une zone de guerre". Douleurs, vergetures, stigmates d'un massacre physique. Est-ce qu'une personne non concernée peut vraiment intégrer ce que tout ça signifie ? Le comprendre intellectuellement, mais aussi émotionnellement ? Plus loin : "Personne n'a pensé à apporter un truc sympa pour celle qui a le plus douillé." Et c'est pas fini ma grande. Tu as été la reine du monde avec ton gros bidon, désormais tu es soit invisible, soit un obstacle. Encore plus loin : "C'est trop pour moi. Je ne suis pas prête à devenir indispensable à quelqu'un." Je me demande combien on est à s'être posé cette question*... Impossible d'en parler, de dire ça à quiconque. Cette pensée est rangée immédiatement dans la catégorie "monstruosité". Comment une mère peut penser cela ? Marketa imagine alors ce que ferait "la remplaçante", une autre elle qui serait parfaite dans le rôle maternel. Une qui s'en sortirai toujours haut la main. Jusqu'au jour où... "Ma naissance à moi a fini par avoir lieu. Il n'est jamais trop tard." Moi aussi j'ai fini par devenir maman, et je suis pas peu fière de mes diplômes de super maman, "suffisamment imparfaite", comme je leur dis toujours (ça les saoule et ils se marrent) Au dessin, c'est Mathou, que je connais sur Instagram (et peut-être de l'époque des blogs BD, pas sûre, en tout cas c'est ce genre de dessin, un peu comme Pénélope Bagieu, Margot Mottin, bref un style que j'aime beaucoup !) ; au scénario c'est Sophie Adriansen, qui semble être autrice de roman plutôt. J'aurais bien aimé lire cette BD avant, pour me sentir moins seule. J'aime la citation mise en épigraphe : On voit mieux certaines choses avec des yeux qui ont pleuré. J'ai peut-être mieux vu certaines choses, moi aussi. * j'ai la réponse : 1 femme sur 10 traverse une difficulté maternelle majeure qui nécessite un suivi psychologique. Puisque ça concerne celles qui ont osé en parler, je pense qu'on peut multiplier par 2 ou 3, mais bon 1 sur 10 c'est déjà beaucoup...

Marketa + Clovis = #x2764 Un joli petit couple d'amoureux sur le point de devenir parents!! Tout paraît simple et pourtant rien ne va se passer comme prévu... Un roman graphique touchant qui montre le vrai visage de la maternité. Attention ça pique !!! Loin des contes de fées où la grossesse et la naissance ne sont que bonheur et apaisement, on découvre ici la réalité d'un quotidien pulvérisé par l'arrivée d'un bébé! Une lecture que j'ai adoré!! L'équilibre est parfait entre humour, légèreté et sérieux. Les illustrations sont douces, simples et agréables. Le contenu est fluide, juste et toujours bienveillant. J'ai beaucoup aimé le personnage de Marketa que j'ai trouvé terriblement touchant ; elle m'a beaucoup ému. Son histoire et son parcours mettent en lumière un trouble peu connu et plutôt tabou : la dépression Post-partum. Instinct maternel, angoisse, fatigue, douleur, sentiment de solitude, culpabilité, modification corporelle, peur... Tout y passe!! Matou et Sophie se sont inspirées de leur expérience pour nous proposer ce roman plein de réalisme dans lequel beaucoup de mères se reconnaîtront (au moins sur certains points #x1f605) Merci d'avoir mis des mots sur les maux de la maternité!!! Et arrêtons de croire que tout est si facile !! Une lecture indispensable, déculpabilisante et rassurante qui fait du bien !!! A découvrir et à confier au plus grand nombre !!