La soupe à la fourchette : Le livre de Jean Anglade
Adrien Rouffiat n'en croit pas ses yeux ! Ce samedi 12 juin 1943, lorsque ses grands-parents descendent à la ville chercher un petit réfugié marseillais, il se réjouit à l'idée d'avoir enfin un compagnon de jeu. Et voilà qu'au lieu d'un garçon, on lui ramène une fille ! Neuf ans, maigrichonne, portant un nom impossible : Zénaïde Pujol !
Mais peu à peu le petit paysan auvergnat se laisse apprivoiser par la jolie citadine. Et bientôt, les deux enfants prient ensemble pour que la guerre ne finisse jamais...
" Une succulente Soupe à la fourchette. " La Montagne
" Comme ils sont rares ces romans qu'on n'a plus envie de quitter... " Annette Colin-Simard – Le JDD
De (auteur) : Jean Anglade
Expérience de lecture
Avis Babelio
Biblioroz
• Il y a 1 mois
À la découverte du terroir auvergnat, d’une époque, d’une amitié. Histoire d’une terre, celle d’Albepierre, petit bourg du Cantal, au cœur de l’Auvergne. L’auteur nous ouvre les portes d’une ferme « Le Cayrol était juché, à 1100 mètres d’altitude, sur une échine de montagne couverte de pâturages et de prairies. La plus haute borie de la commune. » C’est l’occasion de nous rappeler ou nous faire connaître l’univers de la ferme, avant les bouleversements d’après-guerre, ses outils d’alors, sa vie sans grand confort mais qui suffisait à remplir les estomacs. Histoire d’une famille, les Rouffiat, désireux de prendre chez eux un enfant de Marseille, la guerre affamant les villes bien plus que les campagnes. Adrien, le petit-fils, a onze ans et il compte sur ses grands-parents pour ramener un petit réfugié et non une drôlette ! L’appel, par ordre alphabétique, n’a pas laissé le choix aux Rouffiat alors ils ont ramené la petite Zéna, neuf ans, toute maigrichonne et timide, serrant contre elle son ours en peluche. Les Rouffiat gagent que la cuisine paysanne, bonne et roborative, remplumera rapidement la petite réfugiée et que l’affection qu’ils vont lui témoigner la consolera du chagrin d’avoir dû quitter sa famille. Odeur alléchante de la truffade qui grésille dans la grande poêle au fond de la cheminée. En attendant, la déception d’Adrien est grande et sa mine boudeuse durera quelques jours. Jeff, un Irlandais clandestin, érudit et poète à ses heures, est venu se greffer aussi à cette famille. Ses bras et l’ardeur aux champs viennent palier à l’absence des deux hommes de la famille mobilisés. Image de la traite, la joue de Jeff appuyée contre le flanc de la vache. Histoire d’une jolie découverte. Zéna passe des odeurs de la ville baignant dans l’air marin à celles, entêtantes, de la campagne et de la ferme. Elle s’étonne des différences. « A Marseille, du moins, on s’éclairait rien qu’en tournant un bouton ; on avait un évier et l’eau dessus qui coulait d’un robinet ; un cagadou sur le palier ». Ici, pas de cagadou, les petites affaires se font dans les bois, derrière un bosquet ou dans la rigole de l’étable lorsque les vaches sont aux pâturages. Et avec le temps, son émerveillement et son amour pour le lieu, à hauteur d’enfants « En Auvergne, tout lui semblait possible. Un pays de miracles. Où rien ne se produisait comme ailleurs. Où la gale du pain guérissait en trois jours. Où les bergers écrivaient des récitations. Où l’on enfermait les voleurs dans des fours à pain. » Très belle histoire d’une rencontre. Deux patois qui se heurtent, une ignorance du monde paysan qui attire le mépris d’Adrien envers celle de la ville, avant que leurs différences ne prêtent finalement à sourire et que les expressions marseillaises et auvergnates se mêlent avec bonne humeur. Beaucoup de tendresse des adultes puis des enfants, surtout lorsqu’Adrien cessera les coups de sabot sous la table. Sa tendresse timide restera un peu bourrue pour garder tout de même sa fierté. Les images des deux enfants, main dans la main, aidant aux travaux de la ferme, viendront effacer les railleries. Roman aussi d’une époque, 1943. Ici, la guerre semble invisible, ou presque. L’absence du fils et du gendre, tous deux prisonniers en Allemagne, les réquisitions d’une vache de temps en temps, l’heure allemande, les vrais ou faux maquisards et les demandes de volontaires pour la Relève des prisonniers prouvent quand même que le conflit n’est pas encore fini. Et enfin un titre bien choisi pour un roman que j’ai pris plaisir à lire, tranquillement. Sur la grande table, les bols sont prêts pour la soupe à la fourchette avec, dans leurs fonds, du pain en morceaux, du fromage en lamelles avant de recevoir le bouillon, la fourchette pétrissant le tout et étirant les fils formés par le fromage fondu.
Nanooxx
• Il y a 1 mois
Une très jolie histoire d’amour, rempli d’émotions dans une période de guerre très difficile. J’ai mis pas mal de temps pour rentrer dans l’histoire, le langage d’avant avec le patois Auvergnat n’a pas été très fluide mais c’est une histoire très belle et touchante.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman de Terroirs
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- EAN
- 9782266065658
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- Collection ou Série
- Littérature - Terroir
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 352
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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7,00 € Poche 352 pages