La Vallée : Le livre de Bernard Minier

Martin Servaz est suspendu pour une initiative causant la mort d'un suspect. Il reçoit un appel de MARIANNE (enlevée il y a 8 ans par Julian Hirtmann) apeurée, en cavale dans une forêt. Les gendarmes (déjà occupés par deux meurtres) procèdent aux recherches dans cette vallée. Grâce à ses relations, Servaz peut y assister en tant qu'observateur. C'est alors qu'un éboulement bloque la route et isole la vallée. Servaz, les gendarmes, le(s) tueur(s), la disparue se retrouvent coincés avec les habitants inquiets et hostiles. MON AVIS : TRÈS BIEN ! Une intrigue captivante où Servaz devra faire face à de nombreux obstacles : éloigné de l'enquête, bloqué par un éboulement, avec une population qui se révolte, une psy perverse, des ados manipulés, ...

#x1f6a8 Points positifs : l'auteur m'a une fois de plus mené par le bout du nez! J'aime ces enquêtes aux multiples ramifications, où les rebondissements s'enchaînent. On retrouve notre Martin toujours aussi pétri d'incertitudes, de réflexions, de paradoxes. Ces pensées d'ailleurs permettent de mettre en lumière la violence de notre société, sa superficialité, ses manquements... #x1f6a8 Points négatifs : moi et la religion on est pas copine, donc les quelques passages sur ce thème je les ai lu en diagonale... #x1f6a8 En bref : encore un excellent moment de passé en compagnie de Servaz!

Martin Servaz, en attente de la décision du conseil disciplinaire, reçoit un appel mystérieux au milieu de la nuit et se lance à la recherche de cette personne. Il retrouve Irène Ziegler qui doit enquêter sur des meurtres étranges. Je dois me répéter, mais c’est toujours un plaisir de retrouver la plume de Bernard Minier et surtout les aventures de Martin Servaz (oui ça fait un peu fan inconditionnelle). Et cette fois encore, j’ai été totalement bluffée. L’enquêtes est captivante, ponctuée de plusieurs rebondissements, l’intrigue est superbement maitrisée, l’atmosphère angoissante, le suspense insoutenable et le dénouement surprenant et surtout terrifiant. J’adoré retrouver le personnage d’Irène Ziegler et voir son évolution. Seul bémol, encore une fois, Vincent et Samira m’ont beaucoup manqué, même si Vincent faisait quelques petites apparitions. Le roman aborde également des sujets tels que la manipulation, et franchement, ça fait froid dans le dos, mais je n’en dirai pas plus au risque de dévoiler une partie de l’intrigue. Ce roman est un thriller glaçant qui tient en haleine dès les premières pages. Alors foncez le lire !

Ayant lu peu de livres de Bernard Minier, j'ai eu beaucoup de plaisir à le rencontrer à la fête du livre de Toulon et à échanger de courts instants avec lui sur son métier d'écrivain et à propos de la région de Toulouse et du Comminges que nous connaissons tous deux. Il m' a conseillé de découvrir cette vallée "confinée", un mot de sa dédicace après que nous ayons évoqué d'autres vallées, celles de son livre interview, Vallées secrètes dont la lecture m'avait apporté d'intéressantes connaissances à propos de sa relation à l'écriture, aux Pyrénées et à Toulouse. Je rejoins volontiers les nombreuses critiques très positives de ce roman noir auquel l'esthétique de la montagne, de l'abbaye et donc de la vallée apporte une touche très prenante à cette histoire de meurtres en série. Je n'ai pas été gêné par les nombreuses digressions de l'auteur qui affirme ses convictions sociologiques, psychologiques et spirituelles que je partage sur plusieurs points. Bernard Minier se plaît également à citer ses auteurs, ses goûts musicaux, on peut considérer que cela n'apporte rien à l'enquête, mais il me semble qu'elle n'en brise pas le rythme, au contraire, en lui donnant une dimension humaine, peut-être un peu facile dans certains cas. L'intrigue, malgré ses invraisemblances, utilise avec efficacité les recettes d'un bon polar que l'on ne souhaite pas lâcher, d'autant que l'on pressent certaines possibilités de dénouement qui suivent les analyses du héros du livre. Les personnages secondaires le demeurent, quoi qu'il en soit, éclipsés qu'ils sont par la stature, la puissance et les faiblesses du héros de Minier. Mais tous apportent leur contribution personnelle à la réussite de ce polar, en particulier au travers des dialogues avec l'abbé, la mairesse et la psychiatre. La fin comporte de belles leçons de vie et le moment passé par Servaz sous le soleil de la place du Capitole où j'ai eu le plaisir d'habiter quelques temps m'a rappelé cette émotion toujours ressentie en débouchant de la maison sur ce quadrilatère mythique où Toulouse a célébré tant de moments, glorieux ou douloureux. La vallée est un roman policier, très noir, familial, plein d'humanité et d'inhumanité, poignant dans toutes les détresses qui le peuplent, dans tous les abus qui sont pratiqués sur l'homme, la femme et même, hélas, l'enfant. C'était un très bon retour vers les scénarios torturés et pourtant humains de Bernard Minier.