Le grand secret : Le livre de René Barjavel

Un roman dans la lignée de "La Nuit des Temps" au rythme exaltant et à l'intrigue originale. Ici, et comme souvent avec BARJAVEL, le réalisme cru et cruel l'emporte sur la romance et les bons sentiments. Quand il faut voir la vérité en face, Barjavel est une parfaite glace...

Depuis le temps que j'entends parler de "Le grand secret" de Barjavel, il est grand temps de me lancer dans cette lecture! Je suis habitué à Barjavel, j'ai du en lire 5 ou 6 et j'ai hâte de découvrir cette nouvelle aventure! Je déchante vite. Le récit est assez décousu dans la forme. On ne sait pas trop où on va et l'auteur se joue de ça. Un style qui ne m'accroche pas vraiment mais je persiste! Je retrouve ce "mood" offert par Barjavel, assez étrange... jusqu'à la révélation, assez décevante... En réalité, jusqu'à la fin, je suis resté sur ma faim. Un récit qui se joue du secret et du complot, sur un fond de guerre froide et de géopolitique. Tout est réuni pour que je puisse dévorer le roman et pourtant, j'ai trainé la patte! Peut être à cause de cette romance entre des personnages qui ne m'ont pas du tout touché? Bien loin de la nuit des temps! Au final, j'y suis arrivé mais là où tout le monde a adoré, moi j'ai peiné à tourner la dernière page. J'ai du passer à côté de quelque chose!

Je n'avais jamais lu Le grand secret, l'une des œuvres majeures de René Barjavel, roman qui eut en son temps son heure de gloire et fut adapté pour la télévision par André Cayatte, sous forme de feuilleton (on ne parlait pas alors de séries). Le grand secret a beau être un roman de science fiction (une découverte incroyable entraine de nombreuses disparitions et sépare deux amants), c'est un roman très daté des années 70. Il me semble parfois que ce qui date de cette époque a vieilli plus vite que des œuvres plus anciennes et c'est bien mon sentiment au sujet de ce roman. En refermant le livre je pensais au hall de Roissy 1, aux films de Pierre Richard et aux émissions en couleurs de l'ORTF… La lecture est aisée, mais on n'écrirait plus tout ça aujourd'hui… Le récit lui-même prend ses distances avec une utopie marquée par la fin des années soixante qui n'est plus trop de mise aujourd'hui, sinon pour alimenter la nostalgie des plus anciens…