L'écoféminisme : Le livre de Catherine Larrère

L'écoféminisme, qui allie luttes des femmes et luttes écologiques, est actuellement en plein essor. Inventé par la Française Françoise d'Eaubonne en 1974, c'est depuis les Etats-Unis que ce courant de pensée a véritablement pris de l'ampleur. [...] En faisant la synthèse des réflexions et des pratiques qui nourrissent l'écoféminisme, cet ouvrage, très dense, démontre que la dynamique puissante n'est pas près de s'arrêter.

N'ignorant pas l'hétérogénéité géographique et pratique de l'écoféminisme, qui n'applique pas une unique doctrine préexistante, cet ouvrage est une enquête sur les affinités existantes entre les pratiques écoféministes. Présentant l'histoire plurielle de l'écoféminisme (des États-Unis aux pays dits " du Sud "), l'ouvrage étudie successivement la question des dominations croisées de la nature et des femmes (le thème des sorcières, la critique des dualismes), celle de la naturalisation critiquant la nature au profit des relations avec le vivant (corps, néopaganisme), les enjeux d'expérimentations domestiques et sociales (l'importance de la reproduction biologique et sociale, l'écosocialisme, l'écoanarchisme). Il se termine par une analyse des politiques écoféministes investissant notamment le thème du décolonial et celui des communs. Un petit ouvrage synthétique et clair qui, dans le même temps, présente les grandes figures théoriciennes de ces enjeux (Karen Warren, Val Plumwood ou encore Carolyn Merchant).|Jean-Philippe Pierron