Les Chroniques de Fogas - tome 1 L'Auberge : Le livre de Julia Chapman

Lu après le 2 et 3, les aléas de la bibliothèque. C'est assez agréable de faire connaissance de la genèse des personnages, alors que l'on connait la suite. Ce premier tome est un peu plus rapide que les deux suivants, il y a moins de temps morts et le suspens de l'ouverture de l'auberge est bien mené, même si on sait sans avoir lu la suite, que cela va bien se terminer. Nous sommes dans un monde de gentils, même les méchants ne sont pas très méchants, surement pas très malins et sans beaucoup d'amour propre. Une bonne détente

C’est une chronique de la vie d’un village avec les sympathiques et ceux qui ne le sont pas, avec les magouilles politiques du maire et de l’un de ses adjoints, avec ses anciens et leurs secrets, avec les jeunes qui essaient de faire leur vie dans un lieu rude mais splendide, une seule petite fille qui n’aime pas l’école et un taureau qui préfère la liberté à l’enclos et qui s’appelle Sarko

Gros coup de cœur pour ce roman ! Ne vous attendez pas à trouver la même chose que dans Les détectives du Yorkshire. L'auteure nous conduit ici dans un petit village des Pyrénées. Peu d'habitants, des résidences secondaires. Et une auberge. Fermée depuis quelque temps, elle vient d'être vendue. Normalement, le maire devrait se réjouir. Une ouverture c'est synonyme de rentrée d'argent pour la commune, et peut-être même des emplois. Sauf que les acheteurs ne sont pas ceux qu'il avait prévu, mais un couple d'Anglais. Et il est bien décidé à leur mettre les bâtons dans les roues ! Le village était déjà en proie à des « querelles » internes et cette nouvelle situation ne va pas arranger les choses. Entre coups bas, magouilles, non-dits, amitié et entraide, qui va sortir son épingle du jeu ? C'est un livre assez inclassable. Un peu sombre par moments, plus souriant à d'autres. Les personnages sont vivants, attachants pour la plupart, détestables pour d'autres, à divers degrés. Des traits parfois volontairement forcés, comme les actions, sans pour autant qu'on puisse parler de parodie. Tous sont nécessaires à l'histoire. Le sujet principal, l'ouverture ou non de l'auberge, et avec quels propriétaires, est résolu à la fin du roman. Mais certaines choses, certains secrets, restent en suspens, laissant deviner au lecteur qu'il y aura une suite (pour mon plus grand plaisir !) Je suis rentrée dans l'histoire dès le début, conquise par la plume de l'auteure. Elle a su mettre des révélations quand il le fallait, me faire sourire, ou râler après certains. Pas de temps mort, et pourtant pas d'action. L'ambiance de village est très bien retranscrite, avec ses ragots, ses rivalités et ses amitiés. Ce n'est pas vraiment un feel good, ni un roman noir, ni une parodie, ni un roman de terroir. En fait, c'est un peu tout ça à la fois. Ce n'est pas non plus du suspense et pourtant j'avais hâte de savoir comment ça allait se terminer pour ce couple d'Anglais. C'est tout simplement un roman très vivant, qui nous retient dès les 1ères pages et que je regrette d'avoir déjà terminé. Je n'avais aucune envie de quitter cet univers, j'étais dans mon « cocon de lecture », imperméable au reste, et ça fait un bien fou ! En bref, un coup de cœur.

J'avais un vague souvenir de la série des Détectives du Yorkshire de Julia Chapman : de plaisants cosy mystery. La parfaite lecture détente que je m'offre entre des lectures plus prenantes. C'est dans cet état d'esprit esprit que j'ai commencé L'Auberge. J'attendais le crime. Qui va être retrouvé étendu au sol, dans une mare de sang (propre bien sûr)? Le maire, peu sympathique ? Un des anglais ? Le fermier Christian qui ne cherche qu'à aider ? Stéphanie que je soupçonne de cacher des choses ? La bigote Véronique ? J'en passe, beaucoup de victimes potentielles. Et je me suis aperçue que j'étais au milieu de l'histoire. Ne faites pas comme moi, ne cherchez pas le meurtre. Ce n'est donc pas un cosy mystery, mais c'est tout aussi détendant ! Le résumé n'est pas mensonger, l'histoire est exactement celle-ci : un couple d'Anglais s'installe dans un village en France pour reprendre l'auberge. Le village n'en veut pas. Il n'en faut pas plus pour broder une jolie histoire (dont certains traits doivent être réels si l'on en croit la biographie de Julia Chapman), sur la vie de village, sur la montagne, sur la solidarité campagnarde, sur la désertification. C'est frais, ça se lit tout seul ! Les personnages un peu caricaturaux sont chacun bien définis (heureusement, parce qu'il y en a beaucoup), et tiennent leur rôle. L'intrigue avance sans heurts et se tient. Je vais continuer avec plaisir la série. Petit regret : J'aurai aimé que cette méfiance entre les Anglais et les villageois soit un peu plus travaillée et filée : mis à part la difficulté de la langue, dans l'histoire il n'y pas tellement de différences de fonctionnement entre les deux peuples, alors qu'il y en aurait des encyclopédies entières à écrire. C'est de bonne guerre, et c'est toujours savoureux. Franchement, quels meilleurs ennemis pour nous que nos voisins d'Outre-Manche ? J'ai noté quelques éléments dans ce sens, qui m'ont réjoui et sont de bons exemple : la puanteur de mort qui règne dans la cuisine... à cause d'une andouillette prise pour une saucisse (quelle idée aussi). Ou encore la découverte de la galette des rois.