Les Douze Enfants de Paris : Le livre de Tim Willocks

Je me faisais une joie de retrouver Matthias Tannhauser, le chevalier de l’ordre de Malte dans cette deuxième aventure. Le personnage de Mattias et l’écriture de Tim Willocks m’avait fortement impressionnée dans le roman La Religion. L’auteur n’y va pas de main morte quand il s’agit de décrire des scènes de batailles où le sang et les tripes volent en tout sens grâce, entre autre, au sieur Tannhauser dont le mutisme n’a d’égal que son manque de patience. Dans cette aventure, Mattias est à la recherche de sa femme, la comtesse Carla de la Pénautière. Arrivé à Paris en pleine nuit de la Saint Barthélemy, le chevalier devra affronter la folie qui flambe, écartèle, étripe les huguenots mais aussi l’enlèvement de son épouse par un mystérieux bandit qui tient, au coeur des quartiers les plus sordides de la capitale, une Cour des Miracles très particulière. Alors mon dieu, quelle déferlement de violence. Ames sensibles s’abstenir évidemment. On ne vous épargnera ni les violences faites aux femmes, ni les massacres de la population huguenote, et d’autres au passage tant qu’à faire… J’ai trouvé que cela devenait redondant et un peu too much. Cela a clairement gâché ma lecture. Je n’avais que peu d’empathie pour les déboires de la comtesse dans sa cour des miracles et pour Tannhauser qui arpent les rues, l’épée à la main et coupant court aux conversations au propre comme au figuré. Bref. Une déception.

Août 1572. Un cavalier s'avance aux portes de Paris. Sur sa chemise : la croix de Malte. Mattias Tannhauser, chevalier de l'Ordre, se perd bientôt dans les ruelles putrides, à la recherche de sa femme. Quelle folie a pu conduire Carla, seule et enceinte, à accepter l'invitation au mariage de Marguerite de Valois et d'Henri de Navarre ? Dans cette cité fébrile, déchirée entre protestants et catholiques, où tout indique l'imminence d'un massacre, Mattias est plongé dans un océan d'intrigues et de violences, et ne dispose que de quelques heures pour lui éviter un funeste destin... Un roman qui est peut-être encore mieux que La Religion, mais en pire. Il vaut mieux avoir le cœur bien accroché en lisant certaines scènes de massacre. Il faut aussi être un peu fleur bleue, car c'est aussi très sentimental. Il faut surtout aimer la littérature, l’écriture est superbe. L'un des romans les plus prenants, bouleversant et instructif jamais écrit sur le massacre de la St Barthélémy. Tim Willocks n'a pas son pareil pour plonger ses lecteurs au cœur de l'Histoire. Le plume est acérée, la prose se veux agressive, cru, violente, le talentueux Willocks nous entraîne dans un voyage tourmenté, au cœur de la dépravation de l’humanité. Un roman au bout de la nuit. Monstrueux et magnifique. Remarquable.

Mattias Tannhauser se rend à Paris pour y chercher Carla enceinte, qui, invitée par Catherine de Médicis, doit jouer au mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre. Il veut profiter de son séjour pour voir Orlandu, étudiant en ville. Sauf qu'il arrive le 23 août 1572, veille de la St Barthélémy. Il va parcourir la ville en tout sens pour retrouver sa femme, guidé par le jeune Grégoir, gamin de Paris, tenter de remonter la piste des complots auxquels il est mêlé malgré lui, massacrer toux ceux qui se mettent en travers de son chemin, se faire des alliés comme Grymonde, chef de la pègre locale qui règne sur la Cour de Cocagne et recueillir au fil des heures noires baignant dans le sang, la boue, la merde et le fanatisme crasse de ces jours de folie religieuse, des enfants perdus, orphelins ou laissés pour compte de « la boite à bijoux de la civilisation » qu'est le Paris de l'époque. Entrainée moi aussi à la suite de Mattias, j'ai lu ce roman d'une traite, comptant sans cesse les enfants venant gonfler cette petite troupe, n'ayant jamais le compte, et m'inquiétant de leur sort. Je suis arrivée au bout essoufflée, épuisée. Quelques jours ont passé depuis la fin de ma lecture et mon emballement 1er s'est un peu tassé, bloquant finalement sur les bastons, les bastons, les bastons, les bastons. D'un autre côté, c'est assez logique que Mattias, l'expert es mortalité de Malte, le soit resté ,troquant le champ de bataille du siège de l'île pour les pavés parisiens, très bien dépeints par ailleurs.