Les fourberies de Scapin : Le livre de Molière

Les Fourberies de Scapin est une véritable pépite de la comédie ! Comme toujours avec Molière, on retrouve cette capacité inégalée à pointer du doigt les travers de la société avec une finesse et un humour irrésistible. Ici, c’est le valet rusé qui mène la danse, manipulant les riches et les puissants avec une ingéniosité diabolique. Scapin, avec ses manigances et son bagout, est tout simplement jubilatoire. Ce qui me fascine toujours chez Molière, c’est que, malgré les siècles qui nous séparent de l’époque où il écrivait, ses pièces restent d’une modernité éclatante. Les parents autoritaires, les jeunes amoureux empêchés, la ruse comme ultime moyen de contourner l’ordre établi… tout cela résonne encore aujourd’hui. Et puis, il y a cette écriture vive, rythmée, qui ne laisse jamais place à l’ennui. La fameuse scène du sac m’a fait éclater de rire, même en connaissant déjà l’issue ! Bref, Les Fourberies de Scapin, c’est un condensé de malice et de satire sociale, porté par un humour qui traverse les âges sans prendre une ride. Un pur régal !

Cher Monsieur Molière, Ou devrais-je dire… Jean-Baptiste Poquelin ! Faites-le taire, vous dis-je ! Il a osé prononcer mon nom en vain ! Je viens, humblement, vous adresser mes excuses. Dans ma dernière lecture de vos œuvres, j’ai eu l’audace – que dis-je, l’imprudence ! – de croire Corneille à l’origine de vos écrits ! Je me suis fait avoir comme un malpropre, berné par une fake news aussi perfide qu’un Tartuffe en embuscade. Quelle tragédie, n’est-ce pas ? Mais dites-moi, Monsieur, pourquoi diable ai-je tant de mal à pénétrer vos leçons de morale ? Je ne trouve pas cela "passionnant" – pardonnez mon outrecuidance ! – et je peine à me glisser dans la peau de votre Scapin, comme dans celle des autres figures que vous avez façonnées. Ne m’en tenez pas rigueur, cher Maître. Vous savez, j’ai dit vouloir voir vos pièces en vrai, et je le ferai ! Mais… comment vous dire ? Avant d’affronter le théâtre, j’ai besoin d’entrer dans l’âme du personnage, de le comprendre, de le ressentir. Le livre est souvent un sésame universel, mais le théâtre, lui, obéit peut-être à d’autres lois, n’est-ce pas ? Alors, cher ami Molière, me croyez-vous infâme, inculte, misérable ? Peu me chaut ! Car voyez-vous, je préfère me dire que j’ai essayé de ne pas essayer ! Oui, je l’admets, je suis un viédase, un idole à savetier ! Mais que voulez-vous ? Ainsi va la vie ! Qu’importe, c’est promis, j’irai vous voir au théâtre ! Vous voilà convaincu ? Mais hélas ! Ô cruel destin, la place me manque pour poursuivre cette lettre ! Monsieur Molière, veuillez excuser ce désagrément. Bien cordialement, Matthieu Mouquet

Pour nous, les trois mots clés qui caractérisent les Fourberies de Scapin sont : la comédie, la trahison et l’escroquerie. En effet, dans cette comédie, Scapin (le personnage principal) se joue de ses maîtres en imaginant des pièges afin de leur soutirer de l’argent. Ces farces sont retranscrites tout au long de la pièce grâce aux nombreuses « fourberies ». Cet aspect comique, simple à comprendre, touche petits et grands. En revanche, le niveau de langue n’est pas simple ; c’est pourquoi voir la pièce en vidéo ou assister à une représentation est d’autant plus apprécié.

L’intelligent valet Scapin aide ses maîtres en jouant de plaisantes fourberies à leurs avares de pères. J’avais eu l’occasion de lire cette pièce et de travailler dessus au collège… alors cette lecture a été une grosse bouffée de nostalgie ! J’ai toujours adoré le personnage de Scapin, c’est un malin et un ingénieux qui a plus d’un tour dans son sac. Il est aussi rancunier sur les bords et n’hésite pas à se venger de la manière dont il est traité. A charge de revanche… Les personnages des deux pères, Géronte et Argante, sont écrits comme de grands classiques de Molière : avares, qui cherchent à imposer leurs décisions, tétanisés à l’idée de se séparer de la moindre piécette. Les femmes (Hyacinthe, Zerbinette et la bonne) ne sont que peu mises en avant (et je ne suis clairement pas fan de Zerbinette en particulier), mais bon, c’est la période historique qui veut cela. Les Fourberies de Scapin est une pièce rapide et plutôt facile à lire. C’est une lecture sympathique pour (re) plonger dans l’univers de Molière.