Mémoires : Le livre de Louise Michel

Intriguée par cette figure de la Commune de Paris dont je connaissais le nom mais pas l'histoire, j'ai lu ses Mémoires. On y apprend (surtout grâce à l'introduction...) qu'elle est née bâtarde, fille naturelle d'une domestique et du châtelain... qui, malgré cela, est élevée au château par sa famille paternelle et sa mère. Elle a accède à une éducation, bien meilleure que pouvait recevoir les filles de l'époque. Comme d'autres membres de sa famille, elle compose très tôt des poèmes. Après ses études, elle devient ensuite institutrice et monte à Paris. Elle décrit un mode de vie très simple, tant il est difficile de joindre les deux bouts. On comprend qu'elle a très vite eu un sens développé de la justice, dénonçant très tôt les injustices faites aux plus faibles, dont les animaux. Ses mémoires comportent des passages sur ses idées féministes, et bien sûr largement sur l'oppression des plus pauvres. Anarchiste, elle dénonce le pouvoir qui corrompt tout. Seule la restitution du pouvoir à tout le peuple pourra naître un monde meilleur. Elle espère avenir où tout le monde aura accès aux arts, aux sciences, à la liberté. Elle vise la destruction du monde ancien, sans se soucier de comment reconstruire, tâche qui sera le fait de l'homme nouveau qui adviendra dans ce nouveau monde. Son récit est assez éclaté dans ses Mémoires, qui ne suivent pas nécessairement un ordre chronologique et qui évoque des faits connus des gens de l'époque. Un appareil critique vient aider à la compréhension, mais ne peut pas vraiment compenser le manque de structure du livre. C'est cependant un choix affirmé de Louise Michel, qui a lutté contre ceux qui voulaient lui imposer d'autres choix. Elle écrit comme elle le sent. Cette lecture est donc à mon sens à compléter d'une biographie par un historien, qui permettra de mieux structurer son histoire.