Petits poèmes en prose : Le livre de Charles Baudelaire

De Baudelaire j'ai lu et relu Les fleurs du Mal depuis la classe de première littéraire. C'est mon recueil de poésies préféré. Et puis je me suis dit qu'il me fallait lire sa poésie en prose. Je n'ai pas été déçue. Le spleen de Paris m'a vraiment transportée dans cette divagation dans la ville de Paris parfois triste et parfois ironique, dans la tête du poète lorsqu'il s'ennuie, qu'il s'interroge sur ce qu'est la vie ou l'amour, lorsqu'il fustige cette bourgeoisie au pouvoir ou qu'il décrit les classes populaires misérables. De ce recueil je retiens notamment cette citation : "il faut toujours être ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous." Je me suis enivrée de cette belle prose poétique de Baudelaire qui m'a vraiment beaucoup plue

picoré seulement quelques "poèmes" qui me donne l'envie d'y revenir. surpris par la longueur de la Préface de cette édition et les annotations très fournies de JL Steinmetz. Certes beaucoup de liens avec les auteurs contemporains de Baudelaire sont instructifs, mais à se demander si le lecteur ne serait pas capable de savourer du texte de façon intemporel.

C'est la ville, Paris, qui lui inspira ce chef d'oeuvre. Ce sont toutes les entités rassemblées en un même lieu qui font émerger tous les possibles , emprisonnant le poète dans sa petite chambre et lui offrant par la même occasion le luxe de rêver -luxe que Baudelaire sait nous faire apprécier avec un raffinement à la mode orientale. Pour ceux qui ne lisent pas Baudelaire ou ne jugent pas intéressant de se pencher sur un poète vieux d'un siècle: ce qu'il y a de littéralement génial avec lui, c'est qu'il met un mot sur toutes les sensations qu'on a tous au moins une fois éprouvé... Et le "miracle", le rêve dont il parle consiste justement en la condensation de ces sensations dans un ouvrage de poèmes libérés de la contrainte métrique et se suffisant à leur contenu seul et au rêve qui en jaillit. C'est ce que les poésies moderne et contemporaine entreprendront par la suite avec plus ou moins de succès. Vive Baudelaire !

Mon premier livre de 2025, je regarde souvent des vidéos de recommandations de livres, et Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire est revenu plusieurs fois dans les suggestions. Intriguée par les avis dithyrambiques sur cette œuvre, je me suis finalement lancée. Dès les premières pages, j’ai été frappée par l’atmosphère singulière du recueil : un mélange d’ombres et de lumière, d’élégance et de décadence. Les poèmes en prose, bien que courts, sont d’une richesse incroyable. J’ai particulièrement aimé la liberté que cette forme offre à Baudelaire. Chaque texte est comme une petite peinture ou une scène fugace : on y trouve des descriptions vibrantes de la ville, des réflexions sur le quotidien, et des portraits d’humanité à la fois beaux et cruels. Ceux qui m’ont marquée sont Le Chien et le Flacon et Le Miroir. Dans le premier, Baudelaire illustre avec brio la manière dont les hommes méprisent parfois ce qui est beau et précieux, préférant ce qui leur est familier. Quant au second, il explore le thème du reflet, à la fois physique et spirituel, d’une manière fascinante et profondément symbolique. Ce que j’ai trouvé fascinant dans ces textes, comme dans l’ensemble du recueil, c’est à quel point les thèmes restent actuels : l’ennui, la quête de sens, le rapport à la modernité, tout cela résonne encore aujourd’hui. Cependant, j’avoue que certains poèmes m’ont semblé un peu hermétiques lors de la première lecture. Il faut souvent prendre le temps de relire pour vraiment saisir la profondeur des images ou des idées. Pour terminer… C’est un recueil qui se révèle à chaque lecture, et si vous aimez les livres qui mêlent beauté, mélancolie et réflexion sur la condition humaine, je vous le recommande vivement.