Purgatoire des innocents : Le livre de Karine Giebel

Une bande de braqueurs malchanceux échoue chez une vétérinaire,,,, Pendant qu’une jeune et jolie collégienne devient une proie pour pédophile que sait si bien nous décrire Karine Giebel. Perversion et emprise sont à l’honneur dans ce roman. Malaise tout du long. Les braqueurs semblent même devenir des agneaux à côté du monstre bien humain, acolyte de la vétérinaire sus-citée, aux calculs redoutables, ne pouvant jouir que face au pire. Et nous lecteurs assistons à cette engrenage de violence, autant physique que morale, nous demandant jusqu’où l’auteure sera capable de nous emmener dans l’horreur. Démoniaque, adjectif encore insuffisant pour qualifier cette sorte de descente aux enfers qu’a appris à endurer la vétérinaire pendant des années. Et que subissent trois autres personnages pendant des pages et des pages. Après toutes ces scènes démentes et mortifères qui n’en finissent plus, on se sent soi-même… Sale.

Mon premier Karine Giebel. Purgatoire des innocents est un thriller psychologique et violent. L’intrigue quoique bien ficelée n’offre pas de retournements de situations fondamentaux ni un suspens phénoménal. La mécanique est finalement simple, elle repose essentiellement sur l’appréhension des scènes d’horreur où immanquablement le psychopathe tortionnaire pédophile jubile. Le style est haché, nerveux agrémenté de phrases très courtes et de dialogues rudimentaires. Je n’y ai pas foncièrement adhéré. On est loin de l’emprise psychologique et de la manipulation du lecteur que peuvent provoquer les polars de Pierre Lemaitre ou Franck Thilliez. Je vais tout de même persévérer et tenter un peu plus tard Glen Affric.

Avec Le Purgatoire des Innocents, Karine Giebel livre un thriller haletant, intense et psychologiquement éprouvant. Ce roman est un véritable Banger dans le monde du polar, un livre qui happe son lecteur dès les premières pages et ne le relâche qu’au terme d’une descente aux enfers aussi brutale qu’addictive. L’une des grandes forces du roman réside dans la construction psychologique des personnages. Karine Giebel excelle à creuser l’âme humaine, à explorer ses recoins les plus sombres, à exposer les failles de chacun. Aucun personnage n’est totalement innocent, aucun n’est totalement coupable. Chacun porte en lui une part de lumière et une part d’ombre, et cette ambiguïté les rend terriblement humains. L’autrice joue avec nos émotions, nous fait ressentir de l’empathie pour des criminels, de la peur pour une victime qui se révèle bien plus inquiétante qu’elle ne le semblait. Le suspense est omniprésent. Giebel maîtrise l’art de maintenir une tension extrême tout au long du récit, sans jamais laisser au lecteur le moindre répit. Chaque chapitre est un coup de couteau dans l’intrigue, une montée en pression insoutenable. La violence, tant physique que psychologique, est décrite avec un réalisme brut, parfois dérangeant, mais jamais gratuit. Elle sert l’histoire, elle sert les personnages, elle sert à nous plonger dans une horreur dont on ne ressort pas indemne. Mais au-delà du thriller implacable, Le Purgatoire des Innocents est aussi une réflexion sur la nature humaine, sur la rédemption et la culpabilité, sur la frontière ténue entre le bien et le mal. Giebel ne nous offre aucune morale simpliste, elle nous pousse à nous interroger, à douter, à remettre en question nos certitudes. En conclusion, Le Purgatoire des Innocents est un roman coup de poing, un chef-d’œuvre du suspense qui marque profondément son lecteur. Impossible d’en ressortir indemne. Si vous aimez les thrillers sombres, psychologiques et ultra-tendus, ce livre est une lecture incontournable.

Tout simplement INCROYABLE!! Ce livre est captivant et impossible à lâcher, de la première à la dernière page. Il est dur, très dur par moment il faut avoir le cœur bien accroché plus d’une fois. Pour ma part ça a été les montagnes Russes émotionnellement du début à la fin, avec un final pleins de larmes. Un vrai coup de cœur, Merci madame Giebel pour ce chef-d’œuvre.