Shadrak dans la fournaise : Le livre de Robert Silverberg

Poche

Robert Laffont

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De sa tour d'Oulan-Bator, Gengis II Mao IV Khan règne, en ce XXIe siècle, sur le monde entier. Ce qu'il en reste. En 1991, une éruption cataclysmique du Cotopaxi a assombri le ciel durant des semaines. À la faveur de la terreur et de la nuit, des émeutes ont éclaté. Puis des révolutions. Des guerres, enfin. Et sur les ruines du vieil ordre, les survivants meurent lentement du pourrissement organique, virus surgi d'une usine d'armes bactériologiques. Sauf à Oulan-Bator, où grâce à l'antidote de Roncevic, développé sur ordre du Khan, le pourrissement s'est arrêté. Garant de la reconstruction, le Khan manifeste une vitalité prodigieuse. Il a quatre-vingt-treize ans et ne veut pas mourir, comptant sur l'aide de Shadrak, un Noir américain devenu son médecin, pour y parvenir. Trois projets " immortalité " sont en cours, dont le plus sinistre, Avatar, consiste à transférer dans un corps jeune la personnalité du Khan. Pour assurer une dynastie éternelle ?
Des personnages hors du commun, une action haletante et une réflexion profonde sur le pouvoir, pour ce qui est peut-être le chef-d'oeuvre de Robert Silverberg, grand maître de la science-fiction.

De (auteur) : Robert Silverberg
Traduit par : Robert Louit

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Expérience de lecture

Avis Babelio

BazaR

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Shadrak dans la fournaise ne comptera pas parmi mes préférés, mais il m’a procuré un certain plaisir. Comme nombre de romans de l’auteur, celui-ci tourne autour du thème de la mort et de la manière de la circonvenir. En 2012 (roman écrit en 1976) le monde ravagé par les conflits a mis son destin entre les mains d’un dictateur mondial : Gengis II Mao IV (on appréciera son nom, ou pas) règne depuis une immense tour construite à Oulan-Bator. Il est très vieux et ne veut pas mourir. Son médecin personnel, Shadrak Mordecai, est connecté via des capteurs à l’organisme de son maître, ce qui lui permet de réagir vite en cas de problème. Et des problèmes, il y en a ; Gengis n’est depuis longtemps qu’un patchwork d’organes implantés. Mais ce n’est pas suffisant. Dans la tour, trois équipes de recherche sont en compétition pour lui permettre d’atteindre à l’immortalité. Sans les détailler, je peux dire que l’un d’eux va menacer physiquement le médecin. J’ai trouvé que le roman péchait par la trop grande finesse de l’intrigue. Plusieurs fois j’ai reposé le livre et ai pensé : « et alors ? ». Robert Silverberg a de la place à meubler. Il le fait par exemple en écrivant de nombreux passages d’une fausse autobiographie épistolaire du dictateur, totalement inventée par Shadrak, ce qui réduit son intérêt pour connaître le tyran. Pour apprécier le roman, il faut je pense le lire comme on lit un Kim Stanley Robinson : moins s’intéresser à l’intrigue et apprécier le décor, les digressions. La ville de plaisir de Karakorum, avec ses étonnantes attractions comme la transtemporalité. Les voyages de Shadrak dans le monde qui nous permettent de mieux connaître cette Terre vivant vaille que vaille et attendant l’antidote à un rétrovirus ayant servi d’arme de guerre, qui pourrit le corps des populations. Les questionnements du médecin, tiraillé entre son serment d’Hippocrate qui l’oblige à protéger son patient et le comportement de Gengis, vrai dictateur cruel, désinvolte en apparence et effrayé par l’idée de sa mort. Le nom du médecin vient du livre de Daniel : Shadrak, Méshak et Abed-Négo sont trois Hébreux aux ordres de Nabuchodonosor. Comme ils refusent de se prosterner devant une statue d’or, le roi de Babylone les jette dans une fournaise, mais ils sont sauvés par un ange. Silverberg fait ici encore preuve de sa grande culture, sans que cela paraisse arrogant. Il s’est en particulier extrêmement bien documenté sur la médecine. Ce livre a donc des côtés agréables quand on aime le style de l’auteur. Personnellement je retiendrai l’effrayant passage de l’éruption du Cotopaxi, volcan trônant au-dessus de la ville de Quito, en Équateur. Mais on est à mon avis loin du chef d’œuvre, ainsi que le considère l’éditeur Gérard Klein dans la préface.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
  • EAN
    9782221189313
  • Collection ou Série
    Pavillons Poche
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    496
  • Dimensions
    183 x 123 mm

L'auteur

Robert Silverberg

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11,00 € Poche 496 pages