Vox : Le livre de Christina Dalcher

Un livre que j'attendais de lire depuis longtemps et je n'ai pas été déçu par cette lecture. Un livre effrayant, inquiétant, faisant tellement écho à une certaine actualité. Etats-Unis, de nos jours, chaque femme dès son plus jeune âge doit porter un bracelet, un compte mots plus exactement, et ce depuis qu'un nouveau président vient d'être élu. Les plus chanceuses ont le doit à 100 mots par jour, les autres sont réduites au silence. Un livre sur la condition de la femme, à l'heure où dans certains pays les droits fondamentaux sont remis en questions, à l'heure où certains souhaiteraient que la femme retrouve sa place au cœur du foyer familial. Individu sans parole, sans droit, bonne à s'occuper de la maison et des enfants. Un livre nous parlant de la fragilité de nos droits et bien au-delà des droits de toutes les minorités. l'égalité entre tous reste fragile et il nous appartient de rester la conscience éveillée pour continuer à garder ceux que certains ont gagné par une lutte acharnée. Un livre qui devrait être lu par tous afin de ne pas nous endormir sur nos acquis.

Ce roman dystopique est effrayant et réaliste à la fois. On se rend compte comme un rien peut faire basculer une société. Imaginons un monde où les femme ne peuvent s'affranchir que de 100 mots par jour. Une société où la femme n'exerce plus d'autre métier à part celui de femme au foyer. Une société où c'est l'homme de la famille qui a l'accès au courrier, au téléphone, aux ordinateurs. Une société où les femmes sont privées de lecture ! C'est dans ce monde que nous transporte Christina Dalcher. Je vous recommande cette lecture. Le point négatif est les nombreux termes médicaux par moment qui ne sont pas accessible à nous, commun des mortels.

"Vox" de Christina Dalcher est un roman dystopique captivant qui interroge avec force les questions de genre, de pouvoir et de contrôle. Dans un monde où les femmes sont réduites au silence par une politique oppressive, l'auteur jette un éclairage percutant sur les dangers d'une société patriarcale extrême et sur les conséquences de la régression des droits des femmes. Le propos féministe de "Vox" est indéniablement au cœur de la narration. L'histoire suit Jean McClellan, une linguiste qui, après avoir été contrainte de ne plus utiliser qu'un quota de 100 mots par jour, se retrouve confrontée à la réalité brutale d'une société qui cherche à museler les voix féminines. Ce postulat, aussi alarmant qu'improbable, sert de métaphore puissante pour illustrer la lutte des femmes pour la liberté d'expression et l'égalité. Dalcher nous rappelle que le langage est un instrument de pouvoir, et en restreignant les mots des femmes, la société cherche à les réduire au silence et à affaiblir leur influence. Ce roman est d'autant plus percutant lorsque l'on regarde le sort des Afghanes, qui en 2024 se voient interdire de parole en public. L'auteur réussit à créer un climat de tension palpable qui pousse le lecteur à réfléchir sur les dérives potentielles d'une idéologie rétrograde. Les personnages, notamment Jean, sont profondément développés et incarnent les différentes facettes de cette lutte : résistance, résignation, mais aussi espoir. Dalcher ne se contente pas de dépeindre un futur dystopique ; elle nous alerte sur les implications de nos choix actuels et sur la fragilité des acquis féministes. La prose de Dalcher est à la fois incisive et accessible, rendant le livre captivant. Elle réussit à marier habilement le suspense avec une critique sociale, incitant le lecteur à réfléchir sur le rôle des femmes dans la société contemporaine et sur les conséquences de l'inaction. En conclusion, "Vox" est bien plus qu'une simple œuvre de fiction ; c'est un appel à la vigilance et à l'engagement. À travers une narration poignante et des thèmes féministes forts, Christina Dalcher nous pousse à envisager les implications d'une société qui choisit de réduire les voix des femmes. Ce roman résonne comme un avertissement, invitant chacun de nous à défendre notre droit à l'expression.

J'ai un regard un peu particulier sur ce livre, premièrement dû au fait que je l'ai laissé en pause des mois durant, deuxièmement car j'ai beaucoup aimé La Servante Ecarlate d'Atwood et que je pensais pouvoir retrouver une dystopie du même genre. C'est le cas. Vox y fait écho dès ses premières pages et cela d'une manière différente. Privées de voix, les femmes sont muettes, et c'est extrêmement déroutant, dérangeant. Mais c'est ce qui m'a bloqué au point de le mettre de côté : le côté "dérangeant" chez Atwood se niche aisément en travers de votre gorge mais vous êtes tellement pris au coeur de l'intrigue que vous ne pouvez pas lâcher le livre. Avec Vox je n'ai pas retrouvé ça car l'action manque de rythme et est très longue à se mettre en place, alors la gêne s'installe, incommode, choque. Lorsque j'ai repris ma lecture avec la ferme intention de le finir, j'ai pris du plaisir à retomber dans cette dystopie, car la seconde partie du livre est bien plus animée. Jean McClellan n'est plus l'épouse muette enfermée entre un époux passif et un fils d'accord avec les idées du parti. Elle devient révoltée, son quotidien se rompt et se dynamise à mesure que les conspirations s'éclairent et qu'on aperçoit un espoir.