Nos âmes au diable : Le livre de Nathalie Hug, Jérôme Camut

Un excellent thriller de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Avec ce roman coup de poing, j'ai retrouvé le style percutant de leurs premiers romans. Dès le premier chapitre, j'ai été happée par un scénario impitoyable, une intrigue haletante qui ne laisse aucun répit au lecteur. Les personnages sont tous complexes et très travaillés. Les souffrances insoutenables qu'ils endurent sont addictives, jusqu'à une fin qui vous bouscule profondément. Les nombreux rebondissements, l'alternance des points de vue, la profondeur psychologique des protagonistes, le suspense ultra intense... font de "Nos âmes au diable" un thriller passionnant.

Sixtine est enlevée quand elle est une toute petite fille en allant à son cours de voile sur l’île d’Oléron. Les parents se rejettent la faute, les grands-parents jugent et Sixtine est seule sans savoir ni où elle se trouve ni pourquoi. Les chapitres alternent au départ les pensées de la petite et celles de la mère. C’est assez angoissant car on voit tout avec les yeux de Sixtine et on ne comprend pas mieux qu’elle pourquoi elle a été enlevée et ce qui va lui arriver. La construction du roman est particulièrement bien faite car on s’étonne au fur et à mesure de la lecture et tous les schémas classiques de l’enlèvement sont bouleversés. On est d’abord déstabilisé et ensuite vraiment secoué dans tous les sens ! C’est un polar dur et assez intransigeant, mais addictif et très subtil. Cela m’a vraiment donné envie de découvrir les autres polars de ces auteurs.

Nos âmes au diable, de Jérôme Camut et de Nathalie Hug, aux éditions Fleuve Editions. Je sors de cette lecture avec plusieurs sentiments différents, puisque ce roman nous pousse à nous remettre en question, à voir les choses sous un angle que très peu auraient osé regarder. Une disparition qui amène une enquête et une vérité des plus sordides. L'histoire, qui possède de courts chapitres, nous permet d'enchaîner rapidement les pages. Nous voulons, avons et devons savoir le pourquoi du comment ! Les auteurs nous tiennent donc en haleine, en pensant du point de vue de Sixtine, séquestrée. Et de la mère, qui tente d'affronter la tempête qui s'abat dans sa vie. Mais cette dernière, pour ma part, est plutôt fade, sans réels sentiments. On a envie de la plaindre, de se dire que ce qu'elle vit est horrible. Puis, son comportement ainsi que ses actes nous poussent à plutôt la détester. Dans la troisième partie, je me suis même surpris à penser que c'était bien fait pour elle, qu'on récolte ce que l'on sème... Mais qui suis-je pour juger ? Comment je réagirai si sa situation frappait à ma porte ? Quant à sa fille, Sixtine, nous avons le même schéma. Le manque de détails et d'émotions font que nous n'arrivons pas à s'attacher à elle... Néanmoins, j'ai aimé le point de vue décrit, qui tranche par rapport aux autres romans du même genre. L'humanité est-elle aussi belle qu'on souhaite nous la vendre ? Le bien et le mal existent-ils vraiment ou est-ce juste une pure invention, un prétexte pour l'homme de donner une excuse à ses actes ? L'histoire est donc une réussite, avec une originalité dans son genre, mais aurait été encore plus belle si les personnages avaient été plus attachants. Synopsis : Il vaut parfois mieux ignorer la vérité... Mi-juillet, Sixtine, dix ans, disparaît sur une plage de l'île d'Oléron. Pour Jeanne, sa mère, c'est tout son monde qui s'écroule. Elle s'en veut d'avoir été trop accaparée par son métier. Elle en veut à son mari, qui aurait dû surveiller leur petite brune aux yeux bleus, mais qui a failli, trop occupé à donner un énième coup de canif dans leur contrat de mariage. Lorsque les recherches conduisent finalement à un multirécidiviste connu par la justice pour le viol de quatre fillettes, Jeanne comprend que rien ne sera jamais plus comme avant. Et son travail de résilience s'annonce d'autant plus long que le corps de Sixtine n'a jamais été retrouvé. Une absence qui laisse planer comme une incertitude... Et si la vérité s'avérait plus sordide et glaciale encore que la mort d'un enfant ?

"Un objet noir, racorni, enfermé dans une boîte encore plus noire que lui. Un cœur sombre réduit en poussière de nuit." Une transgression, l'air frais d'un blockhaus, un vieux monsieur et son chien, un monde qui bascule, une campagne publicitaire, une merveilleuse enfant, un infime espoir, une vive douleur, des ogres qui patientent dans l'ombre, cultiver les faux-semblants, se sentir étrangère, un rempart contre la folie, sentir le parfum de sa mère, le sens véritable de la trahison, une étoile qui brille plus fort que les autres, une amitié inattendue, pleurer pendant des heures, une dentelle de nervures, une litanie... Le talentueux et diabolique duo Jérôme Camut et Nathalie Hug a encore frappé très fort avec ce thriller psychologique. La férocité du désir maternel. La fragilité émotionnelle. L'indicible espoir. La capacité à lutter. La perte du temps. L'atroce vérité. Aller de l'avant. Laisser le reste derrière soi. Une fleur du mal. Le cœur de sa vie. D. Comme Démoniaque.