Antoine, un fils aimant : Le livre de Sandrine Cohen

Cette troisième lecture dans le cadre du Challenge des Louves du Polar me permet de découvrir l’univers de Sandrine Cohen et je n’en suis pas ressortie indemne. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire car il y avait de nombreuses références au premier opus (Rosine, une criminelle ordinaire) que je ne comprenais pas. Je me suis sentie perdue et j’ai eu peur pour la suite. Heureusement, petit à petit, Clélia, l’héroïne, oubliait le passé pour se focaliser sur le présent et sur l’enquête en cours et moi je me laissais complètement happer par le récit. L'autrice ne fait pas dans la demi-mesure, les scènes sont violentes et le langage, sans aucune fioriture, va droit au but. Sandrine Cohen interroge l'origine de la violence : comment naît-elle en nous et sommes-nous condamnés à reproduire les schémas que nous avons vécus ? J’ai trouvé cela passionnant à lire. C’est un roman qui poisse, qui vous colle à la peau, qui vous laisse un goût amer, qui vous hante quand vous le refermez. J’aurai du mal à oublier Clélia, Cybèle, Antoine, Mélissa… Merci @editionsbelfond et @netgalleyfrance pour cette très jolie découverte!

Nouvelle affaire pour Clélia Rivoire, enquêtrice de personnalité auprès des tribunaux. Cette fois, elle doit percer à jour Antoine Durand, un lycéen brillant de 17 ans qui a commis l’irréparable : tuer son père d’un coup de fusil. Accident ou meurtre prémédité ? Pour comprendre son passage à l’acte, l’enquêtrice va décortiquer la vie d’Antoine, interroger sa mère et sa sœur. Le jeune homme maintient que la mort de son père était un accident.Pourtant un détail trouble Clélia : Antoine semble avoir une connaissance étonnamment pointue du système judiciaire pour son âge. Clélia réussira-t-elle à éclaircir ce qu’il s’est réellement passé dans la cuisine de la famille Durand ? J’ai découvert Sandrine Cohen avec son livre “Rosine, une criminelle ordinaire”. Une histoire particulièrement marquante ! Séduite par sa plume et son style, j’étais curieuse de découvrir son nouveau livre “Antoine, un fils aimant”. Et une fois de plus, ça a été un coup de coeur. Sandrine Cohen excelle dans l’analyse psychologique de ses personnages, nous plongeant au cœur de leur fonctionnement. Elle explore les relations familiales dysfonctionnelles et la reproduction des schémas de violence… J’ai apprécié retrouver Clélia. Cette femme qui veut passer pour une femme forte et dissimuler ses fragilités. Bref, vous l’aurez compris, j’ai aimé ce livre et je vous le recommande !

Une enquête de personnalité passionnante qui pousse à s’interroger sur les raisons qui mènent à commettre des actes irréparables. Ici on s’interroge notamment sur les violences familiales, qui de générations en générations laissent des cicatrices invisibles mais profondes. Ces blessures, souvent gardées secrètes, s'accumulent jusqu'à ce qu'un événement tragique éclate, dévoilant les tensions sous-jacentes. Clélia Rivoire, avec sa perspicacité et son empathie, s'efforce de démêler les fils complexes de l'histoire familiale d'Antoine. Elle découvre des non-dits et des souffrances silencieuses qui ont façonné le jeune homme. Chaque entretien, chaque découverte, éclaire d'un jour nouveau les dynamiques familiales qui ont pu conduire à ce drame. À travers son enquête, Clélia espère non seulement aider Antoine, sa mère, sa sœur à comprendre leurs propres actes, mais aussi à leur offrir une lueur d'espoir pour rompre ce cycle de violence.

Sandrine Cohen a ce don de fouiller l’âme humaine, de nous toucher au plus profond et de nous emmener avec ses personnages dans un maelström de sentiments dont on sait qu’on ne sortira pas indemne. Par sa plume percutante, violente même, elle dissèque les mécaniques de l’emprise et de la grande difficulté d’y échapper. La violence qui se répète de génération en génération, ce cycle sans fin qui peut amener à tuer. Et puis la justice, qui se doit de juger mais aussi de comprendre. Cybèle, Antoine, Mélissa des personnages ambivalents, émouvants et puis Clélia, troublante figure centrale dont la fragilité explose à chaque page pour nous secouer, nous faire réagir. Un livre sans chapitre, qui se lit d’une traite et qui ne laisse aucun échappatoire aux lecteurs. Un livre qui vous laisse ko debout et au bord des larmes… Magistral roman ! Un coup de cœur !