Au pays des eucalyptus : Le livre de Elizabeth Haran

En ce début de 20e siècle, il ne fait pas bon être institutrice à Londres et vouloir être indépendante. Après avoir ruiné sa réputation en Angleterre, Nola accepte un poste dans l'outback australien. Arrivée sur place, elle fait face à un accueil hostile, aussi bien de la part du propriétaire du domaine agricole où une femme n'était pas attendue, que du régisseur, père des enfants à instruire. Armée de sa détermination et d'une volonté de fer, Nola est bien décidée à rester malgré tout. Alors que plusieurs lecteurs comparent ce roman à ceux de Sarah Lark, il me semble qu'ici la romance occupe plus la place centrale de l'intrigue que dans les romans de sa consoeur. Les contextes historique et géographique sont suffisamment posés et présents pour ne pas pouvoir délocaliser l'intrigue, mais pas suffisamment importants que pour concrètement en apprendre plus sur l'un ou l'autre. Une fois les attentes de lecture ajustées à ce cadre, on ne peut qu'apprécier le personnage pétillant de Nola. Dans son sillage se dégage un vent de fraîcheur sur le domaine écrasé par la canicule et l'humour de situation est bien présent surtout durant la première moitié du récit. Seul le personnage féminin est vraiment construit complètement, les personnages masculins sont un peu faiblards, même sur la longueur. Les paysages de l'outback australien sont bien présents alors qu'on sent que l'autrice a tenté de retranscrire la rudesse de la vie qui y est menée à l'époque mais avec un peu moins de succès de mon point de vue. Plusieurs épisodes se résolvaient un peu trop facilement, un peu comme la romance elle-même qui semble un peu précipitée dans sa résolution. Nous avons donc ici un roman assez léger, dépaysant et porté par un personnage féminin intéressant qui ferait un bon scénario pour une série de l'été.