Gardiens des cités perdues - tome 1 : Le livre de Shannon Messenger

Il y a cinq ans, Gardiens des Cités Perdues de Shannon Messenger avait su m’envoûter au point de lui attribuer un 20/20, porté par un enthousiasme sans faille. Une relecture plus tard, mon regard s’est affûté, et derrière la magie de cet univers féerique se dessine une œuvre aux aspérités plus prononcées, notamment sur un point central : sa temporalité erratique. Dès les premières pages, le lecteur est catapulté aux côtés de Sophie Foster, cette jeune fille surdouée qui découvre qu’elle appartient à un autre monde. L’intrigue, haletante, ne laisse aucun répit. Là où l’on pourrait s’attendre à une montée en tension progressive, le récit avance au pas de course, brûlant les étapes sans jamais permettre à l’histoire de respirer. En deux lignes, six semaines peuvent s’écouler sans qu’on en saisisse la substance, tandis que d’autres moments s’étirent sur plusieurs chapitres comme s’ils refusaient de s’effacer trop vite. Cette gestion du temps vacillante entrave l’immersion, et l’on se surprend à perdre pied, à chercher des repères qui ne viennent jamais vraiment. L’univers, lui, conserve son charme. Messenger sait comment envoûter son lecteur, lui offrir un décor si vivant qu’on pourrait presque en sentir les effluves. Les Cités Perdues sont un mélange fascinant de magie et de modernité, et l’auteure a un talent certain pour rendre tangible ce monde qui défie la logique humaine. Mais ce monde, aussi splendide soit-il, semble parfois bâclé par la précipitation du récit, comme une toile impressionniste qu’on aurait voulu terminer en quelques coups de pinceau hâtifs. Les personnages, quant à eux, restent solides et attachants. Sophie est une héroïne à laquelle on s’identifie facilement, et les figures qui l’entourent sont bien dessinées, chacune avec sa propre essence. Pourtant, si les relations et dynamiques entre eux fonctionnent, elles pâtissent elles aussi du rythme effréné du récit. Certaines évolutions semblent artificielles, forcées par l’urgence d’avancer plutôt que par une construction naturelle et progressive. À travers cette relecture, Gardiens des Cités Perdues m’apparaît donc sous un jour nouveau. Loin d’être une lecture désagréable, elle demeure captivante, mais elle ne résiste pas aussi bien à l’épreuve du temps et de l’analyse. L’impression d’un tourbillon d’événements, où la chronologie se distend et se rétracte au gré des besoins narratifs, laisse un sentiment de déséquilibre qui tempère l’enthousiasme initial. Reste un roman qui sait séduire par son imaginaire foisonnant et son énergie, mais dont la mécanique, vue avec plus de recul, révèle des engrenages parfois rouillés. Benjamin L. Urbanski – Le Parfum des Mots 6 février 2025

Ce roman jeunesse est véritablement une pépite. Au vu des notes sur Babelio, je savais que je ne prenais pas beaucoup de risque en l’offrant à ma filleule mais j’ai décidé de le lire avant pour qu’on puisse en discuter ensemble, bien m’en a pris ! Pour les fans d’Harry Potter, on retrouvera les côtés « découverte d’un monde parallèle » et « École de magie », mais les similitudes s’arrêtent là. Comme il s’agit d’un roman jeunesse, on retrouve la « simplicité » toute relative de l’écriture (sans critique aucune car il se lit très bien et est addictif) et le jeune âge des personnages, mais ceux-ci ont néanmoins une maturité suffisante pour que cela ne gêne en rien la lecture par un public plus âgé. L’histoire de Sophie aborde de nombreux sujets mais en gardant une profonde bienveillance. Les péripéties s’enchaînent, nous découvrons un monde très complet et nous pressentons qu’il y a encore énormément à découvrir ! L’histoire est menée d’une main de maître, rien n’est laissé au hasard jusqu’au moindres détails. Je ne vais pas m’étendre plus que ça, d’autres critiques le font très bien, mais je vais conclure en annonçant que je ne vais pas attendre ma filleule pour lire les prochains !

Certains feraient sans doute le parallèle avec Harry Potter, étant une saga #YoungAdult, avec une jeune fille de 12 ans, qui découvrir ses origines "magiques" et va intégrer une école pour apprendre à utiliser ses pouvoirs. Cependant, la comparaison s'arrête assez vite je trouve. Dans ce premier tome, on est tout aussi perdu que Sophie sur ses origines, sur la découverte du monde des Elfes et de tous les secrets qu'on peine à nous révéler. Ce premier tome réuni tous les éléments qui annoncent une bonne saga YA et qui promet un univers assez riche et plein de surprises. L'écriture est accessible et peut aussi bien convenir aux ado qu'aux adultes. A ce jour, le tome 9.5 vient de sortir, ce qui porte la saga à 13 tomes au total. Et rien que le premier tome soulèvent pas mal d'interrogations qui méritent d'avoir des réponses. #10067;Pourquoi Sophie à les yeux marron, alors que les Elfes ont les yeux bleus ? Qui sont ses parents ? Pourquoi sait-elle des choses naturellement, sans même l'avoir appris ? Pourquoi l'a-t-on cachée parmi les humains ? Comment se fait-il que ses pouvoirs se soient déclarés bien trop tôt dans son enfance, alors que la déclaration des pouvoirs se fait normalement lors de l'adolescence ? Et il y a encore tant de questions, que je ne révèlerai pas pour ne pas spoile la suite de l'histoire. "Tout va bien se passer".

Discussion avec ma femme au beau milieu de la nuit : - Mais ?!? C'est quoi ce livre que tu es en train de dévorer ? - Euuh un livre de notre fille. - Ah? Et ça parle de quoi ? - (Sourire un peu gêné) Mmmh!! Euuh,…d'elfes! - (Sourire sarcastique) Ah! Comme Legolas? - Oui, c'est ça… En fait, non ce n'est pas tout à fait ça, mais je voulais abréger pour pouvoir terminer en paix. Dans ce cas-ci, les elfes ressemblent aux humains. Ils ont juste les yeux bleus. Aussi, ils ne meurent pas de vieillesse : passé un certain âge, la seule marque des années, ce sont leurs oreilles qui deviennent de plus en plus pointues. Ils sont aussi dotés d'un ou plusieurs pouvoirs particuliers : télépathie, télékinésie, … Alors qu'au départ, tout le monde vivait ensemble, ils se sont isolés des humains en se cachant ainsi que leurs villes (devenues donc les « cités perdues ») : Atlantide, Shangri-la (je ne connaissais que les hôtels),… Dans ce contexte, Sophie est une fille de 12 ans qui vit sa vie dans sa famille humaine. Elle est presque normale si ce n'est qu'elle est première de classe (avoir une mémoire photographique, ça aide un peu) et que depuis 5 ans, elle entend les pensées des gens autour d'elle. A première vue, ça n'a pas vraiment l'air d'être un avantage, le brouhaha lui donne plutôt de sacrée migraine ! Grosse révélation quand elle rencontre Fitz, un elfe à sa recherche : elle n'est pas humaine ! Malgré ses yeux marrons, il s'agit d'une elfe qui s'ignore ! Pour une raison obscure à ce stade, les elfes étaient à sa recherche depuis des années. Elle va devoir abandonner sa famille pour rejoindre le monde parallèle des elfes et y rattraper son retard ! Comme elle va rejoindre l'école « Foxfire », s'y faire plein d'amis et y passer la plupart de l'histoire, le parallèle avec Harry Potter est plus que tentant ! Même si on retrouve effectivement des similitudes, c'est pourtant assez différent: dans ce cas-ci, même s'ils s'en sont isolés, les elfes partagent quand-même la même planète avec les humains. Ça crée des dépendances…surtout depuis quelques dizaines d'années, depuis que les humains maitrisent des technologies capables de réduire la planète à néant ! Même s'ils sont censés représenter une société supérieure, tentant de compenser les bévues des humains, on se rend vite compte que tout n'est pas si lisse et parfait que ça chez les elfes ! Les origines de Sophie sont également assez obscures, ses pouvoirs sont particulièrement puissants, après tout, est-ce vraiment une elfe ? Comment est-elle née ? Vous n'aurez malheureusement pas la réponse en lisant ce livre, j'espère cependant la découvrir dans les tomes suivant… En résumé, même si ce roman est catalogué en littérature jeunesse, tout le monde peut prendre du plaisir à sa lecture!