La Faucheuse - tome 3 : Le livre de Neal Shusterman

Une de mes meilleures lectures 2023. Ce dernier tome est un pavé mais il prend son temps pour la juste cause. C'était incroyable ?

J’ai lu les deux premiers tomes de La faucheuse en 2019. J’avais adoré mais je n’ai jamais lu la suite lorsqu’elle est sortie. Dans la démarche de terminer ce que j’ai commencé au fil des années, je relis les deux premiers tomes. C’est la dernière ligne droite : je vais enfin savoir comment se termine cette histoire. Merci la médiathèque d’exister ! Je trouve que c’est dans ce tome que l’aspect dystopie brille le plus. Enfin, si on peut dire qu’il brille. C’est ce dernier tome qui montre sous différentes facettes le pire de l’humain, bien plus que le meilleur. Il se passe énormément de choses sous plusieurs points de vue, dans différents lieux, tout en restant à la troisième personne. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’informations. Pourtant, l’histoire avance toujours aussi lentement. C’est légèrement frustrant. Il n’empêche que l’on découvre tant de choses sur l’univers que cela reste attrayant et plaisant à lire. Les grandes lignes sont simples mais les détails sont plutôt complexes. Ce qui m’a le plus posé problème, c’est la chronologie parce que j’ai eu du mal à me repérer. J’ai passé plus de temps à me demander on en où niveau chronologie qu’autre chose à certains moments. À la moitié, je me demande où on va. Je m’en doute mais je n’en suis pas sûre. À 70 %, je sais où on va et je ne sais pas quoi en penser. Parce que la conclusion… Quel message on envoie en vrai ? Je ne sais pas. On évoque un sujet que je n’aime pas particulièrement et donc mon intérêt pour l’histoire a quelque peu reculé. Je me suis aussi dit tout ça pour ça. Sauf pour deux des personnages que l’on suit depuis un moment. Je suis si heureuse pour eux !

Un dernier tome plutôt consistant et meilleur que le deuxième qui m'avait déçue. C'est toujours un tome qui traîne en longueur par rapport au premier, et ce d'autant plus que l'on a et l'on rencontre beaucoup de personnages : on prend plaisir à en retrouver certains, mais ils sont assez nombreux et on perd légèrement l'intrigue principale. Tout part un peu dans tous les sens à la fin. Néanmoins, j'ai adoré toute la révélation finale [masquer] l'entité bienveillante qui a créé une nouvelle entité bienveillante pour envoyer des humains sur plusieurs planètes et leur permettre de survivre éventuellement s'ils arrivent au bout pour réussir à recréer une communauté. Heureusement Rowan et Citra sont ensemble, malheureusement Citra est endormie jusqu'à leur arrivée et Rowan devra gérer la capsule seul - comme il en est capable. Il réalité un sacrifice, mais à la fin ils peuvent se retrouver et c'est vraiment une belle fin [/masquer] La saga reste une excellente histoire dystopique malgré quelques longueurs que je conseille du fait de son originalité.

Là où les précédents tomes construisaient patiemment l’univers et les tensions entre faucheurs, celui-ci plonge directement dans le chaos. La politique de la Scythe, autrefois une affaire d’équilibre fragile, explose à l’échelle mondiale. Les divergences entre communautés de faucheurs se creusent, et les décisions qui en découlent façonnent un monde où la neutralité n’est plus une option. Ce qui frappe ici, c’est la richesse des perspectives. Chaque chapitre adopte une temporalité différente, nous projetant d’un lieu à l’autre, d’un personnage à un autre. Certains, confrontés à la vraie mort – celle qui n’existait plus depuis des siècles –, voient leur vision du monde basculer. Ce groupe de survivants égarés a d’ailleurs un parfum de Lost, entre quête existentielle et nécessité de réapprendre à vivre. En parallèle, l’absence du Thunderhead transforme l’IA en une figure quasi mystique. L’humanité, privée de son omniscience, réagit comme elle l’a toujours fait : en interprétant le silence. Certains l’attendent comme un dieu, d’autres cherchent des signes dans le néant, et le livre joue habilement avec cette critique des manipulations religieuses. New York et d’autres villes / pays tel qu’ils sont présenté ici, offre une vision saisissante d’un futur possible, où la technologie et la politique redessinent l’environnement en profondeur. Et puis il y a le Glas. Mystérieux, fascinant, il redéfinit notre compréhension de l’univers de la Faucheuse, tout en posant des questions vertigineuses sur la mort, la mémoire et la finalité de l’existence. Si ce tome a quelques longueurs, il brille par sa densité thématique : totalitarisme, religion, mort, intelligence artificielle… Il clôt la trilogie en apportant des réponses, tout en laissant une part d’incertitude qui rend ce futur aussi effrayant que plausible.