Le Chardonneret : Le livre de Donna Tartt

J'ai passé un super moment ! (Mais un long moment quand même) J'avais déjà lu du Donna Tartt (Le Maître des Illusions) et j'ai trouvé ce livre là plus simple. Plus abordable dans son sujet, mieux construit et mieux rythmé. Il y a peut-être 200/300 pages de longueurs au milieu mais ça reste une belle performance pour un roman de 1100 pages. Je suis contente d'avoir eu la motivation de le lire, il en vaut la peine.

Le monde de Théo avait déjà commencé par se fissurer lorsque son père, alcoolique, avait quitté le domicile familial. Mais quand il s'est retrouvé seul au monde après l'attentat du musée où il se trouvait avec sa mère, morte sur le coup, ce monde s'est littéralement effondré. Il passe les mois qui suivent chez les Barbour, une famille new-yorkaise de la haute bourgeoisie dont leur fils avait été, un moment, l'ami d'enfance, dans un brouillard hébété de souffrance. Auprès de lui, soigneusement caché, le Chardonneret: un petit chef- d'oeuvre du peintre flamand Fabritius, que le vieil homme que Théo avait accompagné dans son agonie lors de l'attentat lui avait intimé d'emporter. Le chardonneret, c'est ce petit oiseau attaché par une chaine qui continue vaillamment à vivre et peut-être à chanter, seule oeuvre rescapée du peintre lors de l'explosion de la poudrerie à Delft, sans laquelle Fabritius aurait sans doute été oublié. La vie de Théo devient un chaos, entre Las Vegas où son père le reprend momentanément et où il survit entre drogue et alcool, et son retour à New York, auprès du compagnon de l'homme agonisant qui l'héberge, où il vit avec la culpabilité de cacher le Chardonneret, activement recherché. C'est aussi une succession de choix, bon ou mauvais, qui l'amènent inexorablement dans une direction qui finira dans l'impasse. Plus de 1000 pages, et il n'y a qu'à la fin, quand tout s'emballe, que je me suis un peu ennuyée. Le reste était une description fascinante et lugubre de la descente aux enfers de ce jeune garçon traumatisé et en survie. Un roman bavard, c'est vrai, mais tellement bien écrit et ficelé qu'on ne peut pas abandonner Théo se débattant maladroitement dans cette existence. C'est aussi une vision cynique de la vie et l'on referme le livre amer, obligé d'accepter que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Difficile de résumer ce pavé de plus de 1000 pages ! Le personnage principal, Théo, 13 ans, est un pré-adolescent un peu turbulent mais très intelligent ; il vit avec sa mère, séparée d’un père alcoolique qui a disparu sans laisser d’adresse. Ce jour-là ils sont convoqués au collège, mais font un détour par le Metropolitan Museum pour se réfugier d’une averse… le mauvais endroit au mauvais moment, puisqu’ils tombent pile au moment d'une explosion terroriste au cours de laquelle la maman va décéder (incroyable description de l’explosion et du réveil de Théo dans les décombres, le meilleur passage du roman selon moi !). Dans des circonstances troubles, Théo emporte, en quittant les lieux du drame, un tableau célèbre : Le Chardonneret. Nous le suivons au cours de son existence faite de rencontres capitales et d'amitiés qui comptent, de lieux de vie très classes chez les très chics Barbour, à son père qui réapparaît, mais est davantage préoccupé de mettre la main sur l’héritage de Théo qu’à s’occuper de lui, en plongées dans toutes sortes d'addictions, alcool, drogues, auprès des mafias de Las Vegas, d’Amsterdam, etc… Mais toute sa vie Théo conservera ce tableau, dans sa valise, sous son lit, chez un garde-meuble, dans un coffre…... Car bien sûr plus il attend pour en parler et rendre ce tableau d’une valeur inestimable, peint au 17ème siècle, plus les conséquences de son acte seraient dramatiques, pour lui et pour ses proches. Ce tableau que sa mère adorait, et qu’ils admiraient ensemble peu avant l’explosion. Finalement, le fil rouge de ce fabuleux roman, comme seuls les auteurs américains savent les écrire, c’est la difficulté d’apprendre à vivre sans ceux qu’on aime.

Le livre est épais... écrit en petit...mais alors..' sublime! Très belle écriture, histoire haletante, on suit de près tout le parcours du personnage et de son tableau...de rebondissements en rebondissements. On ne peut pas le lâcher! Attrapez-le vite !