Le Passager d'Amercoeur : Le livre de Armel Job

Jeune scout, Momo s'éprend de la villa en haut sur la colline, et de la chevelure blonde aperçue sur la terrasse. Quinze ans plus tard, le corps d'une femme, Grâce (fort mal nommée), est retrouvé en bas. C'est l'épouse du propriétaire, Maurice Modave surnommé Momo. Le désopilant Armel Job confie l'enquête à deux bras cassés. Le professeur Dumont à la retraite, le premier à découvrir le corps, et qui envisage les évènements sous l'angle de son archéologie celtique!, et d'autre part l'enquête parallèle (et illégale) du zélé adjoint Guillaume, persuadé que son chef à trop vite conclu au suicide, d'autant plus que la première épouse de Momo, la blonde madame Fergus, propriétaire de la villa, s'était suicidée de la même manière... Et on se régale quand l'auteur y ajoute sa touche habituelle, secrets de famille, mère ultra possessive et une ville de Liège comme si vous y étiez!

Au détour d’une promenade avec son chien, le professeur Dumont découvre le cadavre d’une femme, tombée du haut d’un éperon rocheux. Très vite, la victime est identifiée : il s’agit de Grâce, l’épouse de Maurice Modave, de Momo, ancienne star du foot de ce petit coin de vallée de l’Aisne, propriétaire d’un magasin de chaussures à Liège et qui habite la villa Métis, surplombant justement le lieu du drame. Très vite, la gendarmerie conclut au suicide mais, dans la tête du professeur Dumont et du jeune adjudant Guillaume, le doute subsiste... J’attends toujours avec impatience la parution d’un roman d’Armel Job. J’ai mis un peu de temps à lire "Le passager d’Amercoeur" et j’avoue que je reste un peu sur ma faim après l’avoir terminé. Comme l’auteur est capable de le faire, la psychologie des personnages est intéressante et l’on touche encore un fois ici aux sentiments et aux secrets enfouis aux tréfonds des personnages. Mais j’ai malheureusement eu la désagréable impression de rester cette fois en surface tout du long de ma lecture. Plusieurs éléments de la vie et de la psychologie de Momo sont suggérés, esquissés et, pour qui sait lire entre les lignes, ces petites touches permettent de compléter le portrait psychologique du personnage, d’envisager les tourments qu’il doit vivre intérieurement. Je m’attendais à ce que ces aspects précisément viennent à un moment ou à un autre donner un peu plus de corps au récit, au delà du non-dit, pour provoquer un rebondissement auquel je me suis attendue pendant tout le récit mais qui n’est jamais venu. La construction du roman est intéressante : chacun de leur côté et sans jamais recouper leurs informations, le professeur Dumont (avec son regard d’archéologue à la retraite qui s’ennuie) et de l’adjudant Guillaume (avec la fougue de la jeunesse qui veut faire ses preuves) collectent des informations, des petites pièces du puzzle qui leur permettent de décortiquer l’affaire, d’en saisir des bribes. Ils ne mettent jamais leurs decouvertes en commun. Au lecteur de reconstituer le tout comme s’il était lui même le troisième enquêteur. J’aime ce procédé, efficace, qui fait ses preuves dans ce roman. Mais je n’ai pas été surprise par les résultats de leurs investigations. Le résolution du mystère sur les circonstances de la mort de Grâce était bien trop prévisible... Bref... Armel Job est un auteur que j’apprécie vraiment beaucoup mais "Le passager d’Amercoeur" ne m’a pas réellement convaincue. Ce n’est, pour moi, pas son roman le plus abouti. Dommage...