Le Passeur de Prospera : Le livre de Justin Cronin

Justin Cronin était pour moi une valeur sûre, après avoir dévoré sa très chouette trilogie du Passage je me suis lancée tête la première dans Le Passeur de Prospera sans trop me poser de questions. Et j'ai eu raison ! Quelque part loin des ruines du monde tel que nous le connaissons, subsiste une communauté humaine de plusieurs milliers de personnes, les prospériens. Sur l'ïle de Prospera vivent les habitants aisés, dédiés aux métiers nobles : les Arts, la médecine, les métiers de pouvoir également. Sur l'Annexe vivent les petits gens: les commis de cuisine, éboueurs et autres femmes de ménage. Ce petit monde très organisé suit un principe de réincarnation: lorsqu'un prospérien devient trop vieux ou "défaillant" il se rend à la Crèche, une troisième île sur laquelle les esprits seront effacés et les âmes renaitront dans le corps de pupilles d'une quinzaine d'années prêts à être adoptés par les familles de Prospera. On suit le destin de Proctor, homme marqué par le suicide de sa mère, Cynthia, qui sans raison apparente a décidé d'arracher son capteur et de se laisser couler au large. Proctor est passeur, il aide les personnes en fin de cycle à se rendre à la Crèche pour démarrer une nouvelle vie. Le jour où il doit conduire son propre père à l'embarcadère tout se met à dérailler dans ce petit monde parfait. Si cette dystopie reprend en apparence des codes bien connus du genre, elle n'en est pas moins brillante ! Le Passeur de Prospera est un excellent page-turner qui remplit toutes les conditions pour un excellent moment de lecture: les personnages sont fouillés, le monde extrêmement bien construit et décrit, la plume est fluide et on dévore les centaines de pages sans voir le temps passer tant la mécanique du récit est impeccable. Plus qu'une dystopie ou un romain post-apo, c'est une réflexion sur la reconstruction du monde à travers sa société et les dynamiques qui la traverse. Un gros coup de cœur pour moi !

Une belle odyssée Ne vous fiez pas aux apparences je dirais La vérité vient à qui sait lire et tourner les pages Une histoire très originale Très onirique La vie de Proctor le passeur sur l’île de Prospéra qui consiste à emmener les retraités jusqu’au ferry pour une nouvelle jeunesse L’arrivée à âge de son père modifie la donne

Ce fut mon 1er roman de Justin Cronin, mais je pense sérieusement à me pencher un peu plus sur sa bibliographie ! Ce roman, en plus d'être de la science-fiction, est aussi un roman social (comme souvent en SF vous me direz). Il est dense, mais se lit très facilement, car l'intrigue est en constante évolution. Nous sommes dans un futur où une communauté vit isolée du reste du monde, sur un archipel constitué de 3 îles. Sur la première, Prospera, les gens sont riches et heureux, c'est un petit paradis sur Terre. Ils vivent longtemps et quand ils décident de mourir, ils partent pour La Crèche, une 2ème île, où ils sont réitérés : on les fait redevenir bébés, on les éduque et lorsqu'ils sont de grands ados, on les renvoie sur Prospera, chez des tuteurs, mais ils ont tout oublié de leur vie précédente. Sur une 3ème île, L'Annexe, vivent des humains normaux qui naissent, vivent, procréent normalement et meurent ; ces gens-là vivent dans la pauvreté, et viennent travailler sur Prospera au service des riches. Proctor a un poste haut placé et est passeur : il accompagne les gens en fin de cycle sur le ferry qui les emmène se faire réitérer à La Crèche. Mais Proctor a des échos (de sa vie précédente?) sous forme de rêves. Les gens à Prospera ne sont pas censés rêver. Proctor rêve, et encore pire : il est somnambule ! Il déprime et se pose de plus en plus de questions sur sa vie. Pendant ce temps, sur L'Annexe, la colère des habitants gronde et la révolte est proche. N'y aurait-il pas des espions sur Prospera qui fomentent quelque rébellion contre le gouvernement ? Roman social qui donne à réfléchir, c'est aussi une intrigue passionnante et addictive, que j'avais hâte à chaque fois de retrouver rapidement. En plus, vers la fin on s'aperçoit que plein de détails rencontrés tout au long du texte prennent une importance et prennent tout leur sens.

#129653;#127754; coup de cœur submergé #127754;#129653; #128741;#65039; départ pour l’île de la Crèche #128741;#65039; Un monde post « horreurs ». Une population à la longévité croissante. Un mode de vie qui met le bonheur et le bien-être au centre de toutes les préoccupations. Et ainsi vit Proctor, passeur de son état. Car quand les objectifs ne sont plus atteints, vous partez pour l’île de la Crèche, à un voyage en ferry de là. Un lieu de retraite qui apparaît comme un éden. Vous vous imaginez bien que tout ceci va finir par être chamboulé et c’est en suivant notre protagoniste principal que l’ampleur du bouleversement va apparaître. #128395;#65039; je + il = nous #128395;#65039; Conquise par l’écriture, j’ai été embarquée à cœur et corps perdu dans cette histoire. En premier lieu grâce à l’écriture. J’ai adoré le style de l’auteur, une découverte. Une plume expérimentée et ça se ressent agréablement. En second lieu par la construction du récit. Celui-ci découpé en plusieurs parties, savamment choisies, propose une alternance de points de vue. Avec des chapitres à la première personne quand il s’agit de celui de Proctor, et d’autres à la troisième personne quand il s’agit d’autres personnages principaux. Un choix que j’ai aimé et perçu comme judicieux. #127786;#65039; dans l’œil du cyclone #127786;#65039; On sent dès le début que le tonnerre n’est pas loin de gronder. La première partie se termine d’ailleurs sur une note que je m’attendais à retrouver … en fin de roman ! Quel ne fut pas mon plaisir lorsque j’ai saisi que ce texte allait m’emmener beaucoup plus loin que ce que j’escomptais. De rebondissements en moments émouvants (j’ai d’ailleurs terminer les yeux plus qu’humides), je me suis prise à ne vouloir qu’en découvrir davantage. Et j’ai été servie : toutes les questions trouvent réponses et j’ai absolument adoré la fin! #128171; en bref #128171; Je ne peux que parler d’un coup de cœur. J’ai vibré, j’ai pleuré, j’ai espéré et j’ai été touchée. Des personnages et une histoire d’une grandeur et aux reliefs insoupçonnables. Grandiose !