Les Eclats : Le livre de Bret Easton Ellis
Los Angeles, 1981. Bret, 17 ans, alors en pleine écriture de Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Tom et Susan – le couple phare du lycée –, et Debbie, sa petite amie, ils forment un clan hyper fermé. Bret y occupe la place d'écrivain en herbe, ce qui lui donne la liberté de jouer avec la vérité et de mentir sur sa vie privée. Mais l'arrivée d'un nouvel élève fait voler en éclats les non-dits et les mensonges qui lient le groupe depuis toujours. Robert Mallory est extrêmement beau et charismatique, et assez vite il s'insinue dans leur petit clan. Or il a un secret. Pour Bret, ce secret le lie au Trawler, un tueur en série qui sévit à L.A. et qui commence à menacer Bret et ses amis par des actes violents et grotesques. Vivant seul dans sa grande maison de Mulholland en l'absence prolongée de ses parents, terrorisé et assailli d'obsessions malsaines, Bret se met à suivre Robert. Mais peut-il se fier à son esprit paranoïaque pour affronter le danger, alors que la confrontation avec le Trawler se rapproche inexorablement ? Porté par une écriture acérée mêlant le réalisme hypermnésique au délire d'un esprit malade, Les Éclats épouse les méandres de personnages faisant et défaisant la réalité de leur époque au gré de leurs désirs et de leurs pulsions.
De (auteur) : Bret Easton Ellis
Traduit par : Pierre Guglielmina
Expérience de lecture
Avis Babelio
jrburgaud
• Il y a 2 semaines
Les éclats est avant tout le roman de l'obsessionnalité d'un jeune homme qui est l'auteur du roman et donc son sujet principal. Usa début des années 80 et des 2 mandats successifs de Reagan qui vont considérablement changer le fonctionnement de la société nord américaine. Nous suivons la vie chaotique de Bret qui entame sa dernière année au lycée privé Buckley. Milieu bourgeois et parents absents qui voyagent en Europe Bret est donc seul chez lui avec son chien . Une piscine inévitablement et une employée de maison sud américaine ou centrale je ne me souviens plus . Ses obsessions sont souvent liées à sa personnalité sexuelle des relations hetero souvent remplies comme un devoir envers sa copine de lycee et des relations homosexuelles plus denses mais aussi toujours dissimulées. Le début de l'épidémie du sida n'est jamais abordé mais n'oublions jamais qu'à cette époque le mot était aussi tabou que la maladie et que Reagan lui même en 2 mandatures ne prononça jamais le mot Sida en public ! Bien pensance et morale hypocrite .. Le rapport aux drogues et alcool pour être toujours un peu "defoncé" semble être hissé au rang d'un art de vivre mais plutôt sur le fil en réalité. La bande son nous renvoie les groupes de l'époque et l'album Trust de ce cher Elvis Costello . Le roman vaut par la valeur du témoignage de ce que fut cette société californienne de ces années la de cette jeunesse bourgeoise dépourvue de toute idéologie que celle du plaisir brut et immédiat ou le respect des autres était renvoyé au second rang le leur préoccupations. Comme nous sommes aux USA rode un tueur en série le Trawler qui assassine dans les parages de chez Bret. Donc l,obsession amenant la paranoïa les choses vont s'envenimer méchamment autour de Bret.... De plus un nouvel élève arrive au Lycée et seme le trouble autour de lui et dans son sillage Bret perd chaque jour un peu plus de son discernement. Cet élève sorte de James Dean ressuscité semble caché un secret très lourd que Bret va chercher à découvrir. Y a t'il un lien ou pas entre le Trawler et Robert Mallory ? Vous le decouvrirez ou pas Roman parfaitement articulé avec une mécanique du déroulé de l'histoire impeccablement mène par la main de cet enfant terrible des lettres américaines. C'est une tête à claques notamment dans ses réponses aux journalistes mais c'est un auteur qui vous embarque dans son histoire au début on sourrie après on est accroché et quand l'histoire se termine on ne peut qu'être admiratif de la maestria maîtrisée et du plaisir de lecture procuré par cet excellent livre.
Xofthefox
• Il y a 1 mois
Un chef d'œuvre! Un bon gros pavé mais alors aucun essoufflement, je l'ai dévoré. Quelle claque!! Tout est génial: le L.A. des années 80, les personnages, l'ambiance, l'intrigue. Le personnage principal est incroyable... Pourtant, on parle d'adolescents, pas forcément le type de personnages que j'affectionne. Mais tout est juste. Foncez!
Marie_MB
• Il y a 1 mois
Le narrateur des Éclats est un homme mûr, sorte de clone de Bret Easton Ellis. Il regarde dans le rétroviseur : défile sa jeunesse dissolue, hasardeuse et sans cadre. Sac Gucci sur le dos, il aborde la rentrée au lycée avec la morgue d’un adolescent livré à lui-même, aux parents riches et totalement absents, qui lui laissent maison avec piscine à Mulholland, argent, médicaments et femme de ménage. Ses amis sont dans le même moule : de jeunes gens splendides, lézardant sur des transats, abusant de la drogue et de l’alcool dans une atmosphère dépassionnée. Ce désœuvrement est interrompu par le surgissement de plusieurs individus, malsains, brutaux, détraqués. Le jeune narrateur, écrasé de solitude, enquête alors sur les actes d’un serial killer s’attaquant à la jeunesse dorée de Los Angeles. Plus de 900 pages de divagations sous drogue, d’amitiés évanescentes, de thriller avorté, mais surtout des circonvolutions d’un adolescent sans repères, ne trouvant pas sa place dans ce monde superficiel et dysfonctionnel, où les adultes prennent la forme de prédateurs ou de silhouettes désincarnées et lointaines. Le jeune Bret se construit un monde-refuge, par l’écriture, le cinéma, la musique, l’usage massif de stupéfiants. Son imagination débordante l’égare dans une enquête horrifique, alimentée par les faits divers de la presse et l’univers malsain dans lequel il évolue sans pouvoir y échapper, tel un poisson grinch dans un aquarium multicolore et psychédélique. On ne lira pas les Éclats pour la beauté du style, ni pour sa narration redondante et parfois agaçante. Pour tout dire, j’ai même ressenti une certaine colère en refermant le livre, incapable de répondre à cette simple question : pourquoi avoir passé un mois à lire ce seul roman ? Et pourtant, deux mois plus tard, je puis déceler ce que ce livre a de formidable. Après l’apnée dans cet univers à la fois vide et foisonnant, il a provoqué des interrogations fondamentales sur l’identité de l’individu, le pouvoir de la fiction, la mince frontière entre le réel et l’imagination. Sous des dehors totalement futiles, les Éclats posent des problématiques passionnantes. Une déflagration littéraire.
shadowthrone
• Il y a 2 mois
Dans "Les Éclats", Bret Easton Ellis nous livre peut-être son œuvre la plus retorse, un thriller psychologique qui joue avec nos nerfs comme un chat avec une souris dopée au Xanax. Sous les palmiers de Los Angeles et le vernis clinquant des années 80, l'auteur a tissé une toile d'araignée narrative où la vérité se dissout dans l'acide des mensonges adolescents. [masquer]Ellis pousse ici à son paroxysme l'art du narrateur peu fiable. Bret (l'alter-ego littéraire) nous raconte son histoire comme on arrange son reflet dans un miroir brisé : avec une précision maniaque dans les détails superficiels et des angles morts béants dans l'essentiel. Il note la marque des montres et la référence des costumes, mais "oublie" commodément les détails qui pourraient l'incriminer. La marque de morsure sur son bras devient ainsi le détail qui fait basculer tout le récit, comme une tache de sang sur une chemise Armani. Le récit se construit comme une partie de Cluedo sous acide. Nous avons tous les suspects classiques : Robert Mallory, le nouveau aux yeux trop intenses, le mystérieux Trawler qui signe ses meurtres comme des œuvres d'art, et bien sûr, Bret lui-même, chroniqueur possiblement psychopathe de ce bal des faux-semblants. Ellis joue magistralement avec les codes du thriller pour mieux les subvertir : chaque révélation engendre de nouveaux mystères, chaque "vérité" découverte n'est qu'un nouveau masque. Les scènes de violence sont chorégraphiées avec la précision glaciale caractéristique d'Ellis. Le cheval mutilé de Debbie, l'attaque dans la piscine, la confrontation finale avec Robert - autant de tableaux macabres qui fonctionnent comme des installations d'art contemporain sanglantes. Le Trawler transforme ses victimes en œuvres d'art, mais n'est-ce pas ce que fait Ellis lui-même avec ses personnages ? La force du roman réside dans son refus obstiné de nous donner des réponses claires. Qui est vraiment le Trawler ? Pourquoi considère-t-il Robert comme un "Dieu" ? Bret a-t-il réellement tué Robert, ou l'a-t-il poussé ? Est-ce lui qui a attaqué Susan et Thom ? Vingt ans plus tard, lors de cette séance de dédicaces qui sert d'épilogue, nous sommes toujours dans le doute. Ellis transforme cette incertitude en projet littéraire : la vérité, nous suggère-t-il, n'est qu'une autre fiction que nous nous racontons. Le plus fascinant est peut-être la mise en abyme finale : Bret devient un écrivain célèbre, transformant potentiellement ses crimes (réels ou imaginaires) en matière littéraire. Le roman que nous lisons est-il une confession déguisée ? Une fiction élaborée ? Un exercice de mythomanie ? Ellis brouille délibérément les pistes entre réalité et fiction, entre mémoire et invention. "Les Éclats" fonctionne comme son titre le suggère : un miroir brisé où chaque fragment reflète une version différente de la vérité. Ellis nous offre non pas un thriller conventionnel, mais une méditation vertigineuse sur la nature de la vérité, de la mémoire et de la narration elle-même. Le véritable "monstre" du roman n'est peut-être ni Robert, ni le Trawler, ni même Bret, mais cette impossibilité fondamentale d'accéder à une vérité objective. Dans un monde post-vérité, "Les Éclats" résonne avec une pertinence troublante. Ellis nous rappelle que nous sommes tous, à notre façon, des narrateurs peu fiables de nos propres histoires. La seule certitude qui demeure est le doute lui-même, et c'est peut-être là la plus grande réussite du roman. P.S. : Si vous croisez Bret Easton Ellis lors d'une séance de dédicaces, évitez peut-être de lui poser des questions trop précises sur son passé. Juste au cas où.[/masquer]
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264083159
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 912
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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10,70 € Poche 912 pages