White : Le livre de Bret Easton Ellis

Ici, nulle histoire. Il s’agit de réflexions sur sa vie, ses rencontres et ses opinions (neutres ou pas) sur un tas de sujets (tel l’évolution des non-hétéros dans l’industrie cinématographique). Il faut être bien au courant de l’actualité et des noms des personnalités américaines (spécialement d’acteurs et certains films) ainsi que de ses livres précédents. C’est effectivement relativement passionnant selon les parties du livre (on sape aisément certains passages très spécifiques au monde médiatique américain). Il parle beaucoup de ses rencontres et ce n’est pas toujours captivant. Il observe d’un œil acéré la société suite à l’élection de Trump et prône l’ouverture d’esprit et à comprendre la moitié des américains ayant voté pour Trump 1.0. On peut aussi admettre son point de vue face aux réactions épidermiques de ce qu’il appelle la gauche (il n’y a pas vraiment de gauche aux USA en fait ?). On peut aussi admirer son point de vue de « neutralité » même si ce livre est écrit avant le Trump 2.0. Pas sûr qu’il fasse preuve d’autant de « neutralité » cette fois-ci (BEE est-il le nouveau petit Suisse ?). N’y a-t-il pas un moment où il faut réagir et prendre position pour défendre la liberté face à ceux qui prône un excès de liberté incontrôlée ? Bref, chacun forgera son opinion. Il étrille une gauche trop moralisatrice dictant comment se comporter à tous les étages et il n’a pas tort (que les politiques et les fortunés appliquent d’abord ces règles à eux-mêmes). Cependant n’y a-t-il pas néanmoins des règles à instaurer pour vivre en société ? Evidemment, comme dans tout, l’excès nuit et c’est ce qu’il tente (je pense) de montrer. A force de vouloir laver trop blanc, on déchire le tissu. Il montre en tous cas la division profonde de l’Amérique en deux clans relativement opposés sur le projet sociétal, et ici en Europe, on ne le réalise sûrement pas assez. Un essai inégal dans sa narration et j’ai eu difficile à rester attentif sur certains passages tandis que d’autres étaient truculents. Mais comme le dit un autre lecteur, la vie de Bret Easton Ellis ne méritait peut-être pas un livre.