L'île des esclaves : Le livre de Marivaux

Numérique

12-21

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Marivaux n'est pas seulement le magicien des ravissements, des confusions et des conspirations amoureuses. Notre siècle, qui a le goût des paraboles sociales, redécouvre ses pièces en un acte, comme cette Colonie subversive où les femmes ont l'idée de prendre le pouvoir...
L'Île des Esclaves est aussi une utopie, entre la fable philosophique et la comédie à l'italienne. Sur l'île de " nulle part ", deux couples de maîtres et d'esclaves échangent leur condition le temps d'un " cours d'humanité ". Le serviteur se donne trois ans pour corriger le seigneur de sa barbarie et de sa superbe, trois ans pour le rendre humain, sensible et généreux. Venu d'une époque qui ne connaissait pas la lutte des classes, ce conte étonne par son amertume et sa souriante cruauté.

De (auteur) : Marivaux
Préface de : Bruno Doucey

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Expérience de lecture

Avis Babelio

remyrth

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Mon amour pour le théâtre n'étant pas au beau fixe, j'ai commencé cette courte pièce par curiosité mais avec un peu d'appréhension. Au fil des pages, j'ai rapidement apprécié le style de Marivaux. Il est assez difficile de s'imaginer que l'histoire se déroule durant l'Antiquité - à cause d'Arlequin qui dénote - mais le propos est divertissant, parfois émouvant. Une île où les maîtres et les esclaves inversent leurs rôles ? L'effet cherché par le dramaturge fonctionne. On comprend rapidement où celui-ci veut nous mener, et bien que la fin soit prévisible, elle nous laisse un sentiment agréable.

Thatitclub

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

L’île des esclaves, c’est un pur classique théâtral de la comédie. Très facile et compréhensible à lire, Marivaux nous offre une merveille critique, à travers le parallèle de personnages esclaves et maîtres, de la soumission du peuple face aux dirigeants. On se rend compte que le reversement du pouvoir, c’est à dire le pouvoir accordé aux anciens esclaves (donc actuellement peuple), ne se fait pas comme on pourrait le penser. Les personnages devenus maitres ont du mal à endosser la supériorité face à leurs anciens patrons, ils vont même jusqu’à s’excuser et mettre en place un équilibre qui favorise la paix. On a souvent tendance à penser que si le pouvoir serait totalement au peuple comme il est censé l’être, celui-ci ‘affranchirait avec brio. Mais Marivaux nous montre que le conditionnement est tellement encré, qu’il est finalement dur de s’échapper une fois accepté. C’est une belle illustration du rapport dominant/dominé. .

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EditionStCap

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Dans cette pièce, des maîtres et leurs esclaves échouent sur une île. Lorsqu'ils rencontrent Trivelin, le maître de l'île, leurs rôles sont inversés. Maîtres et esclaves sont alors déboussolés, déroutés dans ces nouveaux statuts. Les lecteurs peuvent tout de même se perdre par moment en raison des nombreux échanges de rôles. Le niveau de langue n'est pas trop difficile. Et nous recommandons ce livre car la morale montre la dépendance des maîtres vis-à-vis de leurs esclaves et inversement. Tous ont besoin des uns et des autres pour vivre.

Denis_76

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Bon sang, il a osé ! En pleine monarchie, sous Louis XV ! N'y a t-il pas eu de scandale ? Et comment cette pièce où les valets (esclaves) deviennent maîtres, et les maîtres se changent en esclaves, comment cette pièce va-t-elle se terminer, une fois tout le monde revenu à Athènes, c'est-à-dire Paris, je pense ? Naufragés jetés sur l'île des esclaves, les nobles Iphicrate et Euphrosine sont obligés, selon la loi de l'île, de devenir esclaves ; tandis que les valets Arlequin et Cléanthis sont "contraints", selon cette loi, de devenir maîtres. L'Île des esclaves, comédie en un acte de Marivaux (1688-1763), fut créée au Théâtre-Italien le 5 mars 1725. ça alors ! Et les nobles n'ont donc pas fait interdire la pièce ? Louis XV a toléré une telle critique frontale ? En dépit de sa modernité, Marivaux n'a pas connu de grand succès de son vivant. C'est peut-être à cause de cette faible influence que le roi lui a laissé du mou dans la corde. De plus, Marivaux a utilisé le théâtre italien, montant sa pièce comme une farce. Cependant, il n'y a pas de fumée sans feu, et l'auteur est un brin moralisateur : je dirais qu'en inversant les rôles de cette manière, et en faisant avouer leurs "crimes" aux maîtres comme plus tard, les dazibaos confessés par les bourgeois sous Mao, il montre aux nobles la voie de l'empathie.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Théatre
  • EAN
    9782266225380
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

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2,99 € Numérique 67 pages