Tant que fleuriront les citronniers : Le livre de Zoulfa Katouh

Un livre poignant mais dont j'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans. Pourtant, l'histoire est prenante, Salama est courageuse et attachante. Mais je me suis ennuyée au milieu car c'était un peu tout le temps la même chose. Il me manque quelque chose, car j'avais adoré celui de YOUSRA MARDINI, qui a un peu le même chemin de vie.

« De chaque citron naîtra un enfant, et les citrons ne mourront jamais. » Ce livre a attendu un an dans ma PAL avant que je me décide à le lire. Pourquoi avoir attendu ? Parce que je savais qu’il allait me faire pleurer et briser mon coeur. Et c’était nécessaire. J’avais besoin de pleurer, d’avoir le coeur brisé, qu’on me rappelle que quelque part dans le monde, ce n’est pas tout beau, tout rose. Je le sais, bien sûr. Mais un rappel est toujours bienvenu J’ai suivi Salama dans son envie de rester chez elle, de ne pas quitter son pays, la Syrie. Mais partagée avec l’envie de fuir son chez elle pour mettre sa belle-soeur, qui est également sa meilleure amie et femme de son frère, à l’abri pour qu’elle puisse être en sécurité, elle et l’enfant qu’elle porte J'ai aussi suivi Kenan et son envie de rester et dénoncer ce qu'il se passe, de montrer au monde entier la vérité. Mais qui, lui aussi, a une famille à protéger : son petit frère et sa petite soeur Je ne peux même pas en vouloir à Salama pour les choix qu'elle a faits, qui peut lui en vouloir ? Personne, absolument personne. Elle a pris les décisions qui s'imposaient. Que feriez-vous à sa place ? Je ne doute pas que vous feriez la même chose. Et moi aussi. Cette jeune femme vit un enfer et ne souhaite que vivre en sécurité chez elle. Comme tous ceux qui sont restés en Syrie, ceux qui sont partis, ceux qui vivent dans un endroit dangereux, ceux qui vivent dans un pays en guerre, comme tous au final. N'est-ce pas ce que tous veulent, ce que nous voulons ? Vivre en sécurité, chez nous ? La description de ce qui arrivait aux gens, aux enfants, les attaques... Ça me brisait tellement le coeur Je n'ai jamais versé autant de larmes pour un livre. Je pleurais à chaque chapitre. Je repense encore à ce livre, que j'ai fini il y a un mois. Il ne quitte pas mes pensées et je suis extrêmement heureuse de l'avoir découverte Salama, Kenan, Layla, eux sont fictifs, mais combien sont réels ? Combien sont des Salama, des Kenan, des Layla, dans la vraie vie ? S'il vous plaît, lisez ce livre. Il doit être lu « Tata… ne pleure pas… quand j’irai au paradis… je raconterai tout… à Dieu »

Bien souvent la littérature, la fiction nous font ressentir ce que l'exacte froideur des chiffres ou des dépêches ne permet pas de comprendre. A travers l'histoire de Salama, Layla, Kenan, c'est l'histoire récente de la Syrie qui est évoquée : les exactions du régime de Bachar al-Assad, la guerre civile qui suit le printemps arabe, les pénuries, la famine, la perte de proches, la culpabilité. Culpabilité de ce que l'homme est parfois contraint de faire pour survivre, culpabilité de quitter le pays qu'il aime. Faut-il rester en soignant dans un hôpital ou en témoignant par la photographie comme Kenan? Faut-il partir pour sauver sa vie et celle de ses proches ? Salama est écartelée entre ces dilemmes. Elle survit et adopte pour ce faire une stratégie de défense psychologique singulière. L'exil n'est jamais facile, ce n'est jamais un choix. Il constitue souvent la seule façon de continuer à vivre. Si le roman est classé jeunesse, il peut être lu par tous. Souvent difficile, il donne aussi un message d'espoir symbolisé par la puissance de l'amour et par les citronniers, véritables âmes de la Syrie.

Un coup de #10084;#65039; C'est fort, bouleversant et poignant ! L'histoire nous entraîne dans un quotidien tragique, et pourtant, c'est ce qui fait sa beauté. Chaque nouvelle découverte nous entraîne un peu plus vers le fond, vers la noirceur et la tristesse. Les personnages sont attachants et déchirants. On assiste à leurs doutes, à leurs douleurs, à leurs combats. On les aime. Salama et Kenan sont beaux, leur histoire est belle mais tragique. Quand j'ai commencé ma lecture, j'appréhendais. Je craignais les images et la violence, mais après avoir persévéré quelques heures, je me suis fondue dans l'histoire. Honnêtement, j'appréhendais toujours, mais je ne me forçais plus. Les personnages et leurs forces me poussaient dans ma lecture. J'ai été ému et bouleversé par ce roman. Il m'a pris aux tripes. Les thèmes qui y sont abordés sont importants. On est bouleversé par ce pays, par ce que vivent ces habitants. Tout dans cette histoire est fait pour nous percuter, pour que l'on prenne conscience de ce qui s'y passe.