Trahir et venger - Paradoxes des récits de transfuges de classe : Le livre de Laélia Véron, Karine Abiven

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La Découverte

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Les récits de transfuges de classe – c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante – se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?

De (auteur) : Laélia Véron, Karine Abiven

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Expérience de lecture

Avis des libraires

C'est un livre à la fois très documenté et très clair, qui permet d'éclairer cette question : finalement, à quoi servent ces récits de "transfuge de classe' ? Ont-ils le potentiel politique "émancipateur' que ses partisans, notamment à gauche, lui prêtent ? (...) Laélia Véron et Karine Abiven insistent sur le flou qui entoure ce concept de transfuge et surtout le caractère ressenti de cette caractérisation. |Nicolas Framont
Frustration Magazine
Annie Ernaux, Édouard Louis, Nicolas Mathieu... Les récits de transfuges de classe se multiplient dans la littérature actuelle. Dans cet essai (avec Karine Abiven), Laélia Véron étudie ce phénomène. (...) Trahir et venger cherche à éclaircir les paradoxes d'un concept tellement mobilisé qu'il en devient parfois confus.|Jean-Marie Durand
Les Inrockuptibles
Un concept est peu à peu entré dans les conversations pour désigner les gens ayant cheminé jusqu'à la sphère bourgeoise depuis le milieu populaire de leur enfance : le transfuge de classe. En littérature, ils sont peu nombreux et leurs destins, des plus contrastés, qui vont du prix Nobel remis à l'une, Annie Ernaux, porte flambeau de ce petit courant littéraire, à l'invisibilisation de l'autre, tel un Daniel Hébrard reclus dans un coin des Cévennes à écrire splendidement mais sans une reconnaissance à la hauteur de son talent. Dans un essai piquant, vivifiant, étonnant, coécrit avec Karine Abiven, universitaire comme elle, Laélia Véron raconte et analyse ce phénomène.|Anne Crignon
Le Nouvel Obs
La linguiste Laélia Véron décèle dans les récits de soi une tendance à la " prolétarisation des origines " pour mieux valoriser le mérite individuel. L'autrice dégage des constantes, pointe une forme de complaisance mais aussi des nuances. Ce scrupuleux travail critique épingle avec adresse l'ambivalence d'une expression de plus en plus galvaudée.
Psychologies
Deux chercheuses, Laélia Véron et Karine Abiven, se penchent sur les récits de transfuges de classe français pour comprendre le succès de ces textes, mais montrer aussi leurs paradoxes et contradictions. Une passionnante analyse littéraire aux conséquences politiques.|Lise Wajeman
Mediapart
Dans " Trahir et venger ", Laélia Véron et Karine Abiven décryptent les œuvres dont l'ambition est de porter la parole des classes populaires. Selon les deux universitaires, d'Annie Ernaux à Edouard Louis en passant par Nicolas Mathieu, elles contribuent à forger une image biaisée de la mobilité sociale. (...) Elles s'interrogent notamment sur la façon dont ces œuvres, basées sur le récit de soi, dessinent une vision de l'ascension sociale éloignée des réalités actuelles.|Magali Cartigny
Le Monde
Cet ouvrage offre donc des outils d'analyse précieux pour lire mais aussi relire les récits qui représentent une mobilité sociale tout en soulevant les paradoxes qui leur sont constitutifs pour nous inviter à interroger ce qu'ils disent, ce qui se dit sur eux mais aussi nos propres représentations de ces récits. |Cécile Vallée
Collateral
Cet essai soulève avant tout les ambiguïtés des récits de transfuges qui semblent attester d'un large effet de la " méritocratie " scolaire, dans un monde où, de fait, la reproduction l'emporte et la mobilité reste très relative. (...) Tout au long de cette analyse riche et documentée (médiatique, historique, politique et stylistique), qui comble une importante lacune critique, Véron et Abiven font preuve de prudence réflexive sur les notions et les points de vue qu'elle implique.|Jérôme Meizoz
Acta Fabula

Avis Babelio

ArmelleAlx

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

LA synthèse sur les récits de transfuges de classe, ces "récits d'individus ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante". Vous savez, ceux qui aiment à répéter qu'ils sont partis de "bas", ou de "loin", et qui parviennent à une position de "réussite", au prix souvent de beaucoup de souffrance. Lectrice assidue d'Annie Ernaux, Didier Éribon et Édouard Louis, sensible aux récits de vie à trajectoires improbables, je m'interrogeais justement sur les raisons du succès de ces auteurs : le pouvoir romanesque de la tension entre le monde social de départ et celui de l'arrivée ? Le lien entre littérature et engagement politique ? Et quels sont les limites et les paradoxes de leur position ? La linguiste Lélia Véron étudie précisément ces questions grâce aux outils d'analyse des discours, analysant à qui s'adressent ces auteurs, et surtout au nom de qui ils parlent : eux seuls ? Leur famille et leur milieu d'origine ? Réussissent-ils à les "venger" sans les "trahir" ? Une réflexion très stimulante.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782348082610
  • Collection ou Série
    Nouveaux cahiers libres
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    232
  • Dimensions
    206 x 143 mm

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19,50 € Grand format 232 pages