Un oeil dans la nuit : Le livre de Bernard Minier

Servaz enquête sur la mort d'un créateur d'effets spéciaux pour film d'horreur. Le tournage d'un vieux film maudit semble avoir eu un effet dramatique sur l'équipe technique pour leur santé mentale ou pour leur vie. Le célèbre réalisateur de ce film d'épouvante vit reclus et reçoit la visite d'une étudiante en cinéma (fascinée par son art déjanté). MON AVIS : EXCELLENT ! J'étais très enthousiaste à l’idée de retrouver l’équipe de Servaz. Ainsi, j’ai dévoré (et peut-être surévalué) ce roman où la situation et les personnages évoluent. Un roman qui annonce que la série n’est pas finie… Tant mieux…

Mon cœur a eu quelques ratées avec ce thriller aussi haletant qu’éprouvant, qui m’a plongée dans les ténèbres d’un cinéma d’horreur aussi fascinant qu’impitoyable. Et autant l’avouer tout de suite : je n’ai jamais réussi à regarder un film du genre sans me boucher les oreilles, les yeux à moitié fermés, en chantonnant un petit air rassurant pour survivre aux scènes les plus angoissantes. J’ai vécu 7 jours d’enfer, ceux du roman, où plusieurs récits s’entrelacent avec une tension croissante. D’abord, celui d’un prêtre, sommé par un mourant de remettre une mystérieuse enveloppe à un homme reclus sur une île. Ensuite, celui d’une étudiante en cinéma, bien décidée à rencontrer l’énigmatique Morbus Delacroix, réalisateur culte de films d’horreur, désormais retiré dans un manoir perdu au fin fond des Pyrénées avec sa compagne. Et bien sûr, celui du commandant Servaz, que l’on retrouve en proie à ses propres démons. Déjà chargé d’une disparition inquiétante et d’une mort suspecte dans un hôpital psychiatrique, il se retrouve confronté à une nouvelle affaire : celle d’un homme retrouvé mort, atrocement mutilé. Très vite, toutes les pistes convergent vers… Morbus Delacroix. Un réalisateur aussi génial que maudit, dont le dernier tournage s’est entouré d’un mystère. Que Bernard Minier ait regardé plus de 200 films d’horreur pour écrire ce roman ne m’étonne pas. Son récit est hautement visuel, aussi immersif qu’un film… mais sans le bouton pause pour reprendre son souffle. L’atmosphère y est glaçante, presque suffocante, et les décors, des Pyrénées à Paris, renforcent cette impression d’enfermement. On retrouve un Servaz rongé par sa culpabilité envers Gustav et miné par son éloignement d’avec Léa. Et pourtant, le drame à venir promet de le plonger encore plus profondément dans l’abîme… Le roman se referme sur un cliffhanger aussi frustrant qu’addictif. Mais pour faire patienter les plus intrépides, Minier offre en bonus une liste de 150 films d’horreur à regarder. Pour ma part, je pense continuer à chantonner les yeux fermés… Alors, tentés ? #128561;#128514;

J'ai apprécié le suspense haletant qui croit au fil des chapitres. On tremble pour cette équipe de flics cabossés dont on partage la vie depuis plusieurs romans. Cependant, le sujet, trop poisseux et malsain à mon goût, pose une lourde chappe sur ce roman.

Servaz...fidèle à lui-même, si attachant, si humain, si lui. Et donc, forcément, ça fonctionne diablement bien ! dans une atmosphère un peu différente, inconnue pour moi que ce milieu du cinéma et des films d'horreurs, j'ai pourtant nagé en terrain connu, la monstruosité humaine prenant le dessus. Un moment réconfortant, rassurant, plaisant, qui se dévore d'une traite.