Avril enchanté : Le livre de Elizabeth von Arnim

Merveilleux écrivain, son destin et son talent nous ont laissé un choix littéraire des plus dépaysants. Dont cette histoire qui m'a régalée ! Ces personnages féminins tellement bien décrits ! Si drôles ! Quant aux maris, ils en prennent aussi pour leurs grades ! Ah ! Ce séjour loin de Londres, La Riviera ! Oui, enchanteresse, dans ces années 20 où le besoin de Vivre transparaît à chaque page. Mais vivre avec délicatesse, spiritualité en sorte, sans remords, où si peux... En côtoyant, timidement, quatre nouvelles personnes inconnues, mais tout aussi en demande de "bien-être" - terme qui n'existait pas encore. Quelques journées inoubliables de douceurs et d' amusements. Avril approche sur la pointe des pieds, une occasion de remonter le temps, histoire de rendre hommage à Elisabeth von Arnim, cousine de Katherine Mansfield.

Ce roman printanier date de 1922 et propose de nous emmener en voyage en Italie aux côtés de 4 dames qui veulent fuir leur morne et pluvieux quotidien londonien en fuyant leurs soucis et maris. C'est léger bien que certains personnage m'aient agacé tout le long, mais c'est à priori volontaire ! Ça permet de s'imaginer au mois d'avril dans un domaine paradisiaque et ça, c'est magique quand on lit ce roman en plein mois de février !

À Londres, Mrs Lotty Wilkins (la femme d’un trop strict notaire) tombe en émoi devant une petite annonce de location, publiée dans le Times : un château médiéval ( « San Salvatore ») serait disponible pour le mois d’avril, sur la riviera (italienne) ! Apercevant l’intérêt porté par Mrs Rose Arbuthnot (la femme d’un auteur-biographe de romans dits « à scandale » et qui écrit sous un nom d’emprunt) pour cet article, l’idée spontanée d’en faire la location commune lui vient à l’esprit, à la fort grande surprise de sa comparse, qui va finalement accepter. Seulement voilà, le prix exigé par le propriétaire (Mr Briggs) est bien trop élevé pour leurs bourses et deux autres dames seraient les bienvenues, afin d’en partager les frais ! Ainsi, il est donc rapidement convenu que Lady Caroline Dester (célibataire) et Mrs Fischer (veuve) seront de la partie … Pour des raisons – totalement opposées – ni Mrs Lotty Wilkins, ni Mrs Rose Arbuthnot ne sont heureuses en ménage, auprès de Mellersh et Frederick. Aussi sont-elles ravies de cette prometteuse escapade ! L’annonce faisant miroiter (contrairement à la grise Angleterre) un séjour au coeur « de la glycine et du soleil » … Si Lotty et Rose ont immédiatement sympathisé, l’entente cordiale (logiquement espérée) avec les deux autres ne semblent pas franchement gagnée ! Et les domestiques de Thomas Briggs (Domenico, Francesca, Beppo …) ne sont pas particulièrement enchantés – eux – de voir débarquer ces quatre « péronnelles » … Petit à petit, les choses vont nettement évoluer, au cours de ce mois d’avril, entre les co-locataires (âgées de vingt-huit à soixante-cinq ans) Une délicieuse intrigue, écrite avec beaucoup d’humour – voire d’ironie – jusqu’à son point final. Un « classique » (1922) que je découvre non sans plaisir. Pas de réel coup de coeur mais très agréable moment de lecture. Pour l’anecdote, Elizabeth Von Arnim (1866-1941) est la cousine de l’écrivaine (et poétesse) Katherine Mansfield. De nationalité anglaise, née en Australie, elle voyagea énormément en Europe, vécut quelque temps en France et mourut aux États-Unis.

Mrs Wilkins décide de louer un château en Italie pendant tout le mois d'avril avec trois autres femmes, Mrs Arbuthnot, Mrs Fisher et Lady Caroline, qu'elle ne connaît pas pour échapper à sa vie monotone et insipide. San Salvatore s'avérera dès le début un paradis sur terre capable d'influencer tous ses pensionnaires. Les personnages féminins sont très différents les uns des autres et donnent lieu à des scènes assez cocasses et drôles. Cependant il y a aussi un caractère introspective des personnages très important et redondant qui nuit l'intérêt de l'histoire. [L'influence du lieu sur les personnages fait que tout finisse bien selon les critères de l'époque, mais en plus d'irréel ça donne un côté très forcé.]