Le fardeau tranquille des choses : Le livre de Ruth Ozeki

Ce livre est une oeuvre d'art à lui tout seul. Le concept est extrèmement original. Préparez-vous à vivre une expérience de lecteur unique, qui va vous ouvrir l'esprit sur la santé mentale, les pensées et voix intérieures, le monde des "choses" et des objets, les relations familiales complexes, la précarité. Le tout avec un regard curieux, loin de la pitié, des jugements ou des clichés. Les personnages sont attachants. La plume est belle et très intéressante d'un point de vue littéraire. L'expérience de lecture agit sur le lecteur. A condition de se prendre au jeu dès le départ et de se plonger dans ces lignes contemplatives, on est assez rapidement happés par l'expérience. Après s'être demandé où l'histoire nous mène, on devient attaché au livre comme à une personne, on ne se pose même plus la question et on se demande juste qu'est-ce qu'on va découvrir à la prochaine séance de lecture. Moi qui ai fait 5 ans d'études en psychologie, je dois admettre également que ce livre m'a fait "vivre" et comprendre des concepts que j'avais étudiés en cours et que je saisissais de façon abstraite. Enfin, j'ai l'impression de pouvoir comprendre davantage sur la schizophrénie. Je recommande sincèrement ce livre pour des apprenti psychologues cliniciens qui s'intéressent à la question. Je le recommande également pour tous lecteurs. Il aborde de nombreux sujets, très actuels. Je suis très reconnaissante à Mme Ruth Ozeki de m'avoir fait vivre de telles émotions par son originalité : surprise, joie, fascination, soif de découverte, tendresse, poésie, réflexion philosophique... Merci !

Le Fardeau tranquille des choses de Ruth Ozeki Pour ce difficile début d’année 2025, un peu de douceur venue de la publication en poche du livre de Ruth Ozeki, Le Fardeau tranquille des choses, ne sera pas de trop. D’autant que ce roman atypique fait six cents pages, ce qui nous laisse le temps de respirer (...) Benny a perdu son père, Japonais musicien de jazz et grand ami des corbeaux, homme doux et aimant, écrasé au retour d’une bringue par un camion sous les yeux de sa fantasque femme américaine, Annabelle. Depuis lors, les objets lui causent.(...) Dans une Amérique trumpienne, tandis que sa mère, qui laisse tout partir à vau-l’eau depuis la disparition de l’homme aimé, remplit leur petite maison d’objets trouvés, Benny, en mal de dépouillement, se réfugie à la bibliothèque où les voix s’apaisent au contact des livres.(...) Vivre sa vie à rebours, la reprendre, la retisser, l’adolescent en a bien besoin. Entre les menaces d’expulsion et la dépression d’Annabelle, Benny va trouver sa voix propre et écrire – ou laisser écrire, et même se laisser écrire par -, son livre, à lui, sa propre symphonie. Kits Hilaire