Les Pyromanes : Le livre de Vincent DELAREUX

Vincent Delareux : Les Pyromanes Comment commencer ma chronique sur un livre qui n’est pas un polar, peut-être un thriller et qui se déroule sur plus de 20 ans ? Une histoire qui commence dans les années 60 pour se terminer fin des années 80, c-à-d une histoire balayant 25 ans de l’histoire d’un village de Normandie où il se passe comme dans « presque » chaque village de France et de Belgique, des choses assez sombres souvent autour d’une ou deux familles. Une ambiance pesante, faite de non-dit, « tout le monde le sait mais personne ne dit rien » Pas de technologie dès lors, mais seulement la vie brute, les relations brutes mais la vraie vie sans artifices. Les labeurs quotidiens, les patrons esclavagistes, plombent une atmosphère qui sent plus la survie que l’épanouissement. Si à cela vous ajoutez une jeune fille, issue d’un couple de poivrots, de père incestueux et de mère aux mœurs étranges, vous avez le terreau d’une histoire très noire. Et puis tout doucement, sans qu’on le sente arriver, cette histoire va tourner à l’horreur avec un rythme glaçant. Attention, sans effusion de sang ou si peu. Une horreur « psychologique » qui met en exergue la partie sombre que tant d’être humain possède au fond de leur âme. Et puis, à nouveau, une parenthèse de quelques dizaines de pages où tout semble revenir à la normale. L’auteur nous hypnotise pour que nous puissions reprendre notre souffle pour le final. Final prévisible mais bien mené. Bravo ! Encore un bouquin qui me fait sortir de mes sentiers battus !

Les pyromanes est un roman qui nous transporte complètement. Il se lit comme un conte sans l'aspect merveilleux ou encore moralisateur. On y retrouve cependant beaucoup de thèmes chers aux contes, comme les relations mère fille, l’inceste, un côté un peu surnaturel, magique. Thérèse, femme fatale, séductrice et croqueuse d'hommes va très mal vivre l'arrivée de sa fille qu’elle nommera Françoise. Tyrannique, Thérèse ne supportera pas la vue de sa fille non désirée et jamais aimée. Elle lui fera vivre un cauchemar. Il y a une tension grandissante tout au long du livre qui, on le sait bien ne pourra pas avoir une fin heureuse. On assiste à une destruction qui va crescendo et qui en devient oppressante. Le gros point fort de ce roman est le travail sur la psychologie des personnages. La jalousie, la haine, la passion sont très bien illustrées ce qui donne à ce roman une grande force émotionnelle. C'est un conte noir, un conte tragique et cruel, ce n’est pas un conte merveilleux mais il sait nous emporter loin et nous déconnecter de notre quotidien. J’ai vraiment beaucoup aimé et vais me pencher rapidement sur "le cas Victor Sommer"