Esclave de la liberté : Le livre de Ildefonso Falcones
Deux femmes, deux époques, un même combat.
Une fresque magistrale par l'auteur de La Cathédrale de la mer.
Cuba, 1856. Un bateau où sept cents femmes et enfants ont été entassés accoste sur l'île. Parmi ces esclaves venus d'Afrique, Kaweka, onze ans, rejoint la plantation du marquis de Santadoma, où il se murmure bien vite qu'elle peut communiquer avec la déesse Yemaya. Une intercession qui lui donnera un jour la force d'encourager les siens à se rebeller contre leurs oppresseurs ?
Madrid, de nos jours. Lita, métisse de vingt-huit ans, est la fille de Concepción – gouvernante qui a passé sa vie au service des Santadoma. Bientôt, la jeune femme, qui a accepté à contrecœur un poste dans leur banque, met au jour un secret de famille en découvrant les origines de leur fortune.
Déterminée à réparer les injustices du passé, elle s'engage dans une longue bataille pour que sa mère et toutes les femmes ayant sacrifié leur vie au service des puissants obtiennent réparation.
Près de deux siècles séparent Lita de Kaweka. Un lien les unit, une même soif de justice et de liberté les anime...
" Chaque nouveau roman d'Ildefonso Falcones est événement ", La Vanguardia
De (auteur) : Ildefonso Falcones
Traduit par : Alice Seelow
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Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
LesReveriesdIsis
• Il y a 1 mois
A priori, Ildefonso Falcones est un auteur connu, notamment pour son roman La Cathédrale de la mer, adapté en série… j’avoue mon inculture : je l’ai découvert avec ce roman, Esclave de la liberté. Le titre m’a immédiatement interpelée, il contient une sorte de contradiction interne qui m’a piquée au vif. Esclave de la liberté est un roman construit sur une double temporalité. D’une part, l’intrigue se déroule à Cuba, en 1856. Un bateau contenant femmes et enfants accoste, Kaweka en fait partie. Toutes et tous deviendront esclave. Elle rejoint la plantation du marquis de Santadoma, mais bien vite, tous se rendent compte que cette jeune fille est l’élue de la déesse Yemaya… D’autre part, nous suivons le quotidien de Lita, une jeune métisse, à Madrid. Sa mère est depuis toujours au service des Santadoma… mais bientôt, elle met au jour un secret de famille qui bouleverse tout. S’engage alors un combat contre les injustices du passé. Le parcours de Kaweka, tout d’abord est saisissant. Il est fait de violence brute, de perte, de deuil, de lutte aussi. C’est une adolescente qui grandit trop vite, opprimée, utilisée, brisée mais qui face à l’adversité ne peut que s’endurcir, résister et lutter. Le terme de résilience ne s’applique pas à elle. Son destin est fait de souffrances innommables – que d’autres esclaves ont partagées – de renonciation à soi et à son intérêt personnel. Il est tissé de magie aussi et de surnaturel puisqu’elle est l’élue de la déesse Yemaya, qui la guide et lui intime des choix – parfois déchirants. Il y a donc deux versants dans sa vie : sa situation d’esclave avec toute l’horreur qu’elle comporte (viols, brutalité, châtiments corporels), et la dimension mystique qui rejoint sa lutte pour la liberté (exhortations aux autres, menus sabotages, fuite, combats). Sa détermination est inébranlable, son courage indiscutable, ses souffrances palpables tout au long du livre. Elle est celle qui renonce à tout pour la liberté commune, elle est celle qui sacrifie. En même temps, elle est aussi d’une rigidité qui confine parfois à l’absurde et lui cause mille et uns tracas. C’est un personnage entier qui émeut : le tragique de sa vie nous saisit aux tripes. Lita, quant à elle, est une jeune femme en pleine rébellion. Elle est partagée entre le respect immense qu’elle a pour sa mère, une mère courageuse, résiliente, discrète, une femme qui a courbé le dos toute sa vie pour tenter d’offrir à son enfant une vie meilleure, sans mécontenter les puissants ; et l’envie de faire voler en éclats les restes d’un carcan ancien, l’envie de voir reconnus les crimes du passé, de voir se briser les chaînes héritées, l’envie de voir révélé au grand jour les bassesses, les trahisons et les ignominies. Elle incarne – comme Kaweka- une certaine rigueur, une lutte acharnée contre le puissant aux allures de despote sous le vernis d’un paternalisme presque insultant. Elle incarne aussi l’éternelle insatisfaite, qui au coeur de sa lutte égratigne aussi des gens aimés – pour finalement renouer avec ses propres racines et devenir la femme qu’elle devait être. Nous avons ici deux parcours initiatiques, deux parcours de femmes, différents mais similaires. C’est le récit de deux femmes qui embrassent leur destin, sans concession, et qui pulvérisent les normes sociales, deux femmes qui s’engagent pour des idéaux qui transcendent les siècles. Elles font éclater le carcan de la société, elles sont frondeuses pour réparer les injustices, elles luttent corps et âme pour défendre ce en quoi elles croient. Nous avons ici une belle épopée féminine… mais qui dit épopée dit monstres et violences. En effet, le roman n’en est pas exempt : violence contre les esclaves, sévices corporels, scènes de viol, sexualité brutale, violence morale, mépris de classe, racisme affiché par certains personnages à travers les époques. La violence est protéiforme ici, omniprésente, dérangeante, révoltante aussi. C’est pourquoi il faut avoir le coeur bien accroché. Certaines scènes confinent à la nausée, mais les réalités évoquées expliquent aussi en partie cet état de fait. En dehors de la violence, certaines scènes m’ont moins emballée : des scènes de séduction, des scènes d’intimité qui étaient trop romancées, que je trouvais excessives, certains passages mystiques peuvent déranger le lecteur, éventuellement aussi ; sur ce point, la sensibilité de chacun parlera. Le lecteur est emporté par le rythme du récit : à la fois mesuré pour laisser les années se déployer et offrir des parcours de vie, et vif car mille et uns rebondissements jalonnent ces vies. Ainsi, j’ai beaucoup aimé Esclave de la liberté. J’ai été emportée par le combat de ces deux femmes, par leur courage, leur détermination, j’ai été stupéfaite de leur capacité à aliéner leur bonheur à la défense des leurs. La violence est certes présente, mais la réalité des événements évoqués était d’une violence innommable aussi.
Kriek
• Il y a 1 mois
"Esclave de la liberté" est un roman historique et au départ, c'est très prometteur. L'idée est de conter le destin de deux femmes noires à des époques distinctes : Kaweka, une esclave africaine au XIX#7497; siècle à Cuba, et Lita, une jeune cadre madrilène du XXI#7497; siècle. Kaweka, arrachée très jeune à ses racines est contrainte de travailler dans les plantations de canne à sucre sous le joug du cruel marquis de Santadoma. Et parallèlement, bien des années plus tard, Lita travaillera dans une banque dirigée par les descendants de cette même famille. Mais, si l'auteur a pu dépeindre avec réalisme et profondeur l'époque de l'esclavagisme avec son injustice et son oppression omniprésentes, je me suis perdu dans la narration certes historique mais à la structure et au rythme inégaux, et pour moi émaillée de détails et de personnages inintéressants. Mais surtout, il m'a manqué l'empathie pour l'héroïne et de ce fait, de faire corps avec elle. La narration parallèle entre les deux époques est parfois forcée avec peu ou pas de transition entre les époques. De sorte que lorsqu'on est plus passionné par une des périodes, on ressent une déception à revenir dans l'autre. Heureusement, le combat contemporain pour découvrir des secrets familiaux qui vont pousser à lutter pour la justice et la dignité de famille m'a séduit davantage. Au final, je n'ai pas trouvé la verve aventurière de "La cathédrale de la mer" et par conséquent, la longueur du roman m'a rendu la lecture parfois laborieuse.
Monrevedete
• Il y a 1 mois
Cuba dans les années 1850, Kaweka, âgée de 11 ans, se retrouve esclave sur la plantation du marquis de Santadoma. Loin d’accepter sa condition, elle se bat pour sa liberté, aidée par la déesse Yemaya, avec laquelle elle semble communiquer. De nos jours, Lita, jeune métisse est la fille de Conception, qui a passé sa vie au service des Santadoma. Découvrant un terrible secret de famille, la jeune femme se bat pour mettre au jour ses origines et prétendre à ses droits. C’est un livre où la violence est omniprésente, particulièrement dans le passé. Certaines scènes sont difficiles et pleines de cruauté. On suit deux femmes, l’une est une esclave dans les champs de canne à sucre à Cuba dans les années 1856 ; l’autre est l’une de ses descendantes, en Espagne de nos jours, luttant contre les inégalités et le racisme encore trop présent. C’est un roman qui parle de femmes, de leur combat, de racisme et d’esclavage celui que l’on connaissait à l’époque mais aussi celui qui sévit encore de nos jours. Dans le passé, l’esclavage est à son apogée mais Kaweka ne se laisse pas faire. C’est une femme forte et une guérisseuse hors pair, avec un penchant mystique puisqu’elle communique avec la déesse africaine Yemaya. Leurs croyances sont très ancrées et puissantes, mais ce côté mystique était peut-être un peu trop poussé pour moi, et mon esprit plus cartésien. On sent que l’auteur s’est documenté mais j’ai parfois trouvé la plume un peu lourde, autant que l’histoire qu’elle portait. Cela crée quelques longueurs. J’ai eu une petite préférence pour la partie présent, que j’ai trouvé plus fluide, avec le suspens associé au secret que va déterrer Lita. Mais au final, peu importe les parties, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages. Malgré les difficultés auxquelles elles faisaient face, j’étais totalement détachée, me contentant de les suivre telle une spectatrice… Sur le papier, cette histoire avait tout pour me plaire, mais dans les faits, je suis un peu plus mitigée et j’en suis la première déçue et peinée…
completement_livresque
• Il y a 1 mois
Dans ce recit à double temporalité, nous découvrons l'horreur de l'esclavage à Cuba au XIXème siècle et ses répercussions dans la société actuelle. Kaweka rejoint la plantation du marquis de Santadoma alors qu'elle n'a que onze ans. De nos jours, Lita occupe un poste dans la banque des Santadoma à Madrid et subit un racisme profondément ancré dans la société. Deux époques, deux femmes, un même combat : la liberté. C'est un roman dur où la maltraitance et les sévices règnent en maîtres. Il est également très intéressant et instructif sur ce pan de l'histoire coloniale espagnole. L'esclavage est une tragédie humaine et lire les conditions de vie de ces êtres, arrachés à leur terre pour servir les autres, a parfois été éprouvant. Ce livre renferme également une dimension ésotérique très présente à travers les croyances des esclaves. On retrouve ce mysticisme dans la partie au présent et cela est parfois déroutant. Néanmoins, après plusieurs chapitres, je m'y suis habituée et cela n'a pas géné ma lecture. Un récit fort qui ne s'adresse pas à tout le monde en raison de sa dureté mais qui est particulièrement important pour notre devoir de mémoire. Une fresque instructive et bouleversante ! Le + : il est rare de voir une personne de couleur sur une couverture française et je suis donc ravie du choix de l'éditeur ! Petit bémol : quelques petites erreurs dans la traduction m'ont parfois génée dans la compréhension de certains passages.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Historique
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- EAN
- 9782809848984
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- Collection ou Série
- Romans l'Archipel
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 600
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- Dimensions
- 227 x 142 mm
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23,90 € Grand format 600 pages