Ceux qui restent - Faire sa vie dans les campagnes en déclin : Le livre de Benoit Coquard

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La Découverte

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Objet de fantasme sur le " vrai " peuple de la " France oubliée " ou de dégoût au sujet des prétendus " beaufs " racistes et ignorants, les campagnes en déclin nourrissent bien des clichés. Mais qui sont les jeunes hommes et femmes qui y font leur vie ?
Si bon nombre d'entre eux rejoignent les villes pour les études, d'autres restent, souvent faute de ressources. Ceux-là tiennent néanmoins à ce mode de vie rural et populaire dans lequel " tout le monde se connaît " et où ils peuvent être socialement reconnus. Qu'ils soient ouvriers, employés ou chômeurs, ils font la part belle à l'amitié et au travail et se montrent soucieux d'entretenir une " bonne réputation ". Comment perçoivent-ils alors la société qui les entoure ? À qui se sentent-ils opposés ou alliés ?
À partir d'une enquête immersive de plusieurs années dans le Grand-Est, Benoît Coquard plonge dans la vie quotidienne de ces jeunes femmes et hommes. À rebours des idées reçues, il montre comment, malgré le chômage, la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, des consciences collectives persistent, sous des formes fragilisées et conflictuelles. Une plongée passionnante dans le monde de celles et ceux que l'on entend peu, ou que l'on écoute mal.

De (auteur) : Benoit Coquard

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Bel exemple de sociologie immersive dans laquelle s'est investi le chercheur Benoît Coquard. Il est à la fois assez loin du milieu enquêté pour en saisir les fondements et nourrir sa réflexion de nombreuses références bibliographiques ; mais aussi assez proche pour y être toléré avec sa batterie de questions lors d'entretiens. Nulle arrogance dans ce tableau des campagnes françaises en déclin, en l'occurrence le grand Est désormais dépouillé de son tissu industriel, où restent néanmoins ceux qui n'ont pas assez de diplômes pour partir en ville.|Élisabeth Chamblain
En attendant Nadeau
Peut-on encore débattre sereinement du destin des campagnes en déclin après le mouvement des Gilets jaunes ? Observés depuis les centres de pouvoirs urbains, les milieux ruraux font l'objet de tous les fantasmes. Organisations sociales archaïques à oublier pour les uns, sacro-saint bastion culturel d'une " vraie " France fantasmée pour les autres... les campagnes semblent aujourd'hui crouler sous les représentations à la sincérité discutable. Mais à quoi pensent les habitants des campagnes en déclin ? À quoi ressemble leur quotidien ? Comment entretiennent-ils l'amitié ? Et lorsque l'on a grandi dans ces campagnes, pourquoi choisit-on de rester ou de partir ? C'est à ces questions que répond Benoît Coquard, sociologue à l'Institut national de la recherche agronomique, dans son ouvrage Ceux qui restent, paru aux éditions de La Découverte. Ce livre est un juge de paix pour qui veut comprendre le monde rural en déclin. La preuve que l'on peut trouver les mots pour décrire avec justesse une France qui ne réclame ni gloire ni compassion. Ceux qui restent se lit comme un récit d'ethnologie contemporaine, la description limpide d'un monde que l'on refuse de voir tel qu'il est. |Clément Pétreault
Le Point
[La] position singulière [de Benoit Coquard] explique la précision de son regard sur des espaces au mieux ignorés, au pire méprisés comme " reculés et hors du temps ", alors que s'y jouent pourtant certains des " grands bouleversements économiques et sociaux de notre époque ". [...] L'histoire des espaces ruraux en déclin reste fort peu écrite et les réalités locales sont longtemps restées dans l'ombre...|Joseph Confavreux
Mediapart
Voici un travail exceptionnel sur plusieurs années dans la région Grand-Est. Benoît Coquard, sociologue à l'institut national de la recherche agronomique propose une " enquête immersive " au sein des classes populaires d'un monde rural trop souvent déconsidéré. Il montre que, malgré des difficultés économiques souvent écrasantes et la " lente disparition " des services publics, des usines et des cafés, " des consciences collectives persistent ", même si elles sont " fragilisées ", voire " conflictuelles ". Un ouvrage essentiel pour mieux connaître ces citoyens largement ignorés.
Politis
Le livre de Benoît Coquard donne des clés originales et convaincantes pour interpréter ce vote, mais aussi pour refuser tout fatalisme : ces mêmes campagnes du Grand-Est ont connu une forte mobilisation des Gilets jaunes, constate l'auteur, qui, sur les ronds-points, a observé le rapprochement d'hommes et de femmes, de jeunes et de vieux, de précaires et de stables. La solidarité à petit rayon peut donc s'élargir. Mais Benoît Coquard est trop bon sociologue pour prédire dans quelle direction.|Olivier Masclet
La Vie des idées
Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d'habiter dans les campagnes en déclin ?" C'est à cette question que Benoît Coquard tente de répondre en allant à leur rencontre au cours d'une longue enquête de terrain aussi humaine que passionnante. Ceux que l'on entend peu, ou que l'on écoute mal. Ceux que l'on stigmatise facilement et à propos desquels les clichés vont bon train. Ceux à qui l'on colle très (trop) rapidement des étiquettes de beaufs, d'incultes, ou de racistes. C'est leur voix, leur quotidien et leurs questionnements que l'on découvre sous la plume de Coquard, sensible et sincère, loin de tout misérabilisme. La lecture de cette enquête ethnographique menée sur une dizaine d'années offre un éclairage nouveau, et bienvenu, sur ces jeunes générations qui font le choix de rester vivre en campagne. Elle rappellera sûrement à certains la lecture de " Leurs enfants après eux " de Nicolas Mathieu qui traitait déjà brillamment du sujet.|Laura
Librairie Richer
Les campagnes en déclin, ces villages où tous les commerces ont disparu et où la population ne cesse de diminuer d'année en année, sont-elles aussi "mortes' qu'elles n'y paraissent ? Comment s'organise la vie sociale des jeunes, dans ces zones désertées, où l'emploi est rare et les difficultés économiques nombreuses ? Le sociologue Benoît Coquard livre les résultats d'une enquête ethnographique au long cours riche d'enseignements à ce sujet. Depuis 2010, il s'est immergé au sein de "bandes de potes' dans ces zones rurales populaires du Grand-Est, dont il est originaire. "L'envers des faits" (c'est le titre de la collection dans laquelle il est publié) est éloquent : s'il n'y a plus d'usines, de bars, ni d'associations dans ces espaces minés par la désindustrialisation, d'autres formes d'intégration et de solidarités se tissent, entre amis, chez "les uns les autres'. Le livre de Benoît Coquard porte un regard déchargé de tout misérabilisme sur ces nouvelles générations qui restent vivre dans les campagnes en déclin, et leur donne simplement la parole - chose peu ordinaire pour une "classe parlée plus qu'elle ne parle'. Alors que le discours médiatico-politique sur la "France périphérique" est omniprésent dans le débat public, il tord le cou à de nombreuses idées reçues.
Les Inrockuptibles

Avis Babelio

claudia

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

« Qui va lire un bouquin qui parle de nous ? » Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’habiter dans ces campagnes en déclin ? Où les projeteurs se sont allumés à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes. Certains parlent du » vrai peuple de la France oubliée « . D’autres y projettent leur dégoût des prétendus » beaufs » racistes et ignorants. À partir d’une enquête immersive de plusieurs années dans sa région natale, le Grand-Est, Benoît Coquard, sociologue et ethnographe, nous plonge dans la vie quotidienne des jeunes ouvriers, employés, chômeurs. Une partie tente de rejoindre les villes pour étudier. Les autres, faute de moyen, restent. Ceux-là sont fiers de maintenir leur amitié en allant régulièrement chez les uns et chez les autres. Nous plongeons dans la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés. Tous ces lieux de vie qui faisaient vivre un village. Il ne reste qu’un semblant d’existence qui fragilise les plus démunies. Ces campagnes si chères au RN et à la droite. Car c’est bien connu, les gauchistes ce sont des branleurs. Ceux qui ne travaillent pas et qui ne valent rien. Claudia

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L'auteur

Benoit Coquard

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12,00 € Grand format 224 pages