Histoire des mouvements sociaux en France : Le livre de Michel Pigenet, Danielle Tartakowsky

Poche

La Découverte

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Plus de soixante auteurs réunis pour faire l'histoire, protéiforme et en perpétuelle évolution, des mouvements sociaux en France, de la Restauration à nos jours. Les meilleurs spécialistes de l'histoire sociale proposent un récit et des analyses accessibles au plus grand nombre pour une fresque sans équivalent. Un livre de référence enfin disponible au format poche.

Cet ouvrage vient combler une lacune et relever un défi. Après que l'évanouissement des horizons d'attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d'en entreprendre l'histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d'en renouveler l'approche comme d'en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d'interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L'histoire développée ici s'attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux – révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. – et quels qu'en soient les acteurs – ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n'en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l'articulation du social avec le politique, le culturel, l'idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec Le Mouvement social.

De (auteur) : Michel Pigenet, Danielle Tartakowsky

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Cet ouvrage, dirigé par deux des plus éminents spécialistes de l'histoire sociale hexagonale, vient combler un vide puisqu'une telle synthèse sur les mobilisations collectives depuis les tout premiers pas du mouvement ouvrier n'avait plus était menée à terme... en raison de l'"évanouissement des horizons d'attentes". Publié en partenariat avec l'excellente revue Le Mouvement social, il vient surtout renouveler l'approche de l'histoire de la question sociale, en tenant de n'en ignorer aucun acteur, "ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc.", ni les multiples interactions coloniales et internationales. Une somme.
Politis
La France est l'héritière d'une longue et riche histoire de mouvements sociaux. L'expression elle-même – mouvement social – naît durant la première moitié du XIXe siècle. L'acception ici retenue par les auteurs rassemble " toutes les interventions collectives destinées à transformer les conditions d'existence de leurs acteurs, à contester les hiérarchies ou les relations sociales, et à générer, pour cela, des identités collectives et des sentiments d'appartenance ". Elle est donc assez ouverte, comprenant émeutes, grèves, pétitions, mais aussi campagnes électorales et pratiques de la monarchie de Juillet (enterrements d'opposition, banquets protestataires et charivaris politiques). C'est peu à peu qu'un espace démocratique public s'est constitué, d'abord dépendant du calendrier parlementaire, puis plus autonome. Et ce n'est qu'avec les percées haussmaniennes que la rue, jusqu'alors propice aux barricades, a pu s'ouvrir aux cortè ges. De même, l'organisation de la contestation va se révéler nécessaire pour canaliser l'enthousiasme et assurer la cohésion des mouvements. Ainsi de l'AIT (Association internationale des travailleurs) qui sut jouer des hésitations de Napoléon III pour assurer, avant de disparaître, le passage du socialisme quarante-huitard vers le socialisme révolutionnaire. L'exemple de la Commune permet de dégager les problématiques liées à la notion de mouvement social ou de moment révolutionnaire. Les modèles sociologiques ayant tendance à privilégier l'idée d'une action consciente des acteurs, l'histoire risquant de donner après coup un sens à des événements sur les moments embrouillés, la logique même des décisions prises semble faire défaut. Quelle est la part des reconstructions a posteriori ? Si la Commune discrédite l'insurrection, l'échec des grèves de 1920 ruine l'idée d'une grève générale prônée par le syndicalisme révolutionnaire jusqu'à la Première Guerre mondiale. Les pratiques contestataires vont désormais se nationaliser alors que s'instaurent de nouveaux rapports entre classe ouvrière et État social, et ce jusqu'aux années 1970. Le déclin du PCF, la mondialisation, le chômage de masse ont profondément modifié le paysage social. Les grèves de 1995 marquent une nouvelle étape puisque désormais " l'individualisation de la "deuxième modernité' contemporaine identifie moins les êtres par leur rôle et statut qu'à travers leur singularité irréductible ". La lutte sociale semble donc devenir individuelle aujourd'hui.|Thierry Jobard
Sciences Humaines
Cet ouvrage, d'ampleur, est un foisonnement de références passant au crible presque deux siècles de luttes sociales, grandes et petites, sous toutes les formes, dans notre pays.|Raymond Huard
L'Humanité
La lecture de cet ouvrage offre des analyses instructives et des angles parfois surprenants, comme le chapitre consacré à des rites pratiqués dans les années 1820-1848 qui relèvent d'une modernisation du répertoire né dans un cadre urbain. Emmanuel Fureix, montre comment les enterrements d'opposition, les banquets protestataires, les acclamations, sérénades et charivaris politiques ont " fait advenir, de manière fugace et fragile, des formes de souveraineté populaire ". Quant à François Jarrige, il revient sur le " luddisme " qui consiste dans un refus de la mécanisation, avec la destruction des machines. " La référence est utilisée pour stigmatiser l'archaïsme supposé du peuple et son incompréhension à l'égard des lois de l'économie ", analyse l'auteur. Voici donc un livre, destiné à devenir un ouvrage de référence.|Marion Rousset
Regards
C'est ce qui s'appelle une somme - d'autres diront un pavé - sur la conflictualité à la française. 800 pages au total, rythmées, fort heureusement en courts articles. Ce qui fait que l'on peut savourer à petite dose cet impressionnant travail. Savourer est le mot, tant les multiples auteurs de cet ouvrage, dirigés par Danielle Tartakowsky et Michel Pigenet, professeurs d'histoire contemporaine à l'université Paris-VIII pour l'une et Paris-I pour l'autre, mélangent avec bonheur le rappel des faits et la profondeur de l'analyse. On retrouve dans cette fresque les grands classiques comme la Commune de Paris, le boulangisme ou le 1 er Mai, mais aussi des mouvements oubliés comme les premières manifestations contre la mécanisation, menée en 1819 par les maîtres tondeurs de la Vienne et de l'Isère, où l'installation de la Grande Tondeuse, machine à fabriquer les draps, menace déjà l'emploi. A lire aussi l'article consacré au " dernier combat des sidérurgistes lorrains " mené en 1978 contre le plan de restructuration d'Usinor. Une bataille perdue par les syndicats " qui préfigure une forme d'entrée dans une nouvelle phase du capitalisme ", celle d'une forme de résignation sociale que l'affaire de Florange ne fait que confirmer|Daniel Fortin
Les Échos
Conçu dans le cadre de la revue Le Mouvement social qu'édite La Découverte, l'impressionnant volume collectif consacré à l'Histoire des mouvements sociaux en France depuis 1814 s'applique à interroger le concept de " mouvement social " tout étudiant ses manifestations concrètes sur deux siècles d'histoire française élargis aux dimensions coloniale et internationale (" un hexagone ouvert sur le monde "). " Les mouvements sociaux dont il est question ici, expliquent les deux maîtres d'œuvre, Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky, englobent toutes les interventions collectives destinées à transformer les conditions d'existence de leurs acteurs, de contester les hiérarchies ou les relations sociales, et à générer, pour cela, des identités collectives ou des sentiments d'appartenance ". C'est ainsi que s'ouvre une voie fructueuse pour réexaminer la question sociale à la lumière des mobilisations de la société saisies dans leur acceptation la plus large, à savoir toutes les manifestations qu'autorise l'espace public depuis sa formation durant la période révolutionnaire. Traité chronologiquement à travers de grandes séquences temporelles, l'Histoire des mouvements sociaux en France s'achève sur les années 1980 à nos jours, le temps des " désaffiliations " (syndicales notamment) et des " recompositions " (l'altermondialisme, la politique dans les cités comme cadre de mobilisation, les mouvements de chômeurs, les minorités sexuelles, les marches civiques contre le racisme, etc.).|Vincent Duclert
La Recherche
Une riche Histoire des mouvements sociaux en France met en lumière la grande diversité des engagements collectifs. Les images des barricades de Notre-Dame-des-Landes ont tôt fait de nous ramener aux journées parisiennes de 1832, celles-là mêmes dont la mémoire collective ne garde le souvenir qu'à travers la lecture des Misérables de Victor Hugo. La barricade, dont l'efficacité n'est souvent que symbolique, survit dans nos esprits par la littérature, provoquant à chacune de ses apparitions une suite de réminiscences où se mêlent réel et imaginaire. La contestation sociale ferait-elle partie de l'identité française ? En proposant une histoire des mouvements sociaux, les deux spécialistes reconnus d'histoire sociale que sont Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky ne cherchent pas la réponse à cette question. Tout juste rappellent-ils qu'en matière de grève, et malgré les stéréotypes, il n'y a point de spécificité française. La seule singularité nationale serait la propension des mouvements sociaux à converger, tant il est vrai que la France a régulièrement vibré au son de grands rassemblements. "La grande grève générale est une particularité française, note Antoine Prost dans son article sur les grèves de 1936, c'est le "mouvement social" par excellence." L'une des plus belles surprises de cet ouvrage collectif, mené en partenariat avec la revue Le Mouvement social, est la grande diversité des luttes qu'il englobe, un choix que justifie la mise à distance de toutes lecture téléologique: le recul de la confiance dans le rôle historique de la classe ouvrière permet de cerner d'autres types d'engagement collectif. Ainsi à côté des heures de gloire du mouvement ouvrier (la révolution de 1848, les grèves de 1936...), figurent les moments-clés de l'histoire de la contestation paysanne, de la révolte vinicole dans le Midi en 1907 au plateau du Larzac (1971-1981).|Julia Clarini
Le Monde des livres
Qu'est-ce exactement qu'un mouvement social ? Si l'expression est couramment employée aujourd'hui, le problème de sa définition se pose encore pour les sciences sociales. Une manière d'y répondre est d'aller étudier le déroulement concret d'épisodes de mobilisation, passés et présents, comme le font les quelque 70 contributeurs de cet imposant ouvrage. Ils passent ainsi en revue différentes mobilisations qui ont influencé l'évolution de l'Hexagone au cours des deux derniers siècles, des révoltes luddistes ou chartistes aux mouvements altermondialistes et écologistes. Au-delà de la valeur encyclopédique de cette somme, on peut y déceler un certain nombre de fils directeurs et de lignes de tension qui aident à mieux saisir l'histoire récente, tels que la conquête de l'espace public, le rapport à la terre ou les relations entre autochtones et immigrés, pour n'en citer que quelques-uns. Un ouvrage d'ores et déjà de référence.|Igor Martinache
Alternatives Économiques
Fort de quelque 800 pages, ce livre collectif entend offrir un tableau très ample de la conflictualité sociale dans un pays réputé être le champion des grèves et des manifestations. L'objet, pourtant, ne va pas de soi : qu'est-ce exactement qu'un "mouvement social" ? Les auteurs n'esquivent pas la question. L'expression, expliquent-ils, apparaît en 1823 dans les milieux du réformisme chrétien et se fixe au sens actuel au début du XXe siècle : des mobilisations collectives, soucieuses de défendre ou d'améliorer un statut, mais aussi "indépendantes des organisations politiques et syndicales ou du moins ne s'y réduisant pas" (Claire Andrieu). Le choix d'ouvrir l'étude au début du XIXe siècle malmène cependant un peu la chose, puisqu'il fait de la dynamique industrielle le cœur du phénomène et de la "centralité ouvrière" son trait majeur. D'où le risque, pas toujours évité, de verser dans une histoire des organisations ouvrières, de l'action syndicale ou des engagements de la gauche radicale.|Dominique Kalifa
Libération

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Fiche technique du livre

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17,50 € Poche 800 pages