La dame du manoir de Wildfell Hall : Le livre de Anne Brontë

Ce livre faisait partie de ces romans que je voulais absolument lire. Et c’est chose faite ! J’ai été happée dès les premières pages aux côtés d’une héroine féministe, originale et passionnée. Une histoire au style mêlant mélancolie, gothique et une ambiance sombre qui colle parfaitement bien à l’histoire où les codes moraux de l’époque sont respectés. Lorsque Helen et son fils débarque au manoir de Wildfell Hall, les commérages du voisinage vont bon train. Que fait une femme seule menant une vie de recluse ? Sa façon d’être, de parler, d’agir tout est scruté remettant en doute sa moralité. Sauf pour Gilbert qui commence à éprouver des sentiments…Helen va lui donner son journal intime afin qu’il sache qui elle est vraiment… L’autrice dénonce dans ce roman l’attitude des hommes à l’égard des femmes dans une société où les femmes sont considérées comme simple propriété de leur mari. Helen est la voix de ces femmes qui se sont battues pour leur indépendance, pour faire valoir leur droit et se faire entendre en dépit de ce que pensent les autres. Elle souhaite vivre sa vie comme elle l’entend et ne plus être sous la domination d’un mari. L’autrice dépeint la dure réalité des abus et des injustices commises à l’encontre des femmes. Helen est une femme forte qu’on ne peut que soutenir. Ce qui fait la force de ce roman c’est que l’autrice dénonce et traite des thématiques fortes et tabous pour l’époque à travers le journal intime d’Helen qui relate ce qu’elle a vécu dans les moindres détails : l'alcoolisme, les violences conjugales etc. La forme du roman permet de bien nous situer, de comprendre les choix d’Helen. Avec sa plume fluide et poétique, l’autrice a su me captiver du début jusqu’à la toute fin, se lisant tout seul, les pages défilant à une vitesse folle sous mes yeux. Un roman fort et poignant, une autrice qui ose relater les faits de la condition de la femme au XIXe siècle, sachant que son roman allait faire parler de lui et susciter l’indignation. Helen est la voix de ce message puissant et profondément féministe.

Des sœurs Brontë je n'avais lu que Charlotte et Emily, je découvre maintenant la plus discrète Anne, et son roman "La recluse de Wildfeld Hall". Helen Graham, belle et jeune veuve, vient d'emménager seule avec son petit garçon dans le vaste et lugubre manoir de Wildfeld Hall, fait plutôt inhabituel et hautement divertissant dans ce comté de l'Angleterre victorienne où la principale occupation des gens est d'espionner leurs voisins par la fenêtre. Tant attiré par ses profonds yeux noirs que par les somptueux paysages qu'elle peint à longueur de temps et qui constituent son gagne-pain, Gilbert Markham, un gentleman farmer des environs, peine à résister à la fascination qu'Helen exerce sur lui, jusqu'à lui faire oublier son amour de jeunesse, Eliza. Mais très vite, des rumeurs choquantes se propagent sur son compte, plongeant le fermier dans la confusion. Quel sombre passé la jeune femme cache-t-elle ? Composé de lettres relatant les faits et adressées par Gilbert à l'un de ses amis, ce roman, qui a défié toute morale à sa sortie en 1848, est aussi aujourd'hui considéré comme l'un des premiers romans féministes, et j'en ai rapidement compris la raison face à la grande finesse psychologique du personnage d'Helen. Le mariage malheureux et l'alcoolisme, qui causa la folie et la mort prématurée du frère d'Anne Brontë, Branwell, en sont des thématiques majeures. Un très beau classique de la littérature anglaise, qui m'a transportée dans l'austère et sauvage splendeur des landes qui entourent un vieux manoir en ruines.

Fervente admiratrice de l'œuvre et de la vie des sœurs Brontë, je ne pouvais qu'être comblée par cette relecture. Ce roman est le portrait passionnant d'une femme résiliente, indépendante, refusant de se laisser étouffer par la société patriarcale. Anne Brontë a créé une héroïne admirable et un roman d'une grande modernité

A l'instar de ses deux soeurs, Anne Brontë nous livre un drame plein de passion. Des passions parfois violentes, pleines de fougue, de ressentiments, d'amour, de colère... Elle met en lumière la place de la femme dans la bonne société Victorienne (qu'elle égratigne au passage), et la candeur des jeunes filles de bonne famille prêtes à marier dont elle explore avec justesse les sentiments les espoirs et les illusions perdues.