La meute : Le livre de Olivier Bal

La Meute d'Olivier Bal est un thriller captivant, mêlant suspense et tension psychologique. C'est ma première lecture de cet auteur, et je dois dire que je suis agréablement surpris par la profondeur de son écriture. Le style est direct, parfois brut, mais toujours percutant, ce qui maintient une pression constante sur le lecteur. L'atmosphère est sombre, avec une tension croissante au fil des pages. L'auteur joue habilement avec les attentes du lecteur, semant des indices qui ne se révèlent que progressivement, et réussit à maintenir un suspense efficace. Cependant, certaines zones de l'intrigue peuvent sembler un peu trop prévisibles, et l'aboutissement de certaines révélations manque peut-être d'originalité. Malgré cela, le roman ne manque pas d'intensité – parfois trop, et la conclusion, bien qu'inattendue, ne laisse pas indifférent. Ce roman est très ancré dans la réalité actuelle, souvent engagé, il traite à la fois de politique, de l'ultra-droite et la manipulation au sens large. En somme, La Meute est une lecture prenante qui m'a permis de découvrir Olivier Bal. Même si quelques clichés nuisent à l'originalité, l'ensemble reste captivant, notamment pour les fans de thrillers psychologiques.

Une plongée vertigineuse dans un polar sociétal addictif. Deux enquêtes… deux flics… deux méthodes pour arriver à faire tomber une organisation où haine et violence sont les maîtres mots. Des personnages complexes, certains complètements barrés et flippants et puis Louis… personnage particulier dont j’ai fini par m’attacher. Un très bon moment de lecture et un polar qui se laisse dévorer sans modération.

Bonjour ! Premier retour de lecture pour cette nouvelle année et quelle lecture avec La Meute d’Olivier Bal paru chez XO en avril dernier. J’avais déjà beaucoup apprécié les premiers romans de cet auteur, la trilogie Paul Green dont les intrigues se déroulaient aux Etats-Unis, et Roches de Sang qui nous emmenait en Corse, qui m’avaient fait découvrir et apprécié la plume de cet auteur, mais que dire de ce roman qui, à mon humble avis, le fait entrer définitivement dans la cour des grands, tant il est puissant et d’une incroyable vérité. Je ne vais évidemment pas trop vous en dire, pour ne pas ni divulgacher l’intrigue, ni vous ôter le plaisir de la découverte, d’autant que la quatrième de couverture est là pour cela, mais cette histoire vous harponne dès les premières pages et vous tient en haleine jusqu’au bout et même au-delà. La Meute fait partie, en effet, de ces romans qui restent dans votre mémoire une fois la dernière page refermée. Comme dans tout bon thriller, nous partons de deux histoires qui semblent n’avoir rien avoir en commun, de deux histoires qui se déroulent à des époques différentes et qui finissent par se croiser et par s’imbriquer l’une à l’autre, mais rien ne sonne faux dans ce roman et au final tout s’explique et fait sens. Les personnages quels que soient leurs rôles sont remarquablement dessinés, incroyablement puissants et criants de vérité dans leurs actes, leurs paroles, leurs espoirs et leurs craintes. Quelques petites longueurs peut-être dans les chapitres consacrés aux combats de béhourd, combat médiéval ancien, ne ternissent en rien l’avancée de notre lecture qui nous prend aux tripes et qu’on a bien du mal à lâcher tant Olivier Bal parvient à instiller un suspens et une tension qui monte crescendo tout au long de ce roman qui tient tout autant de l’enquête policière, du roman noir, que du roman sociétal. Car il faut bien parler du thème ou plutôt des thèmes. Et là, nous avons du lourd, du très, très lourd même, tant ils sont nombreux et d’une triste actualité, ce qui fait d’autant plus frémir. Et autant le dire tout de suite, on sent immédiatement que l’auteur a potassé son sujet, que les chiffres qu’il nous donne ne sortent pas de nulle part et que les réflexions qu’ils suscitent ne sont pas là par hasard, et pour tout dire, assez bienvenues à une époque où on prend un peu trop souvent pour argent comptant tout ce que certains extrémistes de tous bords nous balancent via les réseaux sociaux ou des médias trop peu scrupuleux. L’auteur ne tombe évidemment pas dans un angélisme béat, mais rétablit par ce roman certaines vérités qu’il est bon d’entendre, tout en pointant du doigt un certain nombre de dérives actuelles de notre société qui pourraient bien un jour ou l’autre nous mener droit dans le mur : l’intolérance, l’indifférence, une certaine complaisance à l’égard des discours extrémistes. Il dénonce aussi les conditions d’accueil des migrants, le manque de courage politique en la matière mais aussi les contre-vérités que certains se font un malin plaisir de propager. Et enfin, et c’est là, le sujet principal du roman la montée des extrémismes de tous bords capables de toutes les manipulations pour faire triompher leurs idées, quitte à semer le chaos dans leur pays. Une situation qui n’est pas sans rappeler des faits malheureusement récents. Entre les apprentis sorciers en costumes-cravates avides de pouvoirs et les groupuscules cagoulés, la frontière est parfois très mince. Et il suffit parfois de souffler sur les braises pour attiser la haine et faire exploser une situation. Heureusement qu’il y a des flics comme Gabriel ou Sofia, dans la vraie vie, des flics souvent pointés du doigt par ces mêmes extrémistes, et qui mettent leurs existences, leur santé mentale et leur vie de famille en danger, pour nous protéger, pour lutter contre le terrorisme ou toutes les formes d’extrémismes. Je n’ose imaginer l’état de notre société s’ils n’étaient pas là. Au final, La Meute est donc un roman noir d’une extraordinaire densité tant il nous interroge autant qu’il ne nous donne de réponses sur notre société et dont on ne sort pas indemne. D’autant que le dernier chapitre n’est pas fait pour nous rassurer, tant il pourrait ressembler à un récit d’anticipation. Bravo Olivier Bal pour ce roman magistral qui à mon humble avis aurait bien mérité quelques nominations dans des salons et même d’ailleurs quelques prix qui n’auraient pas été usurpés. Peut-être que les sujets évoqués ont fait peur aux organisateurs. C’est en tout cas pour moi un vrai coup de cœur. Et je peux dire que les personnages de Gabriel, Sofia, Darya, Louis, Djibril, Victor, Armand, Camille, Mathilde, Roxane et tous les autres resteront longtemps dans ma mémoire. Et pour terminer, je ne résiste pas à laisser à votre réflexion ces quelques lignes extraites de ce roman qui en résument bien la philosophie : « L'indifférence, le pire de tous les maux. On oublie, on efface de nos mémoires ce qui nous arrange. Ces harangueurs de haine qui hurlent devant des drapeaux. Ces pays qui, mois après mois, tombent sous le joug de tyrans en costume-cravate. La haine attend, rampante. Dans les cités comme dans les beaux quartiers. L’histoire se répète. C’est déjà arrivé, et ça arrivera encore. Pourtant, on se convainc du contraire… Nous vivons au temps des loups. Chacun replié dans sa meute, son clan. On montre les crocs, on hurle face à cet autre qui incarne, croyons-nous, les pires maux. C’est eux contre nous. On s’aboie dessus, prêts à se dévorer la gueule. Dans cette société folle, qui va trop vite, qui court à sa perte, peut-être, on aimerait que nos problèmes aient une origine. Un mal commun. On rêve d'un coupable. Alors on fait confiance à ceux qui prétendent connaître, ceux qui pointent du doigt. Pourtant, c'est eux dont il faut se méfier, toujours. Les hurleurs, les aboyeurs... Les semeurs de haine. »

J'ai dévoré ce livre en étant complètement prise par le déroulé de l'histoire parce que j'avais l'impression d'y retrouver un Dries Van Langenhove et ses bandes de copains, le tout romancé selon les idées de l'auteur bien entendu. Mais j'ai trouvé ce volume particulièrement réussi, peut-être vu la thématique alors que j'avais déjà fortement apprécié ses autres volumes. Vous l'aurez compris, n'hésitez pas à tester la lecture des livres de l'auteur, parce que pour ma part, je ne vais pas m'arrêter...